La tension est actuellement à son comble à Al-Awamiyah, une ville située dans l'est de lArabie saoudite. Cette région, à majorité chiite, avait tenté de se soulever pour demander des réformes au pouvoir sunnite, au début du « printemps arabe ». La contestation, matée à lépoque, semble renaître de ses cendres.
Depuis le mois de mars 2011, pas une semaine ne passe sans quil ny ait des manifestations dans la région. Les habitants sortent régulièrement pour réclamer la libération des prisonniers [politiques], légalité entre les citoyens, larrêt des discriminations envers les chiites et le retrait des troupes saoudiennes du Bahreïn [Les autorités saoudiennes ont affirmé avoir retiré leurs soldats du pays en juillet 2011 dernier, mais ce retrait na été que partiel, ndlr]. Bien quil soit légalement interdit de manifester en Arabie saoudite, les manifestations étaient jusquà récemment tolérées. Les « forces de lordre » assuraient même lencerclement des manifestants pour éviter tout débordement.
La situation sest envenimée vendredi dernier 30 septembre 2011. A peine la manifestation avait commencé que la police a sorti les matraques. Il est probable que ce soit une conséquence de la radicalisation des revendications. Ces derniers jours, on a vu apparaître des pancartes appelant à la mise en place dune « Constitution [à l'heure actuelle, lArabie saoudite na pas de Constitution, ndrl] » et la création dun « Parlement élu ». Depuis, les policiers mènent une chasse à lhomme pour retrouver les personnes qui ont participé à cette manifestation.
Ils recherchent en particulier Mohammad Saeed Al-Abdelali et Mohammed Hassan Al-Zayed [Les enfants des personnes arrêtées dimanche, ndlr]. On reproche à ces dernier davoir bravé linterdiction de manifester. Larrestation de leurs pères, deux hommes âgés et malades, a bouleversé la population locale qui se mobilise pour obtenir leur libération.
Un activiste local, Fadel Al-Manasif, sest rendu lundi au centre de détention pour dénoncer ces arrestations arbitraires et illégales, mais les policiers en ont profité pour le mettre lui aussi derrière les barreaux. Nayant aucune nouvelle de lui, des jeunes se sont rendus au poste de police. Ils ont lancé des pierres sur les policiers. Ces derniers ont riposté à balles réelles. Les impacts de balles sont visibles sur les habitations aux alentours. Le bilan des affrontements est de 24 blessés. Deux jeunes filles qui ne manifestaient même pas ont été blessées lors des affrontements. Les blessés se font soigner chez eux par crainte dêtre arrêtés à lhôpital.
La colère de la population chiite est telle que les manifestants sen prennent maintenant aux symboles du régime, chose inédite jusquà présente. Ils en appellent à « La chute de Mohammed ben Fahd (gouverneur de la province orientale et fils du roi défunt Fahd) ». Ils ont également scandé : « Ben Saoud, tu es un lâche ! » ou encore « les Saoud, vous navez pas de dignité ! »
Les jeunes sorganisent grâce aux réseaux sociaux, notamment sur la page « Facebook » consacrée à la révolution de la province orientale du Royaume dArabie. La situation ne semble pas aller vers lapaisement, car il ny a pas de dialogue avec les autorités.
http://www.nerrati.net/orient-dossi...content&view=article&id=238&catid=1&Itemid=35
Depuis le mois de mars 2011, pas une semaine ne passe sans quil ny ait des manifestations dans la région. Les habitants sortent régulièrement pour réclamer la libération des prisonniers [politiques], légalité entre les citoyens, larrêt des discriminations envers les chiites et le retrait des troupes saoudiennes du Bahreïn [Les autorités saoudiennes ont affirmé avoir retiré leurs soldats du pays en juillet 2011 dernier, mais ce retrait na été que partiel, ndlr]. Bien quil soit légalement interdit de manifester en Arabie saoudite, les manifestations étaient jusquà récemment tolérées. Les « forces de lordre » assuraient même lencerclement des manifestants pour éviter tout débordement.
La situation sest envenimée vendredi dernier 30 septembre 2011. A peine la manifestation avait commencé que la police a sorti les matraques. Il est probable que ce soit une conséquence de la radicalisation des revendications. Ces derniers jours, on a vu apparaître des pancartes appelant à la mise en place dune « Constitution [à l'heure actuelle, lArabie saoudite na pas de Constitution, ndrl] » et la création dun « Parlement élu ». Depuis, les policiers mènent une chasse à lhomme pour retrouver les personnes qui ont participé à cette manifestation.
Ils recherchent en particulier Mohammad Saeed Al-Abdelali et Mohammed Hassan Al-Zayed [Les enfants des personnes arrêtées dimanche, ndlr]. On reproche à ces dernier davoir bravé linterdiction de manifester. Larrestation de leurs pères, deux hommes âgés et malades, a bouleversé la population locale qui se mobilise pour obtenir leur libération.
Un activiste local, Fadel Al-Manasif, sest rendu lundi au centre de détention pour dénoncer ces arrestations arbitraires et illégales, mais les policiers en ont profité pour le mettre lui aussi derrière les barreaux. Nayant aucune nouvelle de lui, des jeunes se sont rendus au poste de police. Ils ont lancé des pierres sur les policiers. Ces derniers ont riposté à balles réelles. Les impacts de balles sont visibles sur les habitations aux alentours. Le bilan des affrontements est de 24 blessés. Deux jeunes filles qui ne manifestaient même pas ont été blessées lors des affrontements. Les blessés se font soigner chez eux par crainte dêtre arrêtés à lhôpital.
La colère de la population chiite est telle que les manifestants sen prennent maintenant aux symboles du régime, chose inédite jusquà présente. Ils en appellent à « La chute de Mohammed ben Fahd (gouverneur de la province orientale et fils du roi défunt Fahd) ». Ils ont également scandé : « Ben Saoud, tu es un lâche ! » ou encore « les Saoud, vous navez pas de dignité ! »
Les jeunes sorganisent grâce aux réseaux sociaux, notamment sur la page « Facebook » consacrée à la révolution de la province orientale du Royaume dArabie. La situation ne semble pas aller vers lapaisement, car il ny a pas de dialogue avec les autorités.
http://www.nerrati.net/orient-dossi...content&view=article&id=238&catid=1&Itemid=35