Une Marocaine se noie après avoir été jeté dans un canal à Toulouse
20 août 2008 - Commentaires? - En discuter sur les forums? Une Marocaine se noie après avoir été jeté dans un canal à Toulouse
Meurtre. Khadija Eddallal est morte voilà une semaine dans le canal du Midi. Hier sa famille, ses amis, sont venus lui rendre hommage devant la gare Matabiau. Pour ne pas oublier et raconter qui était vraiment cette enfant de Grenade.
Les visages se ferment. Les regards se perdent vers les eaux sales du canal du Midi, au cur de Toulouse. Il est 10 heures et le regroupement grossit sur le pont devant la gare Matabiau. Une semaine après la mort violente de Khadija, 31 ans, noyée dans le canal où elle avait été jetée, ses frères ont sonné le rappel. « Ce qui est arrivé est terrible, incompréhensible. Comment a-t-elle pu mourir ainsi ? Nous devions venir lui rendre hommage et rencontrer les marginaux qui ont essayé de laider. Nous recueillir également », confie Hamid, le frère aîné. Le seul des cinq enfants de la famille qui soit né au Maroc.
« Khadija, elle est née à la Grave, raconte sa mère, émue. Elle a grandi à Grenade. Elle était si gentille, fragile aussi à cause de gros problèmes psychologiques. Elle ne sest jamais remise du départ de son père quand elle avait 2 ans. Malgré ça, elle se débrouillait. Elle a travaillé et rendait souvent service, à droite à gauche
»
« Le cur sur la main », affirme une habitante de Grenade venue soutenir la famille. Toujours disponible pour aider aux Restos du cur ou donner un coup de main aux personnes âgées du village. « Un gros cur », insiste une employée de la mairie qui peine à retenir ses larmes.
Personne ne sait ce quelle était venue faire à Toulouse la semaine dernière. « Elle a croisé une copine et lui a demandé un peu dargent. Il lui manquait deux euros pour prendre le bus », témoigne un de ses frères. « Les marginaux, elle les a fréquentés parce quelle attendait à la gare routière. Sa vie ne se trouvait pas là, encore moins sur le trottoir. En même temps, aider des gens en marge, ça lui ressemble. Elle aimait rendre service », souligne Valérie, sa belle-sur.
Une simple noyade, ses frères ny croient pas. « Elle nageait parfaitement. Elle a dû prendre un coup avant dêtre jetée à leau ». Et ils espèrent que lenquête de la brigade criminelle permettra de comprendre. Hier sa famille a longtemps discuté avec les marginaux qui vivent sous la tente, le long du canal. « Ils ny sont pour rien. Au contraire. Certains ont essayé de la sauver. Dautres ont arrêté celui qui a fait ça. Leur vie est suffisamment difficile pour ne pas en ajouter
» Dans lémotion, un beau garçon semblait perdu. Brahim, 11 ans, est le portrait de sa mère. « Son grand amour », glisse sa grand-mère. Il va devoir grandir sans elle. Forcément injuste.
« Nous ne sommes pas des assassins »
« On la voyait de temps en temps depuis quelques jours. Elle était sympa », se souvient Renaud à propos de Khadija. Avec « Steph », cet habitué des tentes du canal a tenté de la sauver samedi dernier. « Steph la sortie du canal. On la massé, longtemps
Elle crachait de leau. Trop tard » Khadija sen est allée et Renaud et ses copains ont mal au cur. « Le type qui a fait ça, il nétait pas de chez nous. On lavait vu la veille, cest tout ». Dailleurs, ils lont arrêté sans ménagement. « Valait mieux que les flics arrivent
», dit lun deux. Hier les marginaux ont apprécié le geste de la famille de Khadija. « Ca fait du bien et cest mieux que ceux qui passent et nous traitent dassassins. Nous vivons en marge mais nous ne sommes pas des assassins ».
Source : La Dépêche - Jean Cohadon
(sa m'étonnerait que se soit une simple noyade)