« Bye bye Tibériade ». La mémoire familiale, archive de la Palestine

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Après un premier documentaire dédié à sa famille paternelle venue d’Algérie, la réalisatrice Lina Soualem remonte dans son deuxième film l’arbre généalogique de sa famille maternelle. Elle pose sa caméra entre Paris et la Galilée. Un fil est tiré, et toute l’histoire coloniale de la Palestine se déroule.

Oum Ali, Neemat, Hiam et Lina. Comment raconter l’histoire d’une lignée de femmes dont on est issue, et dont la vie a sans cesse été rythmée par la grande Histoire ? C’est à la résolution de cette équation que s’est attelée, dans son dernier documentaire Bye bye Tibériade qui sort ce mercredi 21 février 2024, la réalisatrice Lina Soualem, née à Paris d’une mère palestinienne de l’intérieur.

Puisqu’il est question de cinéma, l’équation se traduit d’abord par l’image. Du début à la fin, c’est un habile tissage qui nous est donné à voir. Il est composé de scènes intimes — de joie et de deuil — filmées par la réalisatrice, ainsi que d’archives familiales : des images de vacances tournées par le père de Lina Soualem au début des années 1990, des bobines de super huit immortalisant un mariage au village, des portraits familiaux en noir et blanc qu’on colle au mur. Mais il y a aussi des archives historiques : celles de la Palestine mandataire, de la Nakba, de Yarmouk, le plus grand camp de réfugiés palestiniens en Syrie, rasé en 2018 par l’armée de Bachar Al-Assad… Si ces documents servent d’images d’illustration, ils se mêlent aisément au récit très personnel d’une famille palestinienne originaire de Tibériade, et qui en sera chassée en 1948. Dans la grammaire de cette écriture, où la dialectique entre l’intime et l’Histoire est sans cesse à l’œuvre, la réalisatrice s’est accompagnée du regard d’une autre femme : la cinéaste Nadine Naous, avec qui elle a la Palestine comme héritage commun.


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