Afghanistan: l'Otan fait le point, les difficultés s'accumulent

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Les ministres de la Défense de l'Otan doivent faire le point jeudi à Budapest sur l'Afghanistan où les difficultés s'accumulent pour l'alliance occidentale qui y mène l'opération la plus grande et la plus complexe de son histoire.

Face aux attaques de plus en plus meurtrières des talibans, le Secrétaire américain à la Défense Robert Gates demandera à ses 25 alliés d'envoyer des troupes en renfort des quelque 50.700 soldats de la force internationale basée en Afganistan (Isaf) placée sous le commandement de l'Otan depuis 2003.

Un gonflement temporaire des effectifs de l'Isaf serait également envisagé en vue de l'élection présidentielle afghane prévue au seconde semestre 2009, suivie de législatives en 2010. Washington ne veut pas être le seul à y contribuer.

Les relations délicates avec le Pakistan où les talibans trouvent souvent refuge entre deux opérations devraient également être abordées lors de cette réunion informelle.

Le ministre afghan de la Défense Abdul Rahim Wardak, invité pour l'occasion, et le commandant en chef de l'Otan, le général américain John Craddock, souhaitent que l'Isaf participe au démantèlement du trafic d'héroïne dont l'Afghanistan est la plaque tournante mondiale.

Ce trafic rapporterait jusqu'à 100 millions de dollars par an aux talibans pour financer leurs achats d'armes, a rappelé lundi le général Craddock. Il voudrait que l'Isaf détruise les laboratoires des trafiquants et intercepte leurs expéditions d'opium et d'héroïne.

Le sujet divise cependant les alliés. L'Allemagne, l'Espagne et l'Italie craignent que l'Isaf s'éloigne de sa mission et fasse davantage de victimes civiles.

En outre, à l'heure où les soldats russes ont commencé à se retirer dès mercredi des zones tampons adjacentes aux républiques sécessionnistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, ce qui a contribué à détendre l'atmosphère, l'Otan vérifie si son dispositif est adapté au nouveau contexte de ses relations avec Moscou.

La modernisation militaire de l'Otan doit aussi être évoquée jeudi par les ministres de la Défense de l'Alliance. Toutefois la crise financière mondiale risque de compromettre d'éventuelles augmentations des budgets de la Défense des Etats membres dont la majorité sont actuellement inférieurs au minimum de 2% du PIB fixé par l'Otan.

Par ailleurs, une enquête militaire rendue publique mercredi par le Commandement central américain a conclu qu'au moins 33 civils avaient été tués lors d'un raid aérien de la coalition le 22 août en Afghanistan, et non pas cinq à sept comme l'affirmait l'armée américaine.

L'enquête menée par le général américain Michael Callan, indique aussi que "l'utilisation de la force a eu lieu en légitime défense, (qu'elle était) nécessaire et proportionnelle aux informations dont disposait à ce moment le commandant" des forces engagées.

"Les forces américaines et afghanes n'ont commis aucune violation des procédures en vigueur en temps de guerre", souligne le texte.:D

L'affaire avait provoqué une controverse sur le nombre de tués et engendré la colère du gouvernement afghan du président Hamid Karzaï qui affirmait que 90 civils avaient été tués lors du raid.



Auteur : BUDAPEST (AFP)
 

Robocop911

¤ F*** you, I'm Famous ¤
Dans le Canard, il parle des hélico de l'armée française.

Ils vont avoir deux hélicoptère en renfort et quel hélicos, pas d'arme, pas de blindage, incapable de voler au dessus de 2000m (Kaboul est à 1808 m).
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Un diplomate britannique brosse un sombre portrait de la guerre en Afghanistan
mercredi 8 octobre 2008 - 06h:29

James Cogan - WSWS

Alors que s’intensifie l’activité insurrectionnelle et que le nombre des victimes du conflit augmente à une vitesse record, les représentants de l’occupation américaine et de l’OTAN deviennent de plus en plus pessimistes quant à la possibilité d’établir un pays satellite stable.

Le nombre annuel de victimes parmi les forces des Etats-Unis et de l’OTAN est déjà le plus élevé cette année, 236 morts et plus de 1000 blessés jusqu’à maintenant, depuis l’invasion de l’Afghanistan le 7 octobre 2001.

L’expression la plus marquée de la démoralisation régnant à Washington et dans les capitales européennes a été l’évaluation faite la semaine dernière par l’ambassadeur britannique en Afghanistan, sir Sherard Cowper-Coles, au sous-ambassadeur français François Fitou. Un communiqué de Fitou relatant la discussion qu’il a eu avec Cowper-Coles le 2 septembre fut divulgué en totalité dans le journal français Le Canard enchaîné.

Cowper-Coles, selon le communiqué de Fitou, n’aurait pas mâché ses mots concernant la position à laquelle font face les forces des Etats-Unis et de l’OTAN en Afghanistan. Leur présence même, aurait-il affirmé, « fait partie du problème, et non de la solution ». Alors qu’approche le septième anniversaire de l’invasion américaine du pays, l’ambassadeur britannique a déclaré : « La sécurité s’aggrave, de même que la corruption. Et le [gouvernement afghan du président Hamid Karzaï] a perdu toute confiance... Les forces étrangères assurent la survie d’un régime qui s’effondrerait sans elles. En agissant de la sorte, elles repoussent et compliquent une éventuelle sortie de la crise. »

Tout ce que l’on peut espérer, aurait recommandé Cowper-Coles, est le remplacement du régime Karzaï par un « dictateur acceptable » qui permettrait aux forces de l’OTAN, qui comprennent actuellement environ 8000 soldats britanniques et près de 3000 soldats français, de se retirer d’ici cinq à dix ans. « C’est la seule perspective réaliste... et nous devons préparer l’opinion publique [aux Etats-Unis et en Europe] à l’accepter », aurait-il déclaré.

Le gouvernement britannique a soutenu que la conversation entre Cowper-Coles et Fitou avait été « exagérée » et que les idées exprimées dans le communiqué ne représentaient pas sa position. Les médias britanniques ont suggéré que la fuite qui a rendu le communiqué public pouvait en fait faire partie d’une campagne de sections de l’establishment français visant à ce que le gouvernement abandonne sa participation dans l’occupation américaine.

Deux pays possédant des troupes au front ont déjà annoncé un échéancier de retrait. Les Pays-Bas devraient retirer leurs troupes, qui sont près de 2000, de la province très instable d’Oruzgan d’ici août 2010. Le Canada, qui a perdu près de 100 soldats dans ce conflit, a affirmé qu’il allait retirer ses 2500 soldats de la province de Kandahar d’ici la fin de 2011.

Peu importe la véracité ou les motifs de la fuite dans Le Canard, qu’elle ait été publiée, ainsi que la référence prétendue de Cowper-Coles à un « dictateur acceptable », rejoignent les discussions de plus en plus ouvertes en Europe et aux Etats-Unis sur le moyen de sauver la mise en Afghanistan. Une option de plus en plus discutée est d’arriver à un accord avec les principaux dirigeants de l’insurrection anti-occupation pour leur incorporation dans le gouvernement afghan.

Les rapports des principaux comités d’experts européens et américains ont établi que l’insurrection est formée de trois composantes principales : les partisans de l’ancien régime taliban de Moullah Mohammed Omar qui a été renversé lors de l’invasion américaine en octobre 2001 ; les forces tribales d’origine pachtoune loyales au seigneur de guerre Jaluluddin Haqqani, qui a pris le contrôle de régions significatives du sud de l’Afghanistan depuis la fin de l’occupation soviétique en 1988 ; et le mouvement Hezb-e-Islami de l’ancien premier ministre et seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar, que l’on croit avoir réussi à rétablir son influence sur les régions pachtounes de l’est de l’Afghanistan.

La force motrice de l’insurrection est le sentiment légitime et profondément ressenti au sein des Afghans ordinaires que l’occupation sous direction américaine est la plus récente tentative d’une puissance coloniale de subjuguer le pays pour ses intérêts économiques et stratégiques. Le gouvernement Karzaï n’est vu comme rien d’autre que la marionnette de Washington.

Ce sentiment n’est pas limité au territoire afghan. Les talibans, le mouvement Haqqani et le Hezb-e-Islami ont tous un appui de l’autre côté de la frontière poreuse dans les zones tribales administrées au niveau fédéral du Pakistan, où la population a depuis des siècles des échanges et des relations avec les tribus pachtounes afghanes. De plus, il y a un large courant de sympathie dans tout le Pakistan et le monde musulman pour la guerre contre l’occupation sous direction américaine. Depuis 2001, l’insurrection afghane a pu facilement trouver du financement et des recrues au Pakistan. Les services du renseignement américain allèguent également qu’il y a un nombre important de militants islamistes provenant de l’Asie centrale et du Moyen-Orient combattant en Afghanistan.

L’enracinement de l’insurrection, l’échec d’années d’opérations militaires des deux côtés de la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan à y mettre fin et le soutien vacillant pour la guerre au sein de l’OTAN nourrissent les appels à un accord politique. A n’en pas douter, comme en Irak, le but est de diviser les forces anti-occupation en arrivant à une entente avec certains dirigeants des insurgés.

Le 30 septembre, Hamid Karzaï a révélé que pour les deux dernières années il avait demandé l’aide de la monarchie de l’Arabie saoudite pour avoir des pourparlers de paix avec Moullah Omar. Omar est sur la liste américaine des hommes les plus recherchés pour avoir offert un sanctuaire au réseau al-Qaïda d’Oussama ben Laden. Karzaï a néanmoins garanti qu’il serait en sécurité en Afghanistan et lui a demandé de « revenir dans son pays et de travailler pour le bonheur de son peuple », une offre implicite de partage du pouvoir politique.

Etant donné que le gouvernement Karzaï dépend entièrement de l’armée américaine, il est hautement improbable qu’une telle offre ait pu être faite sans que Washington en soit informé et ait donné son accord. Le commandant américain en Afghanistan, le général David McKiernan, a nettement refusé de prendre ses distances d’avec les remarques de Karzaï lorsque les journalistes l’ont questionné là-dessus le lendemain. Il a seulement dit que l’ouverture des négociations avec Omar était une « décision politique qui appartenait à la direction politique ».

Laissant fortement sous-entendre que les Etats-Unis étaient prêts à considérer une intégration de factions soutenues par les talibans au sein du gouvernement afghan, McKiernan a déclaré : « Finalement, la solution en Afghanistan sera une solution politique, pas une solution militaire. »

Autre signe qu’une telle politique est considérée, l’administration Bush demanderait les conseils de Seth Jones, un des principaux analystes de la Rand Corporation, sur une « nouvelle stratégie » pour l’Afghanistan. Rand a récemment publié un important rapport dans lequel il était avancé que, selon l’histoire, la meilleure façon pour mettre fin aux guerres de guérilla est de rechercher un compromis politique donnant du pouvoir politique et des positions aux organisations des insurgées.

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=5181
 
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