"Bientôt la guerre froide entre Pékin et Washington"
Source : Capital
21/01/2013 à 05:00
A peine réélu, Barack Obama se retrouve face à plusieurs défis dont ses relations avec lAsie. Décryptage de Justin Vaïsse,
spécialiste des relations internationales à la Brookings Institution.
Capital : Le boom énergétique lié à lexploitation des gaz de schiste va-t-il *relancer léconomie américaine ?
Justin Vaïsse : Cest déjà le cas. On mesure mal dans lHexagone à quel point cest une bénédiction pour le pays dObama.
Je peux en témoigner : ma facture de gaz, à Washington, a fondu ! Grâce aux gaz de schiste, le coût de lénergie sest effondré, lindustrie pétrochimique est redevenue compétitive, la consommation de charbon et donc les émissions de CO2 ont baissé Au total, cela pourrait, au bas mot, générer 800 000 emplois en dix ans. Mais les gaz de schiste ont également
une influence positive sur le commerce extérieur : les Etats-Unis nimportent plus que 40% du pétrole quils consomment, contre 60% sous Bush. La triste contrepartie de cette révolution, cest que le développement des énergies renouvelables est
aujourdhui en suspens outreAtlantique, car elles ne sont plus suffisamment rentables.
Capital : En somme, Obama est devenu un président pétrolier, comme Bush.
Justin Vaïsse : Pas du tout ! Il sest en effet fermement opposé à la prospection dans lArctique et a freiné la construction
de loléoduc entre les gisements de schistes bitumineux canadiens et le golfe du Mexique. Mais il est pragmatique. Il sait quune énergie à bas coût est indispensable au redressement de son pays : voilà pourquoi il na pas bridé lexploitation des gaz de schiste
Les Américains développent des technologies extractives de plus en plus propres dont elle pourrait profiter, sans craindre de dégâts massifs sur lenvironnement. Pourquoi refuser de lenvisager ?
Capital : Les Américains vont redevenir le premier producteur mondial dhydro*carbures. Leurs relations avec le Moyen-Orient vont-elles en être modifiées ?
Justin Vaïsse : Oui, dans une certaine mesure. Ils sinquiètent nettement moins de leur dépendance au pétrole du Golfe, qui ne représente plus que 10% de leur consommation. Ils ont sécurisé leurs approvisionnements en augmentant leur propre production et en se fournissant auprès de leurs voisins, le Canada, le Mexique, le Venezuela et le Brésil.
Ils conservent néanmoins dimportantes responsabilités au Moyen-Orient. Dun point de vue géostratégique,
ils restent en effet les garants de lordre mondial et les gardiens des grandes routes pétrolières.
la suite sur : http://www.capital.fr/enquetes/docu...entre-pekin-et-washington-804892#xtor=EPR-226
réalité ou propagande ?
mam
Source : Capital
21/01/2013 à 05:00
A peine réélu, Barack Obama se retrouve face à plusieurs défis dont ses relations avec lAsie. Décryptage de Justin Vaïsse,
spécialiste des relations internationales à la Brookings Institution.
Capital : Le boom énergétique lié à lexploitation des gaz de schiste va-t-il *relancer léconomie américaine ?
Justin Vaïsse : Cest déjà le cas. On mesure mal dans lHexagone à quel point cest une bénédiction pour le pays dObama.
Je peux en témoigner : ma facture de gaz, à Washington, a fondu ! Grâce aux gaz de schiste, le coût de lénergie sest effondré, lindustrie pétrochimique est redevenue compétitive, la consommation de charbon et donc les émissions de CO2 ont baissé Au total, cela pourrait, au bas mot, générer 800 000 emplois en dix ans. Mais les gaz de schiste ont également
une influence positive sur le commerce extérieur : les Etats-Unis nimportent plus que 40% du pétrole quils consomment, contre 60% sous Bush. La triste contrepartie de cette révolution, cest que le développement des énergies renouvelables est
aujourdhui en suspens outreAtlantique, car elles ne sont plus suffisamment rentables.
Capital : En somme, Obama est devenu un président pétrolier, comme Bush.
Justin Vaïsse : Pas du tout ! Il sest en effet fermement opposé à la prospection dans lArctique et a freiné la construction
de loléoduc entre les gisements de schistes bitumineux canadiens et le golfe du Mexique. Mais il est pragmatique. Il sait quune énergie à bas coût est indispensable au redressement de son pays : voilà pourquoi il na pas bridé lexploitation des gaz de schiste
Les Américains développent des technologies extractives de plus en plus propres dont elle pourrait profiter, sans craindre de dégâts massifs sur lenvironnement. Pourquoi refuser de lenvisager ?
Capital : Les Américains vont redevenir le premier producteur mondial dhydro*carbures. Leurs relations avec le Moyen-Orient vont-elles en être modifiées ?
Justin Vaïsse : Oui, dans une certaine mesure. Ils sinquiètent nettement moins de leur dépendance au pétrole du Golfe, qui ne représente plus que 10% de leur consommation. Ils ont sécurisé leurs approvisionnements en augmentant leur propre production et en se fournissant auprès de leurs voisins, le Canada, le Mexique, le Venezuela et le Brésil.
Ils conservent néanmoins dimportantes responsabilités au Moyen-Orient. Dun point de vue géostratégique,
ils restent en effet les garants de lordre mondial et les gardiens des grandes routes pétrolières.
la suite sur : http://www.capital.fr/enquetes/docu...entre-pekin-et-washington-804892#xtor=EPR-226
réalité ou propagande ?
mam