Algérie: le pays miné par le cadeau empoisonné de la rente gazière

Les recettes d'hydrocarbures ruinent la compétitivité des autres secteurs. Mais des parades existent.

« Dutch desease ». L'expression revient de manière obsessionnelle dans les interviews des économistes, experts du pétrole ou simples entrepreneurs algériens. Les effets, paradoxalement négatifs, de la rente en hydrocarbures, ont été modélisés par les Pays-Bas, qui en ont souffert dans les années 1970 et sont observés dans la quasi-totalité des exportateurs de gaz ou de pétrole. L'abondance des recettes d'exportation fait flamber mécaniquement la devise nationale, ce qui détruit la compétitivité prix du reste de l'économie, inhibant tout processus productif.
Si les success-storys dans « l'import-import » ou les services abondent, on peine à recenser ne serait-ce qu'un seul produit ou une technologie inventé par un Algérien. « L'Algérie est clairement affectée par le syndrome néerlandais, aggravé par des facteurs locaux ; l'industrie ne représente plus que 4 % du PIB. Les matières premières locales du textile sont plus chères que les vêtements chi nois importés », explique aux « Echos » Mourad Preure, ancien cadre de la Sonatrach et patron du cabinet de conseil Emergy.

Corruption et assitanat
Fort de recettes de 700 milliards depuis le début du siècle, l'Etat s'est structuré autour de la redistribution de la rente, au prix des mécanismes habituels de clientélisme, féodalisme, corruption et assistanat. En outre, le fait qu'il n'ait pas besoin de collecter l'impôt sur les entreprises hors rente, détruit la citoyenneté, puisque cette dernière est avant tout le droit de regard et de contrôle des gens sur la collecte de leur argent. Employant seulement 3 % des actifs, le gaz fournit les deux tiers des recettes d'un Etat devenu non plus arbitre et garant de la loi, mais parrain, patron et nounou. Le tout sans transparence aucune.
« Pour autant, fait valoir Mourad Preure, il ne faut pas avoir une vision phobique de la rente qui n'est en rien une malédiction. » Elle pousse seulement à des solutions de facilité via la dépense publique, mais cela peut se surmonter. La Norvège, grâce à des institutions solides, et le Koweït, avec un fonds souverain chargé de stériliser les excédents courants dans des prises de participation préparant le hors-pétrole ou l'après-pétrole, y sont parvenus. Mais pour cela, il faut accepter de ne pas confier la gestion aux « copains et aux cousins ». Et disposer « d'un consensus national et d'une forte légitimité du pouvoir, qui pour l'instant fait défaut », souligne auprès des « Echos » Slim Othmani, président du think tank Care, mais aussi patron du groupe de jus de fruits NCA Rouiba. Réputé pour son refus de « graisser des pattes » et l'absence de liens de son groupe avec les marchés publics, ce dernier a démissionné de l'instance patronale quand elle a soutenu le 4e mandat de Bouteflika. Il estime qu'il existe un courant réformateur, favorable à l'ouverture internationale, au sein du régime, minoritaire face à un courant archaïque, nationaliste, qui n'a pas encore compris que la captation redistribution de rente était désormais condamnée.

Par Yves Bourdillon
 
Les recettes d'hydrocarbures ruinent la compétitivité des autres secteurs. Mais des parades existent.

« Dutch desease ». L'expression revient de manière obsessionnelle dans les interviews des économistes, experts du pétrole ou simples entrepreneurs algériens. Les effets, paradoxalement négatifs, de la rente en hydrocarbures, ont été modélisés par les Pays-Bas, qui en ont souffert dans les années 1970 et sont observés dans la quasi-totalité des exportateurs de gaz ou de pétrole. L'abondance des recettes d'exportation fait flamber mécaniquement la devise nationale, ce qui détruit la compétitivité prix du reste de l'économie, inhibant tout processus productif.
Si les success-storys dans « l'import-import » ou les services abondent, on peine à recenser ne serait-ce qu'un seul produit ou une technologie inventé par un Algérien. « L'Algérie est clairement affectée par le syndrome néerlandais, aggravé par des facteurs locaux ; l'industrie ne représente plus que 4 % du PIB. Les matières premières locales du textile sont plus chères que les vêtements chi nois importés », explique aux « Echos » Mourad Preure, ancien cadre de la Sonatrach et patron du cabinet de conseil Emergy.

Corruption et assitanat
Fort de recettes de 700 milliards depuis le début du siècle, l'Etat s'est structuré autour de la redistribution de la rente, au prix des mécanismes habituels de clientélisme, féodalisme, corruption et assistanat. En outre, le fait qu'il n'ait pas besoin de collecter l'impôt sur les entreprises hors rente, détruit la citoyenneté, puisque cette dernière est avant tout le droit de regard et de contrôle des gens sur la collecte de leur argent. Employant seulement 3 % des actifs, le gaz fournit les deux tiers des recettes d'un Etat devenu non plus arbitre et garant de la loi, mais parrain, patron et nounou. Le tout sans transparence aucune.
« Pour autant, fait valoir Mourad Preure, il ne faut pas avoir une vision phobique de la rente qui n'est en rien une malédiction. » Elle pousse seulement à des solutions de facilité via la dépense publique, mais cela peut se surmonter. La Norvège, grâce à des institutions solides, et le Koweït, avec un fonds souverain chargé de stériliser les excédents courants dans des prises de participation préparant le hors-pétrole ou l'après-pétrole, y sont parvenus. Mais pour cela, il faut accepter de ne pas confier la gestion aux « copains et aux cousins ». Et disposer « d'un consensus national et d'une forte légitimité du pouvoir, qui pour l'instant fait défaut », souligne auprès des « Echos » Slim Othmani, président du think tank Care, mais aussi patron du groupe de jus de fruits NCA Rouiba. Réputé pour son refus de « graisser des pattes » et l'absence de liens de son groupe avec les marchés publics, ce dernier a démissionné de l'instance patronale quand elle a soutenu le 4e mandat de Bouteflika. Il estime qu'il existe un courant réformateur, favorable à l'ouverture internationale, au sein du régime, minoritaire face à un courant archaïque, nationaliste, qui n'a pas encore compris que la captation redistribution de rente était désormais condamnée.

Par Yves Bourdillon
Corumption système copain copain ou des clans est pour ma parts il tue des projets ou racket même avant tu fait le projet
 

Espiegle69

Evil Halouf
Les recettes d'hydrocarbures ruinent la compétitivité des autres secteurs. Mais des parades existent.

« Dutch desease ». L'expression revient de manière obsessionnelle dans les interviews des économistes, experts du pétrole ou simples entrepreneurs algériens. Les effets, paradoxalement négatifs, de la rente en hydrocarbures, ont été modélisés par les Pays-Bas, qui en ont souffert dans les années 1970 et sont observés dans la quasi-totalité des exportateurs de gaz ou de pétrole. L'abondance des recettes d'exportation fait flamber mécaniquement la devise nationale, ce qui détruit la compétitivité prix du reste de l'économie, inhibant tout processus productif.
Si les success-storys dans « l'import-import » ou les services abondent, on peine à recenser ne serait-ce qu'un seul produit ou une technologie inventé par un Algérien. « L'Algérie est clairement affectée par le syndrome néerlandais, aggravé par des facteurs locaux ; l'industrie ne représente plus que 4 % du PIB. Les matières premières locales du textile sont plus chères que les vêtements chi nois importés », explique aux « Echos » Mourad Preure, ancien cadre de la Sonatrach et patron du cabinet de conseil Emergy.

Corruption et assitanat
Fort de recettes de 700 milliards depuis le début du siècle, l'Etat s'est structuré autour de la redistribution de la rente, au prix des mécanismes habituels de clientélisme, féodalisme, corruption et assistanat. En outre, le fait qu'il n'ait pas besoin de collecter l'impôt sur les entreprises hors rente, détruit la citoyenneté, puisque cette dernière est avant tout le droit de regard et de contrôle des gens sur la collecte de leur argent. Employant seulement 3 % des actifs, le gaz fournit les deux tiers des recettes d'un Etat devenu non plus arbitre et garant de la loi, mais parrain, patron et nounou. Le tout sans transparence aucune.
« Pour autant, fait valoir Mourad Preure, il ne faut pas avoir une vision phobique de la rente qui n'est en rien une malédiction. » Elle pousse seulement à des solutions de facilité via la dépense publique, mais cela peut se surmonter. La Norvège, grâce à des institutions solides, et le Koweït, avec un fonds souverain chargé de stériliser les excédents courants dans des prises de participation préparant le hors-pétrole ou l'après-pétrole, y sont parvenus. Mais pour cela, il faut accepter de ne pas confier la gestion aux « copains et aux cousins ». Et disposer « d'un consensus national et d'une forte légitimité du pouvoir, qui pour l'instant fait défaut », souligne auprès des « Echos » Slim Othmani, président du think tank Care, mais aussi patron du groupe de jus de fruits NCA Rouiba. Réputé pour son refus de « graisser des pattes » et l'absence de liens de son groupe avec les marchés publics, ce dernier a démissionné de l'instance patronale quand elle a soutenu le 4e mandat de Bouteflika. Il estime qu'il existe un courant réformateur, favorable à l'ouverture internationale, au sein du régime, minoritaire face à un courant archaïque, nationaliste, qui n'a pas encore compris que la captation redistribution de rente était désormais condamnée.

Par Yves Bourdillon

Ce qui me désole le plus est que avec tout cet argent, l'Algérie aurait pu prendre des parts dans des grands groupes comme EADS ou Siemens et avoir accès à des transferts de technologie et bâtir une base industrielle comme l'a fait la Turquie.
 

firar

VIB
Les recettes d'hydrocarbures ruinent la compétitivité des autres secteurs. Mais des parades existent.

« Dutch desease ». L'expression revient de manière obsessionnelle dans les interviews des économistes, experts du pétrole ou simples entrepreneurs algériens. Les effets, paradoxalement négatifs, de la rente en hydrocarbures, ont été modélisés par les Pays-Bas, qui en ont souffert dans les années 1970 et sont observés dans la quasi-totalité des exportateurs de gaz ou de pétrole. L'abondance des recettes d'exportation fait flamber mécaniquement la devise nationale, ce qui détruit la compétitivité prix du reste de l'économie, inhibant tout processus productif.
Si les success-storys dans « l'import-import » ou les services abondent, on peine à recenser ne serait-ce qu'un seul produit ou une technologie inventé par un Algérien. « L'Algérie est clairement affectée par le syndrome néerlandais, aggravé par des facteurs locaux ; l'industrie ne représente plus que 4 % du PIB. Les matières premières locales du textile sont plus chères que les vêtements chi nois importés », explique aux « Echos » Mourad Preure, ancien cadre de la Sonatrach et patron du cabinet de conseil Emergy.

Corruption et assitanat
Fort de recettes de 700 milliards depuis le début du siècle, l'Etat s'est structuré autour de la redistribution de la rente, au prix des mécanismes habituels de clientélisme, féodalisme, corruption et assistanat. En outre, le fait qu'il n'ait pas besoin de collecter l'impôt sur les entreprises hors rente, détruit la citoyenneté, puisque cette dernière est avant tout le droit de regard et de contrôle des gens sur la collecte de leur argent. Employant seulement 3 % des actifs, le gaz fournit les deux tiers des recettes d'un Etat devenu non plus arbitre et garant de la loi, mais parrain, patron et nounou. Le tout sans transparence aucune.
« Pour autant, fait valoir Mourad Preure, il ne faut pas avoir une vision phobique de la rente qui n'est en rien une malédiction. » Elle pousse seulement à des solutions de facilité via la dépense publique, mais cela peut se surmonter. La Norvège, grâce à des institutions solides, et le Koweït, avec un fonds souverain chargé de stériliser les excédents courants dans des prises de participation préparant le hors-pétrole ou l'après-pétrole, y sont parvenus. Mais pour cela, il faut accepter de ne pas confier la gestion aux « copains et aux cousins ». Et disposer « d'un consensus national et d'une forte légitimité du pouvoir, qui pour l'instant fait défaut », souligne auprès des « Echos » Slim Othmani, président du think tank Care, mais aussi patron du groupe de jus de fruits NCA Rouiba. Réputé pour son refus de « graisser des pattes » et l'absence de liens de son groupe avec les marchés publics, ce dernier a démissionné de l'instance patronale quand elle a soutenu le 4e mandat de Bouteflika. Il estime qu'il existe un courant réformateur, favorable à l'ouverture internationale, au sein du régime, minoritaire face à un courant archaïque, nationaliste, qui n'a pas encore compris que la captation redistribution de rente était désormais condamnée.

Par Yves Bourdillon

Heureusement nous ont a que le phosphate.
ouf!!!!!!!!!!!!!!!!!!
 
transfert de technologie avec une boite dont une bonne partie releve du secret defense, faut pas rever, faut faire de la recherche pour obtenir de tels retour.
Le probleme de l'Algere est que les militaire bac-10 ont monopolisé le pouvoir au lieu de confier la gestion à des civils compétents. Au lieu de celà, il y a eu de grand chantier prometteurs sur le papier mais loin des realités du pays.
 

TerneT

Noyer le poisson
Les flitoxis vont faire de ce pays de surprises le Japon de l Afrique ...hhh

Il faut seulement commencer par s entrainer pour le reveil tot
 

Espiegle69

Evil Halouf
transfert de technologie avec une boite dont une bonne partie releve du secret defense, faut pas rever, faut faire de la recherche pour obtenir de tels retour.
Le probleme de l'Algere est que les militaire bac-10 ont monopolisé le pouvoir au lieu de confier la gestion à des civils compétents. Au lieu de celà, il y a eu de grand chantier prometteurs sur le papier mais loin des realités du pays.

L'inde a conditionné l'achat de Rafales au fait de recevoir des transferts de technologie et de les assembler en Inde. La Turquie a obtenu plusieurs transferts de technologie des américains qui lui permettent de développer des chars et jets de 5eme génération.

L'Iran SOUS EMBARGO depuis 35 ans, développe ses propres chars, missiles et rénove soi-même ses avions de combat.

Quand on veut on peut et ce qui est sure c'est que les arabes préfèrent se la raconter avec des avions, des téléphones ou des voitures qu'ils seraient incapable de concevoir eux mêmes.
 
L'inde a conditionné l'achat de Rafales au fait de recevoir des transferts de technologie et de les assembler en Inde. La Turquie a obtenu plusieurs transferts de technologie des américains qui lui permettent de développer des chars et jets de 5eme génération.

L'Iran SOUS EMBARGO depuis 35 ans, développe ses propres chars, missiles et rénove soi-même ses avions de combat.

Quand on veut on peut et ce qui est sure c'est que les arabes préfèrent se la raconter avec des avions, des téléphones ou des voitures qu'ils seraient incapable de concevoir eux mêmes.


Sauf que l'Inde est une future puissance qu'il convient d'amadouer face aux russes et aux chinois et qu'il faudrait connaitre la teneur de ce transfert de technologie, si ce n'est que de l'assemblage de tole, il n'y aura pas de valeur ajoutée et c'est la meme chose pour les turcs surtout avec les americains qui ne vont pas s'amuser a ceder des années de recherche strategiques se creer des concurrents low cost sans etre gagant au deal.

Les iraniens ont en revanche compris la leçon puisqu'ils recherchent, concoivent et fabrique leur propre matos, et c'est ce dont pourquoi on leur met des batons dansles roues. Pour moi vous revez en couleur et meme en HD en croyant qu'on vous servira tout sur un plateau d'argent grace aux petrodollars.
 
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