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VIB
Depuis la rentrée, Bref, objet télévisuel inédit, agite le monde des 20-35 ans. En à peine trois mois d'existence, cette série diffusée par Canal Plus a conquis près d'un million et demi de fans sur Facebook, fait l'objet d'émissions spéciales, d'un documentaire et inspiré d'innombrables parodies sur Youtube et Dailymotion. Davantage qu'une mode passagère, Bref est en passe de devenir un véritable phénomène culturel. Comment l'expliquer ?
Le format de Bref est une des causes de sa popularité. Chaque épisode ramasse en quelques dizaines de secondes les événements qui ponctuent le quotidien du héros. Le rythme intense, haletant auquel images et dialogues se succèdent tient en haleine sans laisser le temps d'être déçu. Inutile de zapper : la série le fait d'elle-même. Son format hypercondensé permet par ailleurs sa diffusion "virale" au sein des réseaux sociaux.
L'AVENTURE DOMESTIQUE
Mais au-delà de sa construction, le succès de Bref tient à la nouveauté radicale du sujet traité. Dans leur forme initiale, les séries télé nous invitaient à suivre des héros pris dans des intrigues qui rompaient avec le cours ordinaire de leur existence. A l'inverse, Bref la nouvelle fiction de Canal Plus nous plonge dans les aventures intimes d'un trentenaire à l'existence banale (voir l'épisode "Je remets tout à demain" ci-dessous) :
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3848-c-bref.html?tab=1-1&page=2
.
En cela son succès est symptomatique de la tendance au repli sur la sphère privée de l'individu démocratique tel que Tocqueville l'avait diagnostiqué. Qu'on ne s'y méprenne pas : malgré son existence médiocre et ses airs de loser attachant, le personnage principal de Bref n'a rien d'un antihéros. Bien au contraire, la série exalte sa vie quotidienne dans ce qu'elle a de plus intime.
On se souvient qu'Un gars, une fille ou plus récemment Scènes de ménage, mettaient déjà en scène le quotidien d'un couple moyen dans sa salle de bain ou d'une famille petite bourgeoise dans sa cuisine. Bref va plus loin encore dans la privatisation de l'aventure humaine, en nous plongeant dans le flux de conscience intime d'un individu désaffilié, célibataire sans travail et sans famille. Selon les épisodes, on retrouve le héros devant son ordinateur ou sa télévision, au supermarché ou encore sous sa douche.
Le format de Bref est une des causes de sa popularité. Chaque épisode ramasse en quelques dizaines de secondes les événements qui ponctuent le quotidien du héros. Le rythme intense, haletant auquel images et dialogues se succèdent tient en haleine sans laisser le temps d'être déçu. Inutile de zapper : la série le fait d'elle-même. Son format hypercondensé permet par ailleurs sa diffusion "virale" au sein des réseaux sociaux.
L'AVENTURE DOMESTIQUE
Mais au-delà de sa construction, le succès de Bref tient à la nouveauté radicale du sujet traité. Dans leur forme initiale, les séries télé nous invitaient à suivre des héros pris dans des intrigues qui rompaient avec le cours ordinaire de leur existence. A l'inverse, Bref la nouvelle fiction de Canal Plus nous plonge dans les aventures intimes d'un trentenaire à l'existence banale (voir l'épisode "Je remets tout à demain" ci-dessous) :
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/pid3848-c-bref.html?tab=1-1&page=2
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En cela son succès est symptomatique de la tendance au repli sur la sphère privée de l'individu démocratique tel que Tocqueville l'avait diagnostiqué. Qu'on ne s'y méprenne pas : malgré son existence médiocre et ses airs de loser attachant, le personnage principal de Bref n'a rien d'un antihéros. Bien au contraire, la série exalte sa vie quotidienne dans ce qu'elle a de plus intime.
On se souvient qu'Un gars, une fille ou plus récemment Scènes de ménage, mettaient déjà en scène le quotidien d'un couple moyen dans sa salle de bain ou d'une famille petite bourgeoise dans sa cuisine. Bref va plus loin encore dans la privatisation de l'aventure humaine, en nous plongeant dans le flux de conscience intime d'un individu désaffilié, célibataire sans travail et sans famille. Selon les épisodes, on retrouve le héros devant son ordinateur ou sa télévision, au supermarché ou encore sous sa douche.