salam eleykoum
bismilleh
Question :
J'ai lu dans un livre que le Prophète (paix soit sur lui) aurait dit ceci : "La contagion n'existe pas". Ce Hadîth est-il authentique ou pas ? S'il est authentique, comment expliquer que le Prophète ait nié l'existence de la contagion quand on sait que celle-ci est médicalement établie ?
-
Réponse :
1) Ce hadîth est authentique. Voici ce que le Prophète (sur lui la paix) a dit exactement : "لا عدوى" ("Il n'y a pas de contagion…"). L'ayant entendu dire ceci, un bédouin lui demanda alors : "Comment se fait-il donc qu'il arrive que mes chameaux soient dans le désert aussi (alertes et agiles) que des gazelles, puis que vienne à eux un chameau galeux, et qu'alors mes chameaux attrapent la gale ?" Le Prophète lui fit cette réponse : "Qui donc a transmis la maladie au premier (chameau) ?" : "عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: إن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا عدوى". فقام أعرابي فقال: "أرأيت الإبل، تكون في الرمال أمثال الظباء، فيأتيها البعير الأجرب فتجرب؟" قال النبي صلى الله عليه وسلم: "فمن أعدى الأول" (al-Bukhârî, 5439, Muslim, 2220). Ici le Prophète a voulu dire qu'il faut bien, quand on remonte dans le passé, qu'un premier animal ait attrapé cette maladie sans avoir été contaminé par un autre animal, donc sans contagion.
2) Cependant, le Prophète (sur lui soit la paix) a dit aussi : "Le propriétaire des chameaux qui sont malades ne doit pas les mener chez le propriétaire des chameaux qui sont en bonne santé" : "وعن أبي سلمة، سمع أبا هريرة، بعد يقول: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "لا يوردن ممرض على مصح"؛ وأنكر أبو هريرة حديث الأول، قلنا: "ألم تحدث أنه: "لا عدوى"؟" فرطن بالحبشية. قال أبو سلمة: فما رأيته نسي حديثا غيره" (al-Bukhârî, 5437, Muslim, 2221). "Il n'y a pas de contagion. (...) Et éloigne-toi du lépreux comme tu t'éloignerais du lion" : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا عدوى ولا طيرة، ولا هامة ولا صفر. وفر من المجذوم كما تفر من الأسد" (al-Bukhârî, 5380).
-
L'une des interprétations existantes est que le Prophète n'a pas, dans le hadîth cité en 1, nié l'existence de la contagion ; il n'a voulu en fait qu'enseigner aux hommes que la contagion n'est pas une cause absolue ; ils doivent donc prendre des précautions pour éviter la contagion (notamment ne pas mener les animaux malades auprès des animaux sains), mais parallèlement ils ne doivent pas oublier que Celui qui gère les causes et les effets, c'est Dieu. "Il n'y a pas de contagion" veut dire : "Il n'existe pas de contagion qui serait une cause indépendante de toute gestion de Dieu" : "وقالت فرقة أخرى: إن الجاهلية كانت تعتقد أن الأمراض المعدية تعدي بطبعها من غير إضافة إلى الله سبحانه، فأبطل النبي - صلى الله عليه وسلم - اعتقادهم ذلك، وأكل مع المجذوم، ليبين لهم أن الله سبحانه هو الذي يمرض ويشفي؛ ونهى عن القرب منه، ليتبين لهم أن هذا من الأسباب التي جعلها الله مفضية إلى مسبباتها. ففي نهيه ["لا يوردن ممرض على مصح"] إثبات الأسباب؛ وفي فعله بيان أنها لا تستقل بشيء، بل الرب سبحانه إن شاء سلبها قواها، فلا تؤثر شيئا، وإن شاء أبقى عليها قواها فأثرت" (Zâd ul-ma'âd, 4/147-154 : c'est l'une des interprétations existantes. Voir aussi in Fat'h ul-bârî, 10/198 : l'avis 5. Y voir aussi l'avis 4, qui est celui de Ibn Qutayba).
bismilleh
Question :
J'ai lu dans un livre que le Prophète (paix soit sur lui) aurait dit ceci : "La contagion n'existe pas". Ce Hadîth est-il authentique ou pas ? S'il est authentique, comment expliquer que le Prophète ait nié l'existence de la contagion quand on sait que celle-ci est médicalement établie ?
-
Réponse :
1) Ce hadîth est authentique. Voici ce que le Prophète (sur lui la paix) a dit exactement : "لا عدوى" ("Il n'y a pas de contagion…"). L'ayant entendu dire ceci, un bédouin lui demanda alors : "Comment se fait-il donc qu'il arrive que mes chameaux soient dans le désert aussi (alertes et agiles) que des gazelles, puis que vienne à eux un chameau galeux, et qu'alors mes chameaux attrapent la gale ?" Le Prophète lui fit cette réponse : "Qui donc a transmis la maladie au premier (chameau) ?" : "عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: إن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا عدوى". فقام أعرابي فقال: "أرأيت الإبل، تكون في الرمال أمثال الظباء، فيأتيها البعير الأجرب فتجرب؟" قال النبي صلى الله عليه وسلم: "فمن أعدى الأول" (al-Bukhârî, 5439, Muslim, 2220). Ici le Prophète a voulu dire qu'il faut bien, quand on remonte dans le passé, qu'un premier animal ait attrapé cette maladie sans avoir été contaminé par un autre animal, donc sans contagion.
2) Cependant, le Prophète (sur lui soit la paix) a dit aussi : "Le propriétaire des chameaux qui sont malades ne doit pas les mener chez le propriétaire des chameaux qui sont en bonne santé" : "وعن أبي سلمة، سمع أبا هريرة، بعد يقول: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "لا يوردن ممرض على مصح"؛ وأنكر أبو هريرة حديث الأول، قلنا: "ألم تحدث أنه: "لا عدوى"؟" فرطن بالحبشية. قال أبو سلمة: فما رأيته نسي حديثا غيره" (al-Bukhârî, 5437, Muslim, 2221). "Il n'y a pas de contagion. (...) Et éloigne-toi du lépreux comme tu t'éloignerais du lion" : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا عدوى ولا طيرة، ولا هامة ولا صفر. وفر من المجذوم كما تفر من الأسد" (al-Bukhârî, 5380).
-
L'une des interprétations existantes est que le Prophète n'a pas, dans le hadîth cité en 1, nié l'existence de la contagion ; il n'a voulu en fait qu'enseigner aux hommes que la contagion n'est pas une cause absolue ; ils doivent donc prendre des précautions pour éviter la contagion (notamment ne pas mener les animaux malades auprès des animaux sains), mais parallèlement ils ne doivent pas oublier que Celui qui gère les causes et les effets, c'est Dieu. "Il n'y a pas de contagion" veut dire : "Il n'existe pas de contagion qui serait une cause indépendante de toute gestion de Dieu" : "وقالت فرقة أخرى: إن الجاهلية كانت تعتقد أن الأمراض المعدية تعدي بطبعها من غير إضافة إلى الله سبحانه، فأبطل النبي - صلى الله عليه وسلم - اعتقادهم ذلك، وأكل مع المجذوم، ليبين لهم أن الله سبحانه هو الذي يمرض ويشفي؛ ونهى عن القرب منه، ليتبين لهم أن هذا من الأسباب التي جعلها الله مفضية إلى مسبباتها. ففي نهيه ["لا يوردن ممرض على مصح"] إثبات الأسباب؛ وفي فعله بيان أنها لا تستقل بشيء، بل الرب سبحانه إن شاء سلبها قواها، فلا تؤثر شيئا، وإن شاء أبقى عليها قواها فأثرت" (Zâd ul-ma'âd, 4/147-154 : c'est l'une des interprétations existantes. Voir aussi in Fat'h ul-bârî, 10/198 : l'avis 5. Y voir aussi l'avis 4, qui est celui de Ibn Qutayba).
-– Cela veut dire que le contact et la proximité du malade avec le sain sont bien une cause susceptible d'entraîner parfois que celui qui était jusqu'alors sain contracte lui aussi cette maladie ; il faut donc se préserver de ces causes.
– Cependant, cela demeure soumis à la Volonté de Dieu, car :
----- d'autres fois cette cause n'entraîne pas cet effet (le contact avec le malade ne rendant pas malade celui qui était jusqu'alors sain, car Dieu a fait intervenir un empêchant, mâni') ;
----- et puis, quand on remonte dans le passé, il faut bien que cet effet (la contraction de la maladie) ait été entraîné par une cause autre que le contact et la proximité avec un être déjà malade (le tasalsul étant impossible). C'est ce qui a été formulé en ces quelques mots : "فمن أعدى الأول" : "Qui donc a transmis la maladie au premier (chameau) ?".