aladin60
VIB
La Déclaration dIndépendance dIsraël énonce que le peuple juif est apparu en Terre dIsraël, puis quil aurait a été exilé de sa patrie natale. Tout élève israélien apprend, à lécole primaire, que ce que cela se serait produit durant la domination romaine, en lan 70 après J.C. Après quoi, la nation juive serait restée fidèle à sa terre, dans laquelle elle aurait commencé à retourner, après deux millénaires dexil. « Faux », dit lhistorien Shlomo Zand, dans un des ouvrages les plus fascinants et les plus dérangeants à avoir été publiés, ici (en Israël), depuis bien longtemps. « Il ny a jamais eu de « peuple juif », mais seulement une religion juive, et lexil, lui non plus, ne sest jamais produit par conséquent, comment parler de « retour » » ? Zand rejette la plupart de ces histoires autour de la formation dune identité nationale, dans la Bible, et notamment lexode dEgypte, ainsi (on ne sen plaindra pas) que les horreurs de la conquête (de Canaan, la Palestine, ndt) sous les ordres de Josué. « Tout ça, cest de la fiction, cest une mythologie qui a servi de prétexte à la création de lEtat dIsraël », affirme-t-il.
Daprès M. Zand, les Romains nexilaient généralement pas un peuple entier, et la plupart des juifs furent autorisés à rester dans le pays. Le nombre des exilés se chiffra au grand maximum en dizaines de milliers. Quand le pays fut conquis par les Arabes, beaucoup parmi les juifs se convertirent à lIslam, et furent assimilés à la société des conquérants. Il en découle que les ancêtres des Arabes palestiniens étaient des juifs. Zand nest pas linventeur de cette thèse ; trente années avant la Déclaration dIndépendance dIsraël, David Ben Gourion lavait faite sienne, ainsi que Yitzhak Ben-Zvi et bien dautres.
Si la majorité des juifs nont pas été exilés, comment se fait-il quils furent si nombreux à attendre quasiment tous les pays de la Terre ? Zand dit quils ont émigré de leur plein gré ou, pour ceux qui furent exilés à Babylone, ils restèrent dans leur pays dexil parce quils avaient choisi de le faire. Contrairement à la croyance conventionnelle, la religion juive a tenté dinduire des personnes appartenant à dautres fois à devenir juifs, ce qui explique de quelle manière il y a eu des millions de juifs, dans le monde entier. Comme lindique, par exemple, le Livre dEsther, « Et beaucoup des peuples de la Terre se firent juifs ; en effet, ils avaient été saisis par la crainte des juifs. »
Zand cite beaucoup détudes existantes, dont certaines ont été écrites en Israël, mais évincées du discours consensuel. Il décrit aussi, longuement, le royaume juif dHimyar, dans le Sud de la Péninsule arabique, et les Berbères juifs, en Afrique du Nord. La communauté juive, en Espagne, provenait dArabes qui sétaient convertis au judaïsme et étaient venus avec les armées qui avaient conquis lEspagne aux chrétiens, ainsi que dindividus dorigine européenne, qui sétaient, eux aussi, convertis au judaïsme.
Les premiers juifs dAshkénaz (lAllemagne) ne venaient pas de la Terre dIsraël et ils navaient pas atteint lEurope orientale à partir de lAllemagne, mais ils sétaient convertis au judaïsme dans le royaume Khazar, dans le Caucase. Zand explique les origines de la culture yiddish : ce nétait pas une importation juive à partir de lAllemagne, mais le résultat dune connexion entre les descendants des Kuzari et les Allemands, qui se rendaient dans les régions orientales de lEurope, en tant que commerçants, pour certains dentre eux.
Nous ne sommes pas étonnés, dès lors, de trouver toute une variété de gens et de races, des blonds, des bruns, des basanés et des jaunes, devenus juifs, en grand nombre. Daprès Zand, les sionistes ont besoin de leur bricoler une ethnicité commune, et la continuité historique a produit une longue série dinventions et de fictions, ainsi quune invocation permanente de thèses racistes. Certaines ont été concoctées par les esprits des théoriciens du mouvement sioniste, tandis que dautres ont été présentées comme les constatations détudes génétiques effectuées en Israël.
Le Professeur Zand enseigne à lUniversité de Tel Aviv. Son ouvrage « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (When and How was the Jewish People Invented ? ») (publié par les éditions Resling, en hébreu), vise à promouvoir lidée quIsraël devrait être un « Etat de tous ses citoyens » - juifs, Arabes et autres par opposition à son identité proclamée de « pays juif et démocratique ». Des histoires personnelles, une discussion théorique profuse et des saillies sarcastiques nombreuses ne servent pas louvrage, mais ses chapitres historiques sont bien écrits, et ils citent de nombreux faits et analyses que beaucoup dIsraéliens seront étonnés de lire pour la toute première fois.
Le moustique de Kiryat Yam
Le 27 mars 1948, une réunion fut organisée, à Haïfa, portant sur le sort des Bédouins de la tribu Arab al-Ghawarina, dans la région de cette ville. « Il faut les faire partir dici, afin quils ne viennent pas, eux aussi, compliquer encore nos problèmes », écrivit Yosef Weitz, du Keren Keyameth [le Fonds National Juif], dans ses Mémoires. Deux mois plus tard, Weitz faisait son rapport au directeur de cette institution : « Notre Baie de Haïfa a été totalement évacuée, et il ny a pratiquement plus personne, de ceux qui saccrochaient à notre frontière. »
Ils avaient probablement été expulsés en Jordanie ; certains dentre eux furent autorisés à rester dans le village de Jisr-Az-Zarqa. Le sort des bédouins de la tribu des Arab al-Ghawarina a fait récemment les grands titres de la presse, grâce à Shmuel Sisso, maire du faubourg Kiryat Yam de lagglomération de Haïfa. Il a, en effet, déposé plainte, à la police, contre Google. La raison ? Un ajout, fait par un des « surfers » de ce site, un habitant de Naplouse, à une photo par satellite du centre de Kiryat Yam, affirmant que la ville de Haïfa a été construite sur les ruines dun village détruit en 1948, Arab al-Ghawarina. La plainte déposée par Sisso affirme que cette allégation a un caractère diffamatoire.
Voici les faits : Les terres de la Vallée de Zébulon avaient été achetées, dans les années 1920, par le Fonds National Juif et par diverses entreprises de travaux publics, dont une sappelait Gav Yam. Les Archives sionistes ont le plan, daté 1938, de la création de Kiryat Yam, et une lettre de 1945 qui indique que cette localité comportait déjà une centaine dhabitations. Les cartes gouvernementales de la période du Mandat britannique identifient le territoire sur lequel Kiryat Yam avait été construit sous deux noms : Zevulun Valley [Vallée de Zébulon] et Ghawarina. Ainsi, il apparait que ce village nétait pas une implantation (en dur), mais un endroit où résidaient des Bédouins.
Le site web de lassociation israélienne Zochrot [Souvenir, en hébreu], indique que 720 personnes y vivaient, en 1948, et que ce territoire a été partagé entre trois kibboutzim : Ein Hamifratz, Kfar Masaryk et Ein Hayam, connu de nos jours sous le nom dEin Carmel.
Daprès M. Zand, les Romains nexilaient généralement pas un peuple entier, et la plupart des juifs furent autorisés à rester dans le pays. Le nombre des exilés se chiffra au grand maximum en dizaines de milliers. Quand le pays fut conquis par les Arabes, beaucoup parmi les juifs se convertirent à lIslam, et furent assimilés à la société des conquérants. Il en découle que les ancêtres des Arabes palestiniens étaient des juifs. Zand nest pas linventeur de cette thèse ; trente années avant la Déclaration dIndépendance dIsraël, David Ben Gourion lavait faite sienne, ainsi que Yitzhak Ben-Zvi et bien dautres.
Si la majorité des juifs nont pas été exilés, comment se fait-il quils furent si nombreux à attendre quasiment tous les pays de la Terre ? Zand dit quils ont émigré de leur plein gré ou, pour ceux qui furent exilés à Babylone, ils restèrent dans leur pays dexil parce quils avaient choisi de le faire. Contrairement à la croyance conventionnelle, la religion juive a tenté dinduire des personnes appartenant à dautres fois à devenir juifs, ce qui explique de quelle manière il y a eu des millions de juifs, dans le monde entier. Comme lindique, par exemple, le Livre dEsther, « Et beaucoup des peuples de la Terre se firent juifs ; en effet, ils avaient été saisis par la crainte des juifs. »
Zand cite beaucoup détudes existantes, dont certaines ont été écrites en Israël, mais évincées du discours consensuel. Il décrit aussi, longuement, le royaume juif dHimyar, dans le Sud de la Péninsule arabique, et les Berbères juifs, en Afrique du Nord. La communauté juive, en Espagne, provenait dArabes qui sétaient convertis au judaïsme et étaient venus avec les armées qui avaient conquis lEspagne aux chrétiens, ainsi que dindividus dorigine européenne, qui sétaient, eux aussi, convertis au judaïsme.
Les premiers juifs dAshkénaz (lAllemagne) ne venaient pas de la Terre dIsraël et ils navaient pas atteint lEurope orientale à partir de lAllemagne, mais ils sétaient convertis au judaïsme dans le royaume Khazar, dans le Caucase. Zand explique les origines de la culture yiddish : ce nétait pas une importation juive à partir de lAllemagne, mais le résultat dune connexion entre les descendants des Kuzari et les Allemands, qui se rendaient dans les régions orientales de lEurope, en tant que commerçants, pour certains dentre eux.
Nous ne sommes pas étonnés, dès lors, de trouver toute une variété de gens et de races, des blonds, des bruns, des basanés et des jaunes, devenus juifs, en grand nombre. Daprès Zand, les sionistes ont besoin de leur bricoler une ethnicité commune, et la continuité historique a produit une longue série dinventions et de fictions, ainsi quune invocation permanente de thèses racistes. Certaines ont été concoctées par les esprits des théoriciens du mouvement sioniste, tandis que dautres ont été présentées comme les constatations détudes génétiques effectuées en Israël.
Le Professeur Zand enseigne à lUniversité de Tel Aviv. Son ouvrage « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (When and How was the Jewish People Invented ? ») (publié par les éditions Resling, en hébreu), vise à promouvoir lidée quIsraël devrait être un « Etat de tous ses citoyens » - juifs, Arabes et autres par opposition à son identité proclamée de « pays juif et démocratique ». Des histoires personnelles, une discussion théorique profuse et des saillies sarcastiques nombreuses ne servent pas louvrage, mais ses chapitres historiques sont bien écrits, et ils citent de nombreux faits et analyses que beaucoup dIsraéliens seront étonnés de lire pour la toute première fois.
Le moustique de Kiryat Yam
Le 27 mars 1948, une réunion fut organisée, à Haïfa, portant sur le sort des Bédouins de la tribu Arab al-Ghawarina, dans la région de cette ville. « Il faut les faire partir dici, afin quils ne viennent pas, eux aussi, compliquer encore nos problèmes », écrivit Yosef Weitz, du Keren Keyameth [le Fonds National Juif], dans ses Mémoires. Deux mois plus tard, Weitz faisait son rapport au directeur de cette institution : « Notre Baie de Haïfa a été totalement évacuée, et il ny a pratiquement plus personne, de ceux qui saccrochaient à notre frontière. »
Ils avaient probablement été expulsés en Jordanie ; certains dentre eux furent autorisés à rester dans le village de Jisr-Az-Zarqa. Le sort des bédouins de la tribu des Arab al-Ghawarina a fait récemment les grands titres de la presse, grâce à Shmuel Sisso, maire du faubourg Kiryat Yam de lagglomération de Haïfa. Il a, en effet, déposé plainte, à la police, contre Google. La raison ? Un ajout, fait par un des « surfers » de ce site, un habitant de Naplouse, à une photo par satellite du centre de Kiryat Yam, affirmant que la ville de Haïfa a été construite sur les ruines dun village détruit en 1948, Arab al-Ghawarina. La plainte déposée par Sisso affirme que cette allégation a un caractère diffamatoire.
Voici les faits : Les terres de la Vallée de Zébulon avaient été achetées, dans les années 1920, par le Fonds National Juif et par diverses entreprises de travaux publics, dont une sappelait Gav Yam. Les Archives sionistes ont le plan, daté 1938, de la création de Kiryat Yam, et une lettre de 1945 qui indique que cette localité comportait déjà une centaine dhabitations. Les cartes gouvernementales de la période du Mandat britannique identifient le territoire sur lequel Kiryat Yam avait été construit sous deux noms : Zevulun Valley [Vallée de Zébulon] et Ghawarina. Ainsi, il apparait que ce village nétait pas une implantation (en dur), mais un endroit où résidaient des Bédouins.
Le site web de lassociation israélienne Zochrot [Souvenir, en hébreu], indique que 720 personnes y vivaient, en 1948, et que ce territoire a été partagé entre trois kibboutzim : Ein Hamifratz, Kfar Masaryk et Ein Hayam, connu de nos jours sous le nom dEin Carmel.