Un texte de Freud sur l'origine de l'idée de Dieu

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

tiré de L'avenir d'une illusion, chapitre IV :

Cette voie n'est pas difficile à découvrir. Elle est constituée par les rapports reliant la détresse infantile à la détresse adulte qui la prolonge, de telle sorte que, ainsi qu'on pouvait s'y attendre, la motivation psychanalytique de la formation des religions se trouve être la contribution infantile à sa motivation manifeste. Représentons-nous la vie psychique du petit enfant. Vous vous rappelez le choix de l'objet sur le type du « chercher appui » dont parle l'analyse ? La libido suit la voie des besoins narcissiques et s'attache aux objets qui assurent leur satisfaction. Ainsi la mère, qui satisfait la faim, devient le premier objet d'amour et certes de plus la première protection contre tous les dangers indéterminés qui menacent l'enfant dans le monde extérieur ; elle devient, peut-on dire, la première protection contre l'angoisse.

La mère est bientôt remplacée dans ce rôle par le père plus fort, et ce rôle reste dévolu au père durant tout le cours de l'enfance. Cependant la relation au père est affectée d'une ambivalence particulière. Le père constituait lui-même un danger, peut-être en vertu de la relation primitive à la mère. Aussi inspire-t-il autant de crainte que de nostalgie et d'admiration. Les signes de cette ambivalence marquent profondément toutes les religions, comme je l'ai montré dans Totem et Tabou. Et quand l'enfant, en grandissant, voit qu'il est destiné à rester a jamais un enfant, qu'il ne pourra jamais se passer de protection contre des puissances souveraines et inconnues., alors il prête à celles-ci les traits de la figure paternelle, il se crée des dieux, dont il a peur, qu'il cherche à se rendre propices et auxquels il attribue cependant la tâche de le protéger. Ainsi la nostalgie qu'a de son père l'enfant coïncide avec le besoin de protection qu'il éprouve en vertu de la faiblesse humaine ; la réaction défensive de l'enfant contre son sentiment de détresse prête à la réaction au sentiment de détresse que l'adulte éprouve à son tour, et qui engendre la religion, ses traits caractéristiques. Mais ce n'est pas notre dessein d'étudier plus profondément l'évolution de l'idée de Dieu; nous ne nous occupons ici que du trésor tout constitué des idées religieuses tel que la civilisation le transmet à l'individu.
 
Bonjour :timide:

tiré de L'avenir d'une illusion, chapitre IV :

Cette voie n'est pas difficile à découvrir. Elle est constituée par les rapports reliant la détresse infantile à la détresse adulte qui la prolonge, de telle sorte que, ainsi qu'on pouvait s'y attendre, la motivation psychanalytique de la formation des religions se trouve être la contribution infantile à sa motivation manifeste. Représentons-nous la vie psychique du petit enfant. Vous vous rappelez le choix de l'objet sur le type du « chercher appui » dont parle l'analyse ? La libido suit la voie des besoins narcissiques et s'attache aux objets qui assurent leur satisfaction. Ainsi la mère, qui satisfait la faim, devient le premier objet d'amour et certes de plus la première protection contre tous les dangers indéterminés qui menacent l'enfant dans le monde extérieur ; elle devient, peut-on dire, la première protection contre l'angoisse.

La mère est bientôt remplacée dans ce rôle par le père plus fort, et ce rôle reste dévolu au père durant tout le cours de l'enfance. Cependant la relation au père est affectée d'une ambivalence particulière. Le père constituait lui-même un danger, peut-être en vertu de la relation primitive à la mère. Aussi inspire-t-il autant de crainte que de nostalgie et d'admiration. Les signes de cette ambivalence marquent profondément toutes les religions, comme je l'ai montré dans Totem et Tabou. Et quand l'enfant, en grandissant, voit qu'il est destiné à rester a jamais un enfant, qu'il ne pourra jamais se passer de protection contre des puissances souveraines et inconnues., alors il prête à celles-ci les traits de la figure paternelle, il se crée des dieux, dont il a peur, qu'il cherche à se rendre propices et auxquels il attribue cependant la tâche de le protéger. Ainsi la nostalgie qu'a de son père l'enfant coïncide avec le besoin de protection qu'il éprouve en vertu de la faiblesse humaine ; la réaction défensive de l'enfant contre son sentiment de détresse prête à la réaction au sentiment de détresse que l'adulte éprouve à son tour, et qui engendre la religion, ses traits caractéristiques. Mais ce n'est pas notre dessein d'étudier plus profondément l'évolution de l'idée de Dieu; nous ne nous occupons ici que du trésor tout constitué des idées religieuses tel que la civilisation le transmet à l'individu.
C est un peu tiré par les cheveux 😉
 

tizniti

Soyons sérieux .
Rien que le fait d'avoir lu freud dans le titre j'ai même pas envie de lire le reste (dsl 😁) de ce que peut bien penser cet enfoiré de 1ère sur le sujet... 😜
As-tu étais traumatisée par une ancienne analyse ou tu es plutôt pour les thérapies comportementales et cognitives que pour la psychanalyse🥰?
 
Êtes-vous d'accord?

Vos avis s'il vous plaît merci. :intello:
Freud a imaginé que la vie prenait racine dans un trio conflictuel autour de papa maman et l'enfant. Il oubliait que l'individu est en perpétuelle évolution et que tout n'était pas cantonné à l'enfance.
Que l'homme ait inventé dieu pour se protéger ou pour apaiser ses peurs (liées à la mort surtout), c'est un fait indéniable mais de là à prétendre que l'invention de dieu naitrait d'une nostalgie de la figure du père, je m'éviterais de prendre ce chemin. Sans oublier aussi que toutes les sociétés (anciennes) n'ont pas automatiquement été patriarcales. Mais tu vas surement dire que cela ne change rien puisqu'on y trouve une figure protectrice...
 
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