Après un tollé dans d’autres villes, une expo sur l’immobilier israélien annulée à Brooklyn

Après un tollé dans d’autres villes, une expo sur l’immobilier israélien annulée à Brooklyn​

Selon l’organisateur, la décision a été prise en raison de problèmes de sécurité "sérieux"; A Teaneck, Montréal et Toronto, des manifestations ont eu lieu mais l'exposition a été maintenue​


Devenue polémique et sujette à des manifestations pro-palestiniennes, la tournée de promotion de l’immobilier israélien et dans les implantations de Cisjordanie a annulé sa dernière date à Brooklyn, mercredi, en raison de problèmes de sécurité, a fait savoir un organisateur.
La polémique a commencé d’enfler lorsque Rich Siegel, qui s’est présenté comme un habitant juif de Teaneck, s’est opposé à ce que l’exposition se tienne dans sa ville lors d’une réunion du conseil municipal en février dernier. Siegel avait alors indiqué qu’un tel événement était illégal, dans la mesure où seuls les Juifs pouvaient y assister, que la synagogue y prêtait son concours et que des biens situés dans des implantations y étaient mis en vente.

Les propos de Siegel, qui a affirmé que cet événement « violait à la fois le droit national et le droit international », se sont répandus comme de la poudre sur Internet et ont donné lieu à une manifestation. Des centaines de personnes se sont massées devant le lieu de l’exposition de Teaneck avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Résistance jusqu’à la libération ».

D’autres manifestations, parfois assorties de contre-manifestations pro-israéliennes, ont eu lieu lors des autres étapes de la tournée.

Producteur des événements immobiliers My Home in Israel, Gidon Katz a expliqué que l’hôte de l’exposition, à savoir une synagogue des environs de Flatbush-Midwood, avait annulé en raison de « menaces sérieuses ».

Une coalition d’organisations pro-palestiniennes a parlé de « victoire » suite à l’annulation de l’événement et a appelé à un rassemblement au lieu de la manifestation prévue.

Cette exposition à Brooklyn devait être la dernière d’une tournée passée par un certain nombre de quartiers fortement juifs tels que Teaneck, New Jersey, Montréal, Toronto ou Lawrence, dans l’Etat de New York.

Les autres événements ont suscité de vives critiques ainsi que des manifestations, mais n’ont pas été annulés.

Katz, qui travaille pour une société de relations publiques en Israël, où il vit, a rappelé que le groupe immobilier faisait cette tournée depuis 20 ans.
Avant l’arrivée de l’exposition à Brooklyn, des organisations pro-palestiniennes en avaient condamné le principe et promis de manifester.
Le Conseil des relations américano-israéliennes de New York, connu sous le nom de CAIR, avait annoncé son intention de manifester, accusant les organisateurs de « vol de terres ».
La branche new-yorkaise du CAIR a déclaré que des dizaines de groupes d’activistes new-yorkais soutenaient activement le principe de la manifestation. Ses organisateurs ont appelé leurs soutiens à faire pression sur les fonctionnaires, à commencer par le bureau du procureur général, pour faire annuler l’exposition pour illégalité.
Le bureau du procureur général n’a pas souhaité faire de commentaire.
Sur Instagram, dans un message revendiquant la victoire, l’un des groupes pro-palestiniens, Al-Awda, a par ailleurs revendiqué les terres sur lesquelles se trouvent les biens immobiliers.

« La vente illégale de terres palestiniennes volées à Flatbush, Brooklyn, a été annulée ! », peut-on lire. « Nous ferons tout pour qu’elle ne se tienne pas, au nom de la Palestine, et nous continuerons à nous battre pour notre terre jusqu’à la libération totale et le retour, du fleuve à la mer. »

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