Coronavirus: fabriquer des masques pour aider ceux qui en ont besoin, d'accord mais pas n'importe comment
Fabriquer soi-même des masques de protection contre le coronavirus (Covid-19), réutilisables après lavage en machine, pourquoi pas? Face à la pénurie, on voit fleurir un peu partout des initiatives solidaires très sympathiques mais qui ne répondent pas forcément aux standards de qualité attendus par les professionnels de la santé.
"On ne fait pas n’importe quoi au niveau des masques médicaux", explique ainsi Mireille Rousseaux, administrateur délégué de la société wavrienne Dutra, spécialisée dans la confection de tenues et de masques pour les hôpitaux et les maisons de soin.
Uniquement du polyester
Tout réside dans la fibre utilisée. Pour qu’un masque soit réellement efficace, il faut utiliser du tissu 100% polyester de qualité professionnelle. Le coton doit être banni.
"Il n’est pas question d’aller faire des masques dans ses vieux draps de lits en coton, ou dans des chemisiers. Il faut uniquement utiliser un polyester très serré qui va faire barrière. En fait, le polyester n’absorbe pas l’humidité, alors que le coton absorbe. Le masque en coton va absorber la salive et donc il y aura un transfert, ce qui veut dire que le masque n’est pas barrière et n’est pas efficace pour arrêter les bactéries ou les microbes."
La prudence s’impose donc, un masque de mauvaise qualité peut donner l’impression à la personne qui le porte qu’elle est protégée, alors que ce n’est pas le cas.
Du nez jusqu'au menton
Quand au modèle, il faut évidemment qu’il couvre une large partie du visage, du nez jusqu’au menton compris, en veillant à maintenir des ouvertures sur les côtés.
"Il faut évidemment pouvoir respirer, poursuit Mireille Rousseaux.
Il ne faut pas que le masque serre trop contre la joue, sinon la personne va s’asphyxier."
Il y a deux semaines environ,
la société Dutra a relancé une production de masques en tissu pour répondre à la demande sans cesse croissante de sa clientèle. Elle a aussi mis en place un réseau de professionnels de la confection pour l’aider à produire davantage chaque jour. Des entreprises de travail adapté (ETA) ont également été sollicitées. Enfin, Dutra est en contact avec une série de couturières bénévoles prêtes à travailler sur ses conseils pour aider un maximum de gens.
https://www.rtbf.be/info/regions/br...accord-mais-pas-n-importe-comment?id=10459261