Baraque contre un appartement de 80 m2, 50 000 dh de cash et 6 mois de loyer !

Aderrbal

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Si l’on fait des pieds et des mains pour figurer sur les listes des bénéficiaires du programme Villes sans bidonvilles, c’est parce que cela peut être très rémunérateur.

Les occupants de bidonvilles qui acceptent de quitter leurs baraques ont deux alternatives.

En premier, il y a le relogement qui leur donne l’accès à un appartement proche en termes de prestations du logement social. Le bénéficiaire ne paie que 100 000 DH sur le prix total, tandis que le Fonds de solidarité habitat (Fshiu) fournit 40000 DH et le dispositif de péréquation apporte un complément de 60 000 à 80000 DH. Sachant que la valeur marchande de certains appartements fournis aux bidonvillois atteint 450000 DH, le bénéficiaire en retire un bon bonus.

La deuxième option, le recasement porte sur l’octroi à 2 ménages d’un lot de 80 m2. Cette alternative a largement pris le pas sur le relogement (170000 unités de relogement sont aujourd’hui vacantes du fait du désintérêt des bénéficiaires) et l’on comprend facilement pourquoi. Les deux ménages bénéficiaires d’un lot ne paient que 40 000 DH pour prendre possession du terrain. Selon un montage très répandu, cette parcelle est revendue au même prix à un promoteur immobilier qui construit dessus un R+3 regroupant deux appartements (un par étage) qui sont donnés aux bénéficiaires, tandis que le développeur garde le rez-de-chaussée et la terrasse. En prime, le promoteur paie le loyer des propriétaires de la parcelle, sur toute la période que durera la construction de l’immeuble. Les bénéficiaires peuvent encore espérer retirer de leur terrain un supplément allant jusqu’à 100 000 DH si le rez-de-chaussée de l’immeuble peut être exploité sous forme de commerce.
Reda Harmak. La Vie éco


Et ceux qui n'acceptent pas de quitter leurs berraka?
 

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Villes sans bidonvilles : l’envers du décor
Depuis qu’il a été lancé en 2004, le programme Villes sans bidonvilles (VSB) a acquis l’image d’une mécanique bien huilée, affichant année après année des indicateurs en amélioration rassurante. A fin mars 2014, 231 100 familles ont en effet pu quitter leurs baraques grâce à ce plan, permettant de débarrasser définitivement 51 villes de cette forme d’habitat insalubre. Mais l’envers du décor révèle un dispositif qui se détourne de plus en plus de sa philosophie originale et qui se transforme en gouffre financier : 32 milliards de DH ont déjà été engloutis par ce programme.
La raison en est une multitude de brèches qui induisent des abus à tous les chaînons du programme. Cela commence dès le recensement initial des populations bénéficiaires d’habitats de relogement. «Il suffit juste d’être présent lors du comptage des habitants d’un bidonville et de présenter sa carte d’identité nationale pour être intégré dans les listes des bénéficiaires du programme», assure un directeur au sein de la délégation de l’habitat à Casablanca, la ville présentant les cas les plus ardus de bidonvilles. Un bakchich glissé à l’agent d’autorité responsable du recensement renforce évidemment ses chances, le tarif évoqué le plus souvent étant de 300 DH. Cette facilité à intégrer les listes de bénéficiaires fait évidemment que l’on se bouscule aux portes des bidonvilles quand les recensements sont lancés. Cet agent d’autorité se dit encore marqué par une impressionnante scène lors d’un comptage au niveau du bidonville de Bachkou à Casablanca. «Simultanément à notre arrivée à l’entrée du bidonville, très tôt un vendredi matin, un flot incessant de personnes sortait de dizaines de taxis stationnés, pour se perdre entre les baraques, sans même chercher à passer inaperçues», raconte-t-il.

Suite de l'article ici: http://www.lavieeco.com/news/economie/villes-sans-bidonvilles-l-envers-du-decor-30914.html
 
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