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Une belle âme. Ancien mannequin, ex-journaliste au Madame Figaro et au Vogue Homme, Véronique Geoffroy de Bourgies était assoiffée de vie. La bonne humeur incarnée. Elle est morte dans les attentats vendredi.
Chaleureuse, lumineuse. Une belle âme. Ce sont les mots qui viennent, spontanément, quand on évoque Véronique Geoffroy de Bourgies. Froidement abattue à la terrasse de La Belle Équipe, rue de Charonne, vendredi soir. Depuis deux jours, son sourire radieux circule sur les réseaux sociaux.
Ancien mannequin, ex-journaliste au Madame Figaro et au Vogue Homme (mode, lifestyle…), Véronique était assoiffée de vie. La bonne humeur incarnée. Tous ceux qui l’ont croisée dans la vie professionnelle évoquent sa joie et son franc-parler : « On faisait les fashion weeks ensemble », se souvient Patricia, une amie journaliste. « Et on piquait des crises de fou-rire pour un rien. Elle était hyper positive, toujours de bonne humeur ».
Véronique avait créé, avec la même énergie, un blog, jemesensbien.fr, sur lequel cette hyperactive postait chaque jour un petit billet « feel good ». Un blog qui lui ressemblait comme une goutte d’eau. Une grande pro : « Au cours d’un voyage de presse dans le désert, elle devait tester un sac de couchage », raconte Pascal, un ami attaché de presse. « Il était plutôt fin, elle s’est gelée toute la nuit mais n’a pas voulu en changer pour respecter son test ! ».
Vendredi soir, Véronique parlait encore humanitaire
Mais sa plus belle œuvre reste son lien à « Mada », son Madagascar chéri. Il y a 14 ans Véronique avait adopté Mélissa, puis Diego. Amoureuse de ses habitants et du pays, elle avait créé son association, Zazakely Sambatra (« enfants heureux ») en 2004. « C’était l’œuvre de sa vie. Elle avait fait construire un dispensaire à Antanety et des puits d’eau dans des villages de brousse. Elle nous avait baptisés ses "zazamis" et nous étions cent à avoir adopté des filleuls par l’intermédiaire de son association », raconte Valérie, une amie de 20 ans. « Et parce qu’elle ne faisait pas les chose à moitié, elle s’était réinscrite à la fac depuis deux ans pour apprendre le malgache ».
Aujourd’hui, Véronique laisse ses deux enfants, Mélissa et Diego, et son mari, Stéphane de Bourgies, photographe spécialisé dans l’univers de la gastronomie qui était en déplacement à Shanghaï pendant les attentats. Vendredi soir, moment où elle s’est attablée à la terrasse de la Belle Équipe avec des amis, c’était encore pour parler humanitaire : « Elle voulait finir vieille grand-mère à Madagascar confie Béatrice, une amie de 20 ans. Les enfants, la campagne, les grandes tablées : elle n’aimait que ça».
La disparition de Véronique fait écho, douloureusement, aux attentats de Bombay, en 2008. Loumia Hiridjee, fondatrice de Princesse Tam Tam, une autre belle âme avec qui elle partageait l’amour de Mada, avait trouvé elle aussi la mort pendant une fusillade. Dans quelques jours, le 26 novembre, nous honorerons la mémoire de Loumia. Et aujourd’hui, je me dis : j’ai déjà perdu deux amies dans des fusillades. Cela va-t-il devenir si atrocement banal
http://madame.lefigaro.fr/societe/adieu-veronique-151115-109634
Chaleureuse, lumineuse. Une belle âme. Ce sont les mots qui viennent, spontanément, quand on évoque Véronique Geoffroy de Bourgies. Froidement abattue à la terrasse de La Belle Équipe, rue de Charonne, vendredi soir. Depuis deux jours, son sourire radieux circule sur les réseaux sociaux.
Ancien mannequin, ex-journaliste au Madame Figaro et au Vogue Homme (mode, lifestyle…), Véronique était assoiffée de vie. La bonne humeur incarnée. Tous ceux qui l’ont croisée dans la vie professionnelle évoquent sa joie et son franc-parler : « On faisait les fashion weeks ensemble », se souvient Patricia, une amie journaliste. « Et on piquait des crises de fou-rire pour un rien. Elle était hyper positive, toujours de bonne humeur ».
Véronique avait créé, avec la même énergie, un blog, jemesensbien.fr, sur lequel cette hyperactive postait chaque jour un petit billet « feel good ». Un blog qui lui ressemblait comme une goutte d’eau. Une grande pro : « Au cours d’un voyage de presse dans le désert, elle devait tester un sac de couchage », raconte Pascal, un ami attaché de presse. « Il était plutôt fin, elle s’est gelée toute la nuit mais n’a pas voulu en changer pour respecter son test ! ».
Vendredi soir, Véronique parlait encore humanitaire
Mais sa plus belle œuvre reste son lien à « Mada », son Madagascar chéri. Il y a 14 ans Véronique avait adopté Mélissa, puis Diego. Amoureuse de ses habitants et du pays, elle avait créé son association, Zazakely Sambatra (« enfants heureux ») en 2004. « C’était l’œuvre de sa vie. Elle avait fait construire un dispensaire à Antanety et des puits d’eau dans des villages de brousse. Elle nous avait baptisés ses "zazamis" et nous étions cent à avoir adopté des filleuls par l’intermédiaire de son association », raconte Valérie, une amie de 20 ans. « Et parce qu’elle ne faisait pas les chose à moitié, elle s’était réinscrite à la fac depuis deux ans pour apprendre le malgache ».
Aujourd’hui, Véronique laisse ses deux enfants, Mélissa et Diego, et son mari, Stéphane de Bourgies, photographe spécialisé dans l’univers de la gastronomie qui était en déplacement à Shanghaï pendant les attentats. Vendredi soir, moment où elle s’est attablée à la terrasse de la Belle Équipe avec des amis, c’était encore pour parler humanitaire : « Elle voulait finir vieille grand-mère à Madagascar confie Béatrice, une amie de 20 ans. Les enfants, la campagne, les grandes tablées : elle n’aimait que ça».
La disparition de Véronique fait écho, douloureusement, aux attentats de Bombay, en 2008. Loumia Hiridjee, fondatrice de Princesse Tam Tam, une autre belle âme avec qui elle partageait l’amour de Mada, avait trouvé elle aussi la mort pendant une fusillade. Dans quelques jours, le 26 novembre, nous honorerons la mémoire de Loumia. Et aujourd’hui, je me dis : j’ai déjà perdu deux amies dans des fusillades. Cela va-t-il devenir si atrocement banal
http://madame.lefigaro.fr/societe/adieu-veronique-151115-109634