Photo de France24 à Diabali ----> http://www.france24.com/fr/files_fr/element_multimedia/image/F24-diabali-1.jpg
Il ne fait pas bon être barbu dans le nord du Mali, où l'armée traque le moindre signe de collaboration avec les islamistes. Reportage à Diabali, où un homme a été désigné comme rebelle parce qu'il portait une barbe fournie.
Le collier de barbe blanche du vieil homme tourne au rouge au fur à mesure que les coups de ceinturon du soldat s'abattent sur son crâne dégarni. Vêtu d'une longue djellabah marron claire, le vieil homme s'élance pieds nus, terrorisé, alors que le militaire redouble de violence, hurlant qu'il va le tuer. D'autres soldats maliens finissent par intervenir, s'interposant mollement entre leur confrère déchaîné et sa victime, visiblement déboussolée.
La scène se passe la semaine dernière dans la ville de Diabali, une localité du centre du pays reprise le 21 janvier aux rebelles islamistes par les forces maliennes et françaises. Les quelques journalistes présents sur place sont alors vivement écartés.
"Pas de photo ! Dégagez !" s'époumone le capitaine malien qui, quelques minutes plus tôt, nous montrait cordialement les dommages subis par le camp militaire de Diabali lors des bombardements contre les rebelles qui y avaient pris position. Le malaise est palpable, tous les protagonistes sont conscients de vivre une scène d'une violence extrême.
Quelques jours après, FRANCE 24 est retourné à Diabali dans le but de retrouver le vieil homme à la barbe et retracer le déroulement d'une de ces exactions qui émaillent la reconquête du nord du pays.
Condamné pour une barbe trop longue
Paisiblement assis sous le porche de sa maison de terre, Aldjoumati Traoré savoure stoïquement d'avoir survécu à l'assaut brutal du soldat. Il dissimule une dizaine de gros pansements sous un bonnet de couleur jaune criarde.
"Les blessures à la tête ne me font plus trop mal... Mais celles sur le corps me font encore souffrir. C'est Dieu qui m'a sauvé", déclare le rescapé en se remémorant la brutalité de l'attaque.
"Je venais de sortir de chez un ami et je marchais le long de la route principale quand un militaire m'a interpellé pour me demander ma carte d'identité. Quand je lui ai présenté mes papiers, il est soudainement devenu violent. Il criait qu'il n'en avait rien à foutre de mes papiers, que j'étais un terroriste, et qu'il allait me tuer."
Après lui avoir arraché des mains son bâton de berger, le soldat commence à le frapper. Aux coups de bâtons sur le corps succèdent les coups de ceinturon sur le crâne jusqu'à ce que le sang jaillisse.
"Sur le moment je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. J'habite à Diabali depuis 40 ans, mon bétail et mes enfants sont ici... Le militaire qui m'a agressé n'était clairement pas d'ici. Il a cru que j'étais un rebelle islamiste parce que ma peau est un peu plus claire que la moyenne et que je portais une barbe fournie", continue Aldjoumati en passant les doigts dans son bouc, dernier vestige d'une barbe prudemment coupée.
http://www.france24.com/fr/20130128...nie-frole-execution-sommaire-guerre-islamisme
Il ne fait pas bon être barbu dans le nord du Mali, où l'armée traque le moindre signe de collaboration avec les islamistes. Reportage à Diabali, où un homme a été désigné comme rebelle parce qu'il portait une barbe fournie.
Le collier de barbe blanche du vieil homme tourne au rouge au fur à mesure que les coups de ceinturon du soldat s'abattent sur son crâne dégarni. Vêtu d'une longue djellabah marron claire, le vieil homme s'élance pieds nus, terrorisé, alors que le militaire redouble de violence, hurlant qu'il va le tuer. D'autres soldats maliens finissent par intervenir, s'interposant mollement entre leur confrère déchaîné et sa victime, visiblement déboussolée.
La scène se passe la semaine dernière dans la ville de Diabali, une localité du centre du pays reprise le 21 janvier aux rebelles islamistes par les forces maliennes et françaises. Les quelques journalistes présents sur place sont alors vivement écartés.
"Pas de photo ! Dégagez !" s'époumone le capitaine malien qui, quelques minutes plus tôt, nous montrait cordialement les dommages subis par le camp militaire de Diabali lors des bombardements contre les rebelles qui y avaient pris position. Le malaise est palpable, tous les protagonistes sont conscients de vivre une scène d'une violence extrême.
Quelques jours après, FRANCE 24 est retourné à Diabali dans le but de retrouver le vieil homme à la barbe et retracer le déroulement d'une de ces exactions qui émaillent la reconquête du nord du pays.
Condamné pour une barbe trop longue
Paisiblement assis sous le porche de sa maison de terre, Aldjoumati Traoré savoure stoïquement d'avoir survécu à l'assaut brutal du soldat. Il dissimule une dizaine de gros pansements sous un bonnet de couleur jaune criarde.
"Les blessures à la tête ne me font plus trop mal... Mais celles sur le corps me font encore souffrir. C'est Dieu qui m'a sauvé", déclare le rescapé en se remémorant la brutalité de l'attaque.
"Je venais de sortir de chez un ami et je marchais le long de la route principale quand un militaire m'a interpellé pour me demander ma carte d'identité. Quand je lui ai présenté mes papiers, il est soudainement devenu violent. Il criait qu'il n'en avait rien à foutre de mes papiers, que j'étais un terroriste, et qu'il allait me tuer."
Après lui avoir arraché des mains son bâton de berger, le soldat commence à le frapper. Aux coups de bâtons sur le corps succèdent les coups de ceinturon sur le crâne jusqu'à ce que le sang jaillisse.
"Sur le moment je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. J'habite à Diabali depuis 40 ans, mon bétail et mes enfants sont ici... Le militaire qui m'a agressé n'était clairement pas d'ici. Il a cru que j'étais un rebelle islamiste parce que ma peau est un peu plus claire que la moyenne et que je portais une barbe fournie", continue Aldjoumati en passant les doigts dans son bouc, dernier vestige d'une barbe prudemment coupée.
http://www.france24.com/fr/20130128...nie-frole-execution-sommaire-guerre-islamisme