Yémen. Une prison secrète dans un site du géant pétrolier Total

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Selon un rapport de trois ONG publié ce jeudi 7 novembre, le site gazier de Balhaf dans le sud du Yémen, servait de prison et de lieu d’interrogation, des témoins attestent des traitements inhumains et dégradants subis lors de leur passage à l’intérieur du site, des arrestations souvent arbitraires aux allures de règlements de comptes.

Dans le rapport présenté le jeudi 7 novembre par l’Observatoire des armements, SumofUs et les amis de la terre, le site héberge depuis 2016 une milice sous contrôle des Emirats Arabes Unis, « les forces d’élite de Shawba », les témoignages coïncident avec les faits que des traitements inhumains et dégradants, comme la torture et privation de soins sont commis à l’intérieur par des soldats émiratis. Selon le rapport, les personnes enfermées sont pour la plupart des cas accusés d’appartenir à Al-Qaeda sur la péninsule arabique (AQPA), souvent sur la base d’accusations infondées et règlements de comptes personnels.

Le site de Balhaf, à l’arrêt depuis l’année 2015 en raison de la guerre et dont une partie a été réquisitionnée à la demande du gouvernement yémenite, est situé sur le Golfe d’Aden reliant la mer rouge à la mer d’Arabie dans la province de Chabwa au Yémen. Cette région a été le théâtre de violents combats entre partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi soutenu par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, contre les rebelles chiites Houthis qui se sont emparés de vastes régions du pays, ainsi que la capitale Sanaa.

Le site est exploité par Yémen LNG dont le groupe français Total est actionnaire de ce gigantesque complexe gazier regroupant une usine de liquéfaction de gaz et un terminal d’exportation de gaz naturel liquéfié comprenant un port et un gazoduc qui parcours 300 kilomètres reliant le site aux champs de production au nord du pays. Total est le principal investisseur du site du haut de ses 39,6%, aux cotés de la société américaine Hunt actionnaire à 17,2%, ainsi que des sociétés coréennes à 21,4 % et d’entreprises publiques Yéménites à hauteur de 24,7%.

Depuis au moins deux ans, des témoignages recueillis par l’organisation Amnesty International, le panel d’experts sur le Yémen des Nations unies ainsi que par des ONG et des activistes des droits de l’homme yéménites ont fait état de l’existence d’un lieu de détention à Balhaf, sous contrôle des Emirats Arabes Unis au sein d’une base militaire. Dès le début de l’année 2017, l’agence Associated Press et Human Rights Watch a prouvé l’existence de plusieurs sites de détention extra-officiels aux mains des forces émiraties et de leurs alliés yéménites dans le sud du pays.

Selon une enquête publiée par le journal Le Monde, le lieu de détention se trouve sur une base militaire aménagée dans le courant de l’année 2017, sur une partie du site gazier et à la demande du gouvernement Yéménite. La base aurait servi pour lancer des opérations anti terroristes dans la région. Toujours selon Le Monde, depuis le début de l’année 2019 des personnes seraient toujours enfermées dans le site de Balhaf.

Total et Yemen LNG se veulent neutres, dans ce conflit qui oppose bien d’autres acteurs et qui a fait, selon un décompte de l’ONG américaine Acled plus de 100 000 morts depuis 2015. Le groupe Total a répondu jeudi dans un communiqué qu’il « ne dispose d’aucune information spécifique quant à l’usage fait par la coalition de la partie réquisitionnée », pour ajouter « Total ne détient pas le contrôle de la société Yemen LNG et n’agit pas directement sur le site de Balhaf géré par Yemen LNG, mais indirectement en tant qu’actionnaire ou au travers de personnel détaché dans la société ».

Tout en donnant des gages de neutralité dans le conflit, le groupe Total est complice des massacres subis par le peuple yéménite et la catastrophe humanitaire qui s’est déclenchée au Yémen depuis le début du conflit. La France étant un important fournisseur d’armes au régime saoudien ainsi qu’aux émiraties est aussi un des principaux acteurs dans cette massacre. Les intérêts stratégiques de la bourgeoisie française priment par rapport au coût humanitaire que subit la population yéménite prise à parti entre les acteurs régionaux à la solde des puissances impérialistes.

https://www.revolutionpermanente.fr/Yemen-Une-prison-secrete-dans-un-site-du-geant-petrolier-Total
 

Drianke

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Yémen: que renferme le site gazier dont Total est actionnaire?

7 NOVEMBRE 2019 PAR EVA THIÉBAUD ET MORGANE REMY

Au Yémen, un site gazier – dont Total est le principal actionnaire et pour lequel la France a engagé des moyens financiers et humains – a été transformé en caserne par les Émirats arabes unis. Selon un rapport publié jeudi par l’Observatoire des armements et SumOfUs en collaboration avec les Amis de la Terre, il servirait de prison secrète.

La lecture des articles est réservée aux abonnés.

«On m’a enfermé dans une cellule, puis on m’a roué de coups de poing et de coups de bâton. On m’a tiré par la barbe, frappé au visage, on m’a fait croire que mes compagnons de cellule m’avaient dénoncé. On m’a accusé de faire partie de Daech, d’Al-Qaïda [AQPA] ou des Frères musulmans. » Mohammad [le prénom a été changé pour assurer sa sécurité] est yéménite. L’homme dénonce avoir été enfermé et battu par des forces émiraties à Balhaf, sur la côte sud du Yémen, au sein d’un site industriel géré par le consortium Yemen LNG (YLNG) dont l’actionnaire principal est le groupe français Total (à près de 40 %).

Ce témoignage est issu d’un rapport publié jeudi 7 novembre par les associations l’Observatoire des armements et SumOfUs en collaboration avec les Amis de la Terre (« Opération Shabwa – La France et Total en guerre au Yémen ? ») que Mediapart et Le Monde ont obtenu en exclusivité. Leur enquête inclut des éléments relatifs à une utilisation présumée du site gazier de Balhaf par les Émirats arabes unis (EAU) comme prison secrète où des détenus auraient subi des traitements « inhumains et dégradants ». Les faits remonteraient à 2017 et 2018, soit durant la guerre – toujours en cours – opposant les rebelles houthis, un mouvement politique islamique armé, au gouvernement d’Abdrabbo Mansour Hadi, président reconnu par la communauté internationale et soutenu depuis 2015 par une coalition regroupant l’Arabie saoudite et les EAU.
 

Yoel1

VIB
Yémen: que renferme le site gazier dont Total est actionnaire?

7 NOVEMBRE 2019 PAR EVA THIÉBAUD ET MORGANE REMY

Au Yémen, un site gazier – dont Total est le principal actionnaire et pour lequel la France a engagé des moyens financiers et humains – a été transformé en caserne par les Émirats arabes unis. Selon un rapport publié jeudi par l’Observatoire des armements et SumOfUs en collaboration avec les Amis de la Terre, il servirait de prison secrète.

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«On m’a enfermé dans une cellule, puis on m’a roué de coups de poing et de coups de bâton. On m’a tiré par la barbe, frappé au visage, on m’a fait croire que mes compagnons de cellule m’avaient dénoncé. On m’a accusé de faire partie de Daech, d’Al-Qaïda [AQPA] ou des Frères musulmans. » Mohammad [le prénom a été changé pour assurer sa sécurité] est yéménite. L’homme dénonce avoir été enfermé et battu par des forces émiraties à Balhaf, sur la côte sud du Yémen, au sein d’un site industriel géré par le consortium Yemen LNG (YLNG) dont l’actionnaire principal est le groupe français Total (à près de 40 %).

Ce témoignage est issu d’un rapport publié jeudi 7 novembre par les associations l’Observatoire des armements et SumOfUs en collaboration avec les Amis de la Terre (« Opération Shabwa – La France et Total en guerre au Yémen ? ») que Mediapart et Le Monde ont obtenu en exclusivité. Leur enquête inclut des éléments relatifs à une utilisation présumée du site gazier de Balhaf par les Émirats arabes unis (EAU) comme prison secrète où des détenus auraient subi des traitements « inhumains et dégradants ». Les faits remonteraient à 2017 et 2018, soit durant la guerre – toujours en cours – opposant les rebelles houthis, un mouvement politique islamique armé, au gouvernement d’Abdrabbo Mansour Hadi, président reconnu par la communauté internationale et soutenu depuis 2015 par une coalition regroupant l’Arabie saoudite et les EAU.
J'avais pas vue cette info ...:fou:
 
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