Yvette Lundy, figure de la Résistance française, est décédée à 103 ans

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Revenue du camp de concentration nazi de Ravensbrück, où elle avait été déportée en 1944, Yvette Lundy s'est investie toute sa vie au service du devoir de mémoire. Un hommage à sa mémoire sera organisé à l'occasion des cérémonies du 11 novembre.

"Encore aujourd'hui, il y a un moment de la journée où je pense au camp...

C'est souvent le soir, avant de m'endormir", confiait en 2017 Yvette Lundy. Cette figure de la Résistance française est décédée ce dimanche 3 novembre à l'âge de 103 ans à Epernay (Marne).

Benjamine d'une famille de sept frères et sœurs, elle fut institutrice à Gionges, un village viticole près d'Epernay où elle officiait aussi comme secrétaire de mairie, poste-clé qui lui permit d'intégrer le réseau de résistance Possum. Sa mission : fabriquer de faux papiers pour des Juifs, des hommes fuyant le STO en Allemagne ou des prisonniers de guerre évadés que son frère Georges - mort en déportation en 1945 - cachait dans sa ferme. "Il me disait 'j'ai encore un gars', alors j'opérais en conséquence", expliquait en 2017 celle qui s'est engagée en 1940 dans cette "tricherie honnête" sans se poser "aucune question".

La combine dure jusqu'au 19 juin 1944, lorsque la Gestapo vient l'arrêter pendant sa classe, signant le prologue d'un périple inimaginable pour cette jeune femme d'alors 28 ans. Après un passage à la prison de Châlons-en-Champagne puis au camp de Neue Bremm près de Sarrebruck, dans le sud-ouest de l'Allemagne, Yvette Lundy est ensuite réduite au matricule n°47360 dans celui de Ravensbrück, le seul réservé aux femmes et aux enfants, dans lequel environ 130.000 personnes seront déportées.

Affectée dans un Kommando près de Weimar, elle est libérée par l'armée russe le 21 avril 1945 et réussit à regagner la France par avion, au terme d'un parcours retracé dans son livre "Le Fil de l'araignée".

Engagée pour le devoir de mémoire

À la Libération, elle choisit d'abord de se taire devant une partie de sa famille qui croit cette survivante de l'indicible, comme tant d'autres, "déboussolée". Mais dès 1959, poussée par l'Éducation nationale, elle intervient dans les écoles pour témoigner, répétant l'exercice devant des centaines d'élèves, surtout des collégiens français et parfois allemands, convaincue qu'ils ont compris "le drame" de la guerre et du nazisme.



"Yvette était la grande dame d'Epernay, même si elle n'aurait pas du tout aimé qu'on l'appelle comme ça, compte tenu de son parcours de résistante, de déportée et de son investissement incroyable au service du devoir de mémoire", a réagi dimanche auprès de l'AFP le maire divers droite d'Epernay, Franck Leroy. "Elle avait aussi un regard sur la guerre et notamment sur la réconciliation franco-allemande qu'elle jugeait extrêmement importante", a-t-il ajouté. "Ardente animatrice du réseau de la Résistance, même après la guerre", Yvette Lundy "avait rencontré des milliers d'élèves pour leur parler de la réconciliation, de la tolérance", notamment à travers le concours national de la Résistance, a rappelé M. Leroy.

Hommage le 11 novembre .............

https://actu.orange.fr/france/yvett...t-decedee-a-103-ans-magic-CNT000001kG8VG.html
 
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