Bonjour
Kant écrit, dans les Prolégomènes à toute métaphysique future :
"""
Des sources de la métaphysique.
Quand on veut présenter une connaissance comme science, il faut avant tout pouvoir déterminer avec précision ce qu’elle a de propre, et qui la distingue de toute autre connaissance ; autrement les limites de toutes les sciences se confondent, et aucune d’elles ne peut être traitée, quant à sa nature, d’une manière fondamentale.
Or, ce côté distinctif peut consister dans ce qu’il y a de propre soit à l’objet, soit aux sources de la connaissance, soit encore à la manière de connaître, ou dans quelques-unes de ces choses, ou dans toutes. C’est là-dessus que repose avant tout l’idée de la science possible et de son domaine.
Et d’abord, en ce qui regarde les sources d’une connaissance métaphysique, il est évident, par la notion même de cette connaissance, qu’elles ne peuvent être empiriques. Ses principes (dont font partie non seulement les propositions qui les constituent, mais encore les notions fondamentales) ne doivent donc jamais être pris de l’expérience. Cette connaissance, en effet, doit être non pas physique, mais métaphysique, c’est-à-dire dépasser l’expérience. Par conséquent, ni l’expérience externe, qui est la source de la physique, ni l’interne, qui est le fondement de la psychologie empirique, ne peuvent lui servir de base. Elle est donc une connaissance a priori, ou d’entendement pur et de raison pure.
"""
Comment prendrait-on au sérieux une telle définition de la métaphysique? On sait que la logique formelle et les mathématiques sont indépendantes de l'expérience, mais la métaphysique? Si la métaphysique porte sur les grands pourquoi de l'existence, il faut bien avoir une connaissance minimale de cette existence, non? Et donc cela implique de sortir de soi et d'observer. Cela n'exige pas une connaissance aussi pointue que celle des sciences, mais néanmoins une connaissance qui dérive des sens.
En plus, dans la tradition thomiste, la métaphysique repose sur l'intuition de l'être, ce dont Kant ne tient aucun compte. En fait Kant n'interagit pas, à ma connaissance, avec Thomas d'Aquin. Il n'y a pas de place pour l'expérience de l'être, pour une méditation sur l'être et ses grands principes, dans le système de Kant. Il part simplement des prémisses de la philosophie moderne, qui réagissait à la métaphysique scolastique (parfois injustement).
Kant écrit, dans les Prolégomènes à toute métaphysique future :
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Des sources de la métaphysique.
Quand on veut présenter une connaissance comme science, il faut avant tout pouvoir déterminer avec précision ce qu’elle a de propre, et qui la distingue de toute autre connaissance ; autrement les limites de toutes les sciences se confondent, et aucune d’elles ne peut être traitée, quant à sa nature, d’une manière fondamentale.
Or, ce côté distinctif peut consister dans ce qu’il y a de propre soit à l’objet, soit aux sources de la connaissance, soit encore à la manière de connaître, ou dans quelques-unes de ces choses, ou dans toutes. C’est là-dessus que repose avant tout l’idée de la science possible et de son domaine.
Et d’abord, en ce qui regarde les sources d’une connaissance métaphysique, il est évident, par la notion même de cette connaissance, qu’elles ne peuvent être empiriques. Ses principes (dont font partie non seulement les propositions qui les constituent, mais encore les notions fondamentales) ne doivent donc jamais être pris de l’expérience. Cette connaissance, en effet, doit être non pas physique, mais métaphysique, c’est-à-dire dépasser l’expérience. Par conséquent, ni l’expérience externe, qui est la source de la physique, ni l’interne, qui est le fondement de la psychologie empirique, ne peuvent lui servir de base. Elle est donc une connaissance a priori, ou d’entendement pur et de raison pure.
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Comment prendrait-on au sérieux une telle définition de la métaphysique? On sait que la logique formelle et les mathématiques sont indépendantes de l'expérience, mais la métaphysique? Si la métaphysique porte sur les grands pourquoi de l'existence, il faut bien avoir une connaissance minimale de cette existence, non? Et donc cela implique de sortir de soi et d'observer. Cela n'exige pas une connaissance aussi pointue que celle des sciences, mais néanmoins une connaissance qui dérive des sens.
En plus, dans la tradition thomiste, la métaphysique repose sur l'intuition de l'être, ce dont Kant ne tient aucun compte. En fait Kant n'interagit pas, à ma connaissance, avec Thomas d'Aquin. Il n'y a pas de place pour l'expérience de l'être, pour une méditation sur l'être et ses grands principes, dans le système de Kant. Il part simplement des prémisses de la philosophie moderne, qui réagissait à la métaphysique scolastique (parfois injustement).