Il y a 20 ans le mur de Berlin tombait, annonçant le fait majeur de la seconde partie du siècle: la fin du régime soviétique. Par Jamal Berraoui
Même les anti-communistes les plus acharnés n'avaient pas envisagé un tel scénario. Le 9 novembre 1989, le Mur de Berlin tombait sous le coup des pelles et des pioches des Allemands des deux côtés du rideau. L'onde de choc a été terrible. L'Union soviétique est disloquée la Tchécoslovaquie divisée dans le calme, la Yougoslavie éclatée dans le chaos. L'Europe de l4est, après des convulsions qui n'ont pas totalement disparu, réintégrait en majorité la camp des démocraties occidentales. Celles-ci n'ont pas eu le triomphe le modeste. Elles ont déclaré, non pas la suprématie, mais l'unicité universelle de leur système politique. traduisant cette ivresse, Fukuyama s'est fendu d'un pamphlet annonçant la fin de l'histoire. C'est sans doute la prophétie la plus iconoclaste. Pourtant, elle a eu un succès fou dans l'euphorie des libéraux. Il a vite fallu déchanter. Le monde unipolaire a renforcé l'aspect agressif de "l'empire américain", symbolisé par l'ère Bush, et créé les conditions de l'émergence de nouveaux enjeux. Le premier est la résurgence des nationalismes et du choc entre ceux-xi, créant des conflits à l'infini, y compris en Europe. Une véritable poussée des intégrismes religieux a accompagné ces phénomènes. Les replis identitaires les plus meurtriers ont pu investir de larges contrées dans le monde en opposition aux vents de la mondialisation. L'aspiration égalitaire qui existe chez l'humanité depuis toujours n'a pas disparu, malgré la déferlante du libéralisme. Elle prend d'autres formes, tel que l'alter mondialisme. La question de l'environnement concerne de plus en plus d'êtres humains et s'impose aux grands de ce Monde.
Le retour de la grande Russie
Les rapports internationaux ne sont pas devenus un terrain où les USA et leurs alliés font la loi. De l'ex-URSS a ressurgi la Russie, porte-drapeaux des slaves, qui reprend sa place dans le concert des affaires internationales. La Chine n'a pas été emportée par le tourbillon et a pu dégager un système économique mixte qui réalise un bond historique. L'Inde, la Chine, la Russie, le Brésil champion de l'Amérique latine, s'imposent peu à peu comme des interlocuteurs de poids. Le monde unipolaire n'aura finalement été qu'une vue de l'esprit. Parceque c'est l'économie qui prime, l'épicentre du monde va vers l'Asie. L'empire américain fragilisé est en train de perdre deux sales guerres en Irak et surtout en Afghanistan. Les désordres monétaires à venir constitueront la chute du nouveau mur: le dollar. La globalisation et la mondialisation de l'économie, accélérées par la chute du mur, n'ont pas signifié la victoire de la démocratie occidentale et encore moins son règne sur le monde. Le modèle qui assure la prospérité de tous, dans une solidarité sociale et inter étatique réelle n'est pas en gestation. Il reste à trouver.
Même les anti-communistes les plus acharnés n'avaient pas envisagé un tel scénario. Le 9 novembre 1989, le Mur de Berlin tombait sous le coup des pelles et des pioches des Allemands des deux côtés du rideau. L'onde de choc a été terrible. L'Union soviétique est disloquée la Tchécoslovaquie divisée dans le calme, la Yougoslavie éclatée dans le chaos. L'Europe de l4est, après des convulsions qui n'ont pas totalement disparu, réintégrait en majorité la camp des démocraties occidentales. Celles-ci n'ont pas eu le triomphe le modeste. Elles ont déclaré, non pas la suprématie, mais l'unicité universelle de leur système politique. traduisant cette ivresse, Fukuyama s'est fendu d'un pamphlet annonçant la fin de l'histoire. C'est sans doute la prophétie la plus iconoclaste. Pourtant, elle a eu un succès fou dans l'euphorie des libéraux. Il a vite fallu déchanter. Le monde unipolaire a renforcé l'aspect agressif de "l'empire américain", symbolisé par l'ère Bush, et créé les conditions de l'émergence de nouveaux enjeux. Le premier est la résurgence des nationalismes et du choc entre ceux-xi, créant des conflits à l'infini, y compris en Europe. Une véritable poussée des intégrismes religieux a accompagné ces phénomènes. Les replis identitaires les plus meurtriers ont pu investir de larges contrées dans le monde en opposition aux vents de la mondialisation. L'aspiration égalitaire qui existe chez l'humanité depuis toujours n'a pas disparu, malgré la déferlante du libéralisme. Elle prend d'autres formes, tel que l'alter mondialisme. La question de l'environnement concerne de plus en plus d'êtres humains et s'impose aux grands de ce Monde.
Le retour de la grande Russie
Les rapports internationaux ne sont pas devenus un terrain où les USA et leurs alliés font la loi. De l'ex-URSS a ressurgi la Russie, porte-drapeaux des slaves, qui reprend sa place dans le concert des affaires internationales. La Chine n'a pas été emportée par le tourbillon et a pu dégager un système économique mixte qui réalise un bond historique. L'Inde, la Chine, la Russie, le Brésil champion de l'Amérique latine, s'imposent peu à peu comme des interlocuteurs de poids. Le monde unipolaire n'aura finalement été qu'une vue de l'esprit. Parceque c'est l'économie qui prime, l'épicentre du monde va vers l'Asie. L'empire américain fragilisé est en train de perdre deux sales guerres en Irak et surtout en Afghanistan. Les désordres monétaires à venir constitueront la chute du nouveau mur: le dollar. La globalisation et la mondialisation de l'économie, accélérées par la chute du mur, n'ont pas signifié la victoire de la démocratie occidentale et encore moins son règne sur le monde. Le modèle qui assure la prospérité de tous, dans une solidarité sociale et inter étatique réelle n'est pas en gestation. Il reste à trouver.