Un incident dans un autobus a réamorcé un débat en Turquie, où le port du célèbre couvre-chef rouge est interdit par une loi de 1925.
En Turquie, la paisible ligne de bus entre Sanliurfa, une ville du sud-est du pays, et Rize, située dans le nord, sur les rives de la mer Noire, a été le théâtre d’un incident qui symbolise une bataille vieille d’un siècle entre les religieux conservateurs et les islamistes, d’un côté, et les nationalistes antireligieux et kémalistes, de l’autre [du nom du fondateur de la République de Turquie et fossoyeur du califat ottoman, Mustafa Kemal, ou “Atatürk”, “père des Turcs”].
Le quotidien islamiste Yeni Akit s’en est fait le relais, sur un ton scandalisé. “Les réformes concernant l’habillement engagées à l’époque de Mustafa Kemal, adoptées pour occidentaliser le peuple turc musulman, continuent à faire des victimes, un siècle plus tard”, commence ainsi le journal. Une référence à la loi sur le fez [fes, en turc], ce bonnet sans bord de couleur rouge, fait de velours ou de feutre, d’origine grecque qui tient probablement son nom de la ville de Fès, au Maroc, où il était fabriqué durant l’époque ottomane.
Ce samedi 5 juillet, raconte Yeni Akit, l’infortuné Fatih Aktas, étudiant dans un cours coranique, monte dans le bus coiffé de son fez. Pour son malheur, son siège se situe derrière celui d’une “kémaliste laïciste enragée vêtue d’un minishort”, selon la description de Yeni Akit. “Le pays dont vous rêvez n’adviendra jamais, ici c’est la République laïque de Turquie”, l’aurait-elle pris à partie. Lui montrant le texte de la Constitution turque sur son téléphone, elle lui demande de retirer son fez, ce qu’il refuse.
Alors que la dispute s’éternise, le bus arrive aux abords de la ville kurde de Diyarbakir, dont les entrées sont gardées par des postes de contrôle militaires. Sur la plainte de la passagère, les gendarmes intiment à l’homme de descendre du bus. “J’ignorais totalement qu’il était interdit de porter le fez”, explique le voyageur, qui sera interpellé, emmené à la gendarmerie avant que le procureur ne décide de le relâcher, non sans ordonner la saisie de l’objet du délit.
www.courrierinternational.com
En Turquie, la paisible ligne de bus entre Sanliurfa, une ville du sud-est du pays, et Rize, située dans le nord, sur les rives de la mer Noire, a été le théâtre d’un incident qui symbolise une bataille vieille d’un siècle entre les religieux conservateurs et les islamistes, d’un côté, et les nationalistes antireligieux et kémalistes, de l’autre [du nom du fondateur de la République de Turquie et fossoyeur du califat ottoman, Mustafa Kemal, ou “Atatürk”, “père des Turcs”].
Le quotidien islamiste Yeni Akit s’en est fait le relais, sur un ton scandalisé. “Les réformes concernant l’habillement engagées à l’époque de Mustafa Kemal, adoptées pour occidentaliser le peuple turc musulman, continuent à faire des victimes, un siècle plus tard”, commence ainsi le journal. Une référence à la loi sur le fez [fes, en turc], ce bonnet sans bord de couleur rouge, fait de velours ou de feutre, d’origine grecque qui tient probablement son nom de la ville de Fès, au Maroc, où il était fabriqué durant l’époque ottomane.
Ce samedi 5 juillet, raconte Yeni Akit, l’infortuné Fatih Aktas, étudiant dans un cours coranique, monte dans le bus coiffé de son fez. Pour son malheur, son siège se situe derrière celui d’une “kémaliste laïciste enragée vêtue d’un minishort”, selon la description de Yeni Akit. “Le pays dont vous rêvez n’adviendra jamais, ici c’est la République laïque de Turquie”, l’aurait-elle pris à partie. Lui montrant le texte de la Constitution turque sur son téléphone, elle lui demande de retirer son fez, ce qu’il refuse.
Alors que la dispute s’éternise, le bus arrive aux abords de la ville kurde de Diyarbakir, dont les entrées sont gardées par des postes de contrôle militaires. Sur la plainte de la passagère, les gendarmes intiment à l’homme de descendre du bus. “J’ignorais totalement qu’il était interdit de porter le fez”, explique le voyageur, qui sera interpellé, emmené à la gendarmerie avant que le procureur ne décide de le relâcher, non sans ordonner la saisie de l’objet du délit.

Un siècle après Atatürk, le port du fez continue de diviser la Turquie
Un incident dans un autobus a réamorcé un débat en Turquie, où le port du célèbre couvre-chef rouge est interdit par une loi de 1925.