Vouloir avoir raison

youssoufou

La bienveillante
VIB
Parfois je me dis que c'est une calamité, car si une chose est A, la divergence interprétera le A par B, C, etc. D'autres fois je me dis que c'est une miséricorde ouvrant plusieurs voies possibles menant vers le même but.


Voilà la divergence.
Tu es parfait et je crois que tu as raison depuis le début donc je ne peux que me prosterner devant toi :D
 

divdiv

Je ne ressemble pas du tout à mon avatar.
Pas forcement, car je peux envier un frère en religion qui a un meilleur comportement que le mien, et cette envie peut être une stimulation à essayer de faire comme lui.

C'est l'envie et la jalousie que je qualifiais de sentiments négatifs qu'on prête à autrui, en réalité. Et qui sont des sentiments bien plus complexes que le désir de rattraper ou dépasser l'autre. Et que je n'arrive toujours pas à lier à l'idée que l'autre "a raison" ou non.
 

youssoufou

La bienveillante
VIB
Parmi les nombreuses histoires que Thay conte lors de ses conférences, l’une d’entre elles nous donne un bon exemple de ce qu’est le besoin irrépressible de l’homme d’avoir raison. Le conte débute lors d’une matinée ordinaire dans une région du Vietnam. Dans les années 1960, le contexte belliqueux était en train de prendre de l’ampleur dans ces terres tranquilles, sereines et marquées par les habitudes séculaires de ses habitants.

En ce jour ordinaire, deux vieux pêcheurs naviguaient sur la rivière, quand tout à coup, ils virent une embarcation remonter le fleuve et se diriger droit sur eux. L’un des deux anciens, qui était en train de ramer, pensa immédiatement que cette embarcation était celle de l’ennemi. L’autre ancien commença à crier très fort, car il pensait qu’il s’agissait là d’un pêcheur égaré et peu aguerri, qui était simplement en train de faire une manœuvre hasardeuse.

Les deux pêcheurs commencèrent à se disputer comme s’ils étaient deux enfants dans une cour d’école, jusqu’à ce que l’embarcation qui remontait le fleuve les percute et les projette dans l’eau. Ils se mirent à s’agripper aux restes de bois de leur barque, pour finalement se rendre compte que l’embarcation qui les avait percutés était vide. Aucun des deux n’avait donc raison. L’authentique ennemi était donc dans leur esprit, dans des pensées si obtuses qu’ils étaient devenus comme aveugles à leur propre réalité.
 
Bonjour Ebion,

Le problème c'est que même si l'on va majoritairement abonder dans ton sens à travers les réactions qui se développeront en réponse à ton intervention, en réalité nous sommes quasiment tous (moi le premier) à l'image de ce que tu énonces (prendre la discussion comme un combat dans lequel l'on se doit de gagner à tout prix en ayant le dernier mot et/ou en humiliant son adversaire par notre verbe).

C'est la manifestation de notre égo et notamment d'une des nombreuses tares qui lui sont imputables (l'esprit de domination en l'occurrence). Bien des débats, au contraire de provoquer des ouvertures d'esprit, des changements de conscience bénéfiques, engendrent plutôt un repli sur soi, sur ses positions initiales et ce sans qu'aucune évolution notable ne découle des échanges ayant eu lieu.

Nous voyons l'illustration de cela dans les débats télévisuels "mettant aux prises" des personnalités politiques, philosophiques, de la société civile ou autres. Peu nous importe le fond réel du débat, ce qui comptera, ce qui marquera l'esprit, ce sera la forme, la violence avec laquelle l'individu assommera son interlocuteur et l'on retiendra les petites phrases humiliantes et qui parfois marqueront l'histoire (ici en France, l'on aime bien ressortir les formules tranchantes utilisées lors des débats de l'entre deux-tour des présidentielles. Il y a même des videos sur youtube appelées "clashs de x" ou "x humile y").

Je pense que c'est un signe de faiblesse de notre part. Nous avons besoin, pour nous sentir forts, légitimes dans nos positions, honorables, d'avoir la sensation de dominer les autres ou, tout du moins, de ne pas être dominés par les autres car "perdre" un débat, au sens avoir moins de verbe que son interlocuteur, moins de connaissances, moins d'arguments, est vécu comme une position de faiblesse insoutenable.
Le fait est qu'apprendre de l'autre, lorsque cela n'est pas initialement recherché (comme dans le cas d'un cours auquel l'on assiste par-exemple), provoque des complexes et ce encore plus lorsque cet autre fait preuve de condescendance et/ou d'irrespect à notre égard (ce qui survient fréquemment lorsque notre avantage en connaissances/compétences, sur un sujet bien précis, est manifeste).

Mais plus généralement, tout avantage, qu'il soit en terme de connaissances, de force physique, de beauté, de statut social etc.... est perçu, lorsque cet avantage se situe au coeur de l'interaction avec l'autre (du fait du contexte de l'échange), comme une supériorité (le prof vis-à-vis de l'élève dans le cadre scolaire; le bon joueur vis-à-vis du moins bon dans le cadre sportif; le patron vis-à-vis de l'employé dans le cadre professionnel etc...)
 
Ainsi, j'imagine que la plupart du temps cette volonté de gagner à tout prix signifie plus que la simple manifestation d'un mauvais trait de caractère mais cache en fait une illusion. Une illusion qui s'avère nécessaire pour bon nombre d'entre-nous pour nous sentir "bien", pour nous prouver que l'on possède une certaine valeur, un certain intérêt du fait de la domination illusoire que l'on pense exercer sur l'autre.
 

youssoufou

La bienveillante
VIB
Ainsi, j'imagine que la plupart du temps cette volonté de gagner à tout prix signifie plus que la simple manifestation d'un mauvais trait de caractère mais cache en fait une illusion. Une illusion qui s'avère nécessaire pour bon nombre d'entre-nous pour nous sentir "bien", pour nous prouver que l'on possède une certaine valeur, un certain intérêt du fait de la domination illusoire que l'on pense exercer sur l'autre.
salam
je suis d'accord avec toi mais dominer l'autre c'est quelque part se dominer soi même ! on ne gagne rien à dominer autrui même si on a l’impression quelque part d'assouvir un certain fantasme !
 

youssoufou

La bienveillante
VIB
Salam
Avoir raison certes cela donne une certaine domination à la personne mais ce n'est que passager ! illusion éphémère de contrôler quelque chose ! nous avons besoin des autres pour grandir et évoluer je pense. Toujours avoir raison n'est pas sain ! sortons du jeu morbide à savoir qui a tort ou qui a raison ! Nous nous sommes habitués depuis toujours à nous mettre sans cesse en avant pour survivre face aux autres !
 

youssoufou

La bienveillante
VIB
Bonjour Ebion,

Le problème c'est que même si l'on va majoritairement abonder dans ton sens à travers les réactions qui se développeront en réponse à ton intervention, en réalité nous sommes quasiment tous (moi le premier) à l'image de ce que tu énonces (prendre la discussion comme un combat dans lequel l'on se doit de gagner à tout prix en ayant le dernier mot et/ou en humiliant son adversaire par notre verbe).

C'est la manifestation de notre égo et notamment d'une des nombreuses tares qui lui sont imputables (l'esprit de domination en l'occurrence). Bien des débats, au contraire de provoquer des ouvertures d'esprit, des changements de conscience bénéfiques, engendrent plutôt un repli sur soi, sur ses positions initiales et ce sans qu'aucune évolution notable ne découle des échanges ayant eu lieu.

Nous voyons l'illustration de cela dans les débats télévisuels "mettant aux prises" des personnalités politiques, philosophiques, de la société civile ou autres. Peu nous importe le fond réel du débat, ce qui comptera, ce qui marquera l'esprit, ce sera la forme, la violence avec laquelle l'individu assommera son interlocuteur et l'on retiendra les petites phrases humiliantes et qui parfois marqueront l'histoire (ici en France, l'on aime bien ressortir les formules tranchantes utilisées lors des débats de l'entre deux-tour des présidentielles. Il y a même des videos sur youtube appelées "clashs de x" ou "x humile y").

Je pense que c'est un signe de faiblesse de notre part. Nous avons besoin, pour nous sentir forts, légitimes dans nos positions, honorables, d'avoir la sensation de dominer les autres ou, tout du moins, de ne pas être dominés par les autres car "perdre" un débat, au sens avoir moins de verbe que son interlocuteur, moins de connaissances, moins d'arguments, est vécu comme une position de faiblesse insoutenable.
Le fait est qu'apprendre de l'autre, lorsque cela n'est pas initialement recherché (comme dans le cas d'un cours auquel l'on assiste par-exemple), provoque des complexes et ce encore plus lorsque cet autre fait preuve de condescendance et/ou d'irrespect à notre égard (ce qui survient fréquemment lorsque notre avantage en connaissances/compétences, sur un sujet bien précis, est manifeste).

Mais plus généralement, tout avantage, qu'il soit en terme de connaissances, de force physique, de beauté, de statut social etc.... est perçu, lorsque cet avantage se situe au coeur de l'interaction avec l'autre (du fait du contexte de l'échange), comme une supériorité (le prof vis-à-vis de l'élève dans le cadre scolaire; le bon joueur vis-à-vis du moins bon dans le cadre sportif; le patron vis-à-vis de l'employé dans le cadre professionnel etc...)

Salam @DKKRR

J'aime bien ton analyse ! on adore humilier son prochain mais dans quel but quand on sait que cette domination n'est que passagère ! le repli sur soi comme tu le soulignes si bien engendre toujours une certaine morosité dans la vie de celui qui domine ! lors des débats télévisés on a l'impression d'être sur un ring et c'est celui qui mettra l'autre à terre avec un dialogue violent qui aura gagner la partie mais à quel prix ! Selon moi dominer l'autre c'est être faible soi même !
 

youssoufou

La bienveillante
VIB
Monsieur ou Madame je sais tout masque une faille narcissique ! ils ont toujours raison ! ce comportement de cache misère sert à masquer un complexe ! la personne qui a réponse à tout éprouve le besoin de se rassurer sans arrêt ! elle veut se faire entendre à tout prix et veut toujours avoir raison !
 

divdiv

Je ne ressemble pas du tout à mon avatar.
Monsieur ou Madame je sais tout masque une faille narcissique ! ils ont toujours raison ! ce comportement de cache misère sert à masquer un complexe ! la personne qui a réponse à tout éprouve le besoin de se rassurer sans arrêt ! elle veut se faire entendre à tout prix et veut toujours avoir raison !

Je suis tout à fait d'accord, et j'y vois bien une forme d'aliénation à l'impact souhaité sur l'autre. Là sont aussi les menottes.
 
Bien des débats, au contraire de provoquer des ouvertures d'esprit, des changements de conscience bénéfiques, engendrent plutôt un repli sur soi, sur ses positions initiales et ce sans qu'aucune évolution notable ne découle des échanges ayant eu lieu.

Il faut se poser la question qui est celle de savoir si on a appris quelque chose de plus par rapport à ce qu'on sait déjà à travers nos échanges.
 
a personne qui a réponse à tout éprouve le besoin de se rassurer sans arrêt ! elle veut se faire entendre à tout prix et veut toujours avoir raison !

Pourquoi celui qui a réponse à tout éprouverait le besoin de se rassurer sans arrêt ? S'il a la connaissance pour répondre il répondra aisément. Puis pour le reste de ta phrase soulignée, ça dépend des personnes, de leur psychologie et de leur compréhension.
 
lors des débats télévisés on a l'impression d'être sur un ring et c'est celui qui mettra l'autre à terre avec un dialogue violent qui aura gagner la partie mais à quel prix !

Ils sont sur un ring et il y a un enjeu de taille. Ce n'est pas une discussion comme entre nous ma chère, là s'il s'agit de politique, le gagnant aura plus des voix aux élections.
 
Haut