Difkoum
Anti sioniste et khawa khawa.
Joli récit de mon amie Naïma :
Un de mes aïeux, peut-être mon arrière-grand-père, ou son propre père, était un vieillard libidineux. Peut-être comme tous les vieillards à son époque, où autorité équivalait à vigueur. Il était aussi un grand commerçant qui déplaçait armes et bagages de port en port, de ville en ville, de souk hebdomadaire à souk mensuel, à mawsem, à travers tout le pays.
A chaque voyage, il ramenait avec ses colis et cadeaux, une nouvelle concubine qu’il achetait sur sa route pour réchauffer ses nuits. Il la déposait avec ses paquets chez son épouse légitime et l’oubliait dans la « grande maison ». On l’appelait la « grande maison » car elle était vraiment immense et s’ouvrait sur plusieurs ruelles et impasses. Elle était presque autonome, disposait de son propre Riad, son propre bain, son propre four, ses puits multiples et ses citernes, de sa propre pluie. Peut-être de son propre soleil ou lune, selon les saisons. Il y avait la maison des hôtes « istiqbal », les petites maisons « dwirat », la maison des jeunes célibataires « dar la’zara », les ghrofs, les souterrains…et tout le tralala bref, l'endroit idéal pour nous, les enfants, pour jouer à cache-cache et nous perdre.
La Maison grouillait de monde, les veuves, les divorcées, les vieilles filles, les vieilles raccourcies… et les enfants des uns et des unes. Mon arrière-grand-mère, qui était une femme sage et surtout pratique, par la force des choses, se devait d’aérer l’espace et dès que son mari avait le dos tourné, et Dieu sait qu’il le tournait trop souvent, elle casait une de ses jeunes concubines. Elle lui choisissait un mari et mettait à leur disposition une des petites demeures attenantes à la Grande Maison, jusqu’à ce que le couple puisse voler de ses propres ailes.
Seulement voilà ! Un jour il arriva ce qui devait arriver. Le maître s’avisa une nuit de réclamer une de ses Ex. Elle s’appelait Yasmine et grand-mère l’avait déjà mariée. Scandale ! Catastrophe ! Branle-bas ! Désarroi !
Que faire devant le désir ardent et capricieux du patriarche ? (Quand il s’agit de patriarche, le désir est toujours ardent, comme un soufflé).
Grand-mère dit Oui. Elle disait toujours oui : On ne contrariait jamais le Pacha de la maison. Elle acquiesçait et réparait les dégâts. Le plus souvent par un stratagème, par de simples petites ruses toutes bêtes que le petit tyran gobait à chaque coup.
Il restait juste à savoir comment procéder ? Grand-mère ne paniquait jamais et jouait sur du velours calmement et silencieusement. Tout était dans la discrétion, la retenue et la mesure.
On ne pouvait tout de même pas arracher une épouse au lit conjugal afin de satisfaire le plaisir éphémère d’un libertin capricieux ?
On ne pouvait pas non plus lui révéler la vérité. Impossible !! Ce grand jaloux gonflé de vanité ne pouvait tolérer qu’un autre mâle touchât à la femelle où il avait farfouillé. Ce serait l’infamie, le déshonneur, la honte.
Alors quoi ? On eut recours à la ruse, comme d’habitude. Grand-mère fit venir toutes les jeunes concubines non encore casées et en choisit celle qui ressemblait le plus à Yasmine, la fille réclamée par le petit pacha. Elle la prépara, la para et lui chuchota dans l’oreille qu’elle devait prétendre se nommer Yasmine, à quiconque lui demanda son nom, et elle la jeta dans les draps de son propre mari.
C’était notre future dada qui se prêta au subterfuge. La substitution réussit. Notre aïeul n’y vit que du feu. Les femelles pour lui, devaient être interchangeables. Il fut content et satisfait et trouva suffisamment de vigueur pour faire une petite fille à sa fausse Yasmine, qu’il abandonna pour un nouveau voyage bien chauffé et fructueux
.../...
Un de mes aïeux, peut-être mon arrière-grand-père, ou son propre père, était un vieillard libidineux. Peut-être comme tous les vieillards à son époque, où autorité équivalait à vigueur. Il était aussi un grand commerçant qui déplaçait armes et bagages de port en port, de ville en ville, de souk hebdomadaire à souk mensuel, à mawsem, à travers tout le pays.
A chaque voyage, il ramenait avec ses colis et cadeaux, une nouvelle concubine qu’il achetait sur sa route pour réchauffer ses nuits. Il la déposait avec ses paquets chez son épouse légitime et l’oubliait dans la « grande maison ». On l’appelait la « grande maison » car elle était vraiment immense et s’ouvrait sur plusieurs ruelles et impasses. Elle était presque autonome, disposait de son propre Riad, son propre bain, son propre four, ses puits multiples et ses citernes, de sa propre pluie. Peut-être de son propre soleil ou lune, selon les saisons. Il y avait la maison des hôtes « istiqbal », les petites maisons « dwirat », la maison des jeunes célibataires « dar la’zara », les ghrofs, les souterrains…et tout le tralala bref, l'endroit idéal pour nous, les enfants, pour jouer à cache-cache et nous perdre.
La Maison grouillait de monde, les veuves, les divorcées, les vieilles filles, les vieilles raccourcies… et les enfants des uns et des unes. Mon arrière-grand-mère, qui était une femme sage et surtout pratique, par la force des choses, se devait d’aérer l’espace et dès que son mari avait le dos tourné, et Dieu sait qu’il le tournait trop souvent, elle casait une de ses jeunes concubines. Elle lui choisissait un mari et mettait à leur disposition une des petites demeures attenantes à la Grande Maison, jusqu’à ce que le couple puisse voler de ses propres ailes.
Seulement voilà ! Un jour il arriva ce qui devait arriver. Le maître s’avisa une nuit de réclamer une de ses Ex. Elle s’appelait Yasmine et grand-mère l’avait déjà mariée. Scandale ! Catastrophe ! Branle-bas ! Désarroi !
Que faire devant le désir ardent et capricieux du patriarche ? (Quand il s’agit de patriarche, le désir est toujours ardent, comme un soufflé).
Grand-mère dit Oui. Elle disait toujours oui : On ne contrariait jamais le Pacha de la maison. Elle acquiesçait et réparait les dégâts. Le plus souvent par un stratagème, par de simples petites ruses toutes bêtes que le petit tyran gobait à chaque coup.
Il restait juste à savoir comment procéder ? Grand-mère ne paniquait jamais et jouait sur du velours calmement et silencieusement. Tout était dans la discrétion, la retenue et la mesure.
On ne pouvait tout de même pas arracher une épouse au lit conjugal afin de satisfaire le plaisir éphémère d’un libertin capricieux ?
On ne pouvait pas non plus lui révéler la vérité. Impossible !! Ce grand jaloux gonflé de vanité ne pouvait tolérer qu’un autre mâle touchât à la femelle où il avait farfouillé. Ce serait l’infamie, le déshonneur, la honte.
Alors quoi ? On eut recours à la ruse, comme d’habitude. Grand-mère fit venir toutes les jeunes concubines non encore casées et en choisit celle qui ressemblait le plus à Yasmine, la fille réclamée par le petit pacha. Elle la prépara, la para et lui chuchota dans l’oreille qu’elle devait prétendre se nommer Yasmine, à quiconque lui demanda son nom, et elle la jeta dans les draps de son propre mari.
C’était notre future dada qui se prêta au subterfuge. La substitution réussit. Notre aïeul n’y vit que du feu. Les femelles pour lui, devaient être interchangeables. Il fut content et satisfait et trouva suffisamment de vigueur pour faire une petite fille à sa fausse Yasmine, qu’il abandonna pour un nouveau voyage bien chauffé et fructueux
.../...