Un rappel, l'avenir d'une jeune fille marocaine est brisé. Les prisons marocaines ne doivent pas être juste une usine qui fabrique des futurs chômeurs.
Maroc : une jeune Italo-Marocaine condamnée à 3 ans et demi de prison ferme pour des posts sur Facebook
Accusée "d'atteinte à l'islam", cette étudiante en médecine a été arrêtée à son arrivée au Maroc où elle était venue passer ses vacances.Publié le 05/07/2021 13:18Mis à jour le 05/07/2021 13:19
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Une étudiante italo-marocaine a été condamnée à trois ans et demi de prison ferme par le tribunal de première instance de Marrakech pour "atteinte à la religion islamique". Elle est accusée d’avoir publié ou partagé des phrases satiriques imitant des versets du Coran sur Facebook, a appris l'AFP auprès de sa famille. Des versets du coran modifiés qui feraient "l'apologie de l'alcool". Les poursuites ont été enclenchées après le dépôt d’une plainte par une association religieuse de Marrakech "pour atteinte au caractère sacré de la religion".
"Atteinte à l’islam"
Arrêtée à l'aéroport de Rabat alors qu'elle arrivait de Marseille où elle étudie la médecine, la jeune femme de 23 ans "ignorait" qu'elle faisait l'objet d'un mandat d'arrêt, a indiqué son père qui ne souhaite pas divulguer le nom de sa fille. La jeune femme avait partagé en avril 2019 sur les réseaux sociaux un texte en arabe imitant un extrait du Coran "sans en connaître l'objet, car elle ne maîtrise pas la langue arabe", a précisé son père.L'article 267 du Code pénal marocain punit de six mois à deux ans de prison "quiconque porte atteinte à la religion islamique". La peine est portée à cinq ans si l'infraction est commise en public, "y compris par voie électronique"."Je lui ai rendu visite aujourd'hui, elle est complètement brisée, ils ont détruit son avenir... De quel droit ces gens se sont-ils érigés en gardiens de la religion ?"
Le père de la jeune fille qui a requis l'anonymat
à l'AFP
Le texte de loi punit également toute "atteinte au régime monarchique" et l'incitation "à porter atteinte à l'intégrité territoriale". Les défenseurs des droits humains dénoncent ce texte car, entre autres raisons, la formulation des articles de loi "ne spécifie pas concrètement les faits qui pourraient constituer une atteinte".