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[QUOTE="foxyaouw, post: 13072452, member: 372379"] Elle fit donc semblant de rentrer chez elle, mais au lieu de descendre l’escalier en sortant de chez les Grabu, elle le monta, et alla se cacher dans le foin, pour attendre son amoureux. Il l’y rejoignit bientôt, et il commençait à lui conter fleurette, quand la porte de ce grenier s’ouvrit de nouveau et le maître d’école parut et demanda : « Qu’est-ce que vous faites là-haut, Sigisbert ? » Sentant qu’il serait pris, le jeune instituteur, affolé, répondit stupidement : « J’étais monté me reposer un peu sur les bottes, monsieur Grabu. » Ce grenier était très grand, très vaste, absolument noir ; et Sigisbert poussait vers le fond la jeune fille effarée, en répétant : « Allez là-bas, cachez-vous. Je vais perdre ma place, sauvez-vous, cachez-vous ! » Le maître d’école entendant murmurer, reprit : « Vous n’êtes donc pas seul ici ? – Mais oui, monsieur Grabu ! – Mais non, puisque vous parlez. – Je vous jure que oui, monsieur Grabu. – C’est ce que je vais savoir, reprit le vieux ; et fermant la porte à double tour, il descendit chercher une chandelle. » Alors le jeune homme, un lâche comme on en trouve souvent, perdit la tête et il répétait, paraît-il, devenu furieux tout à coup : « Mais cachez-vous, qu’il ne vous trouve pas. Vous allez me mettre sans pain pour toute ma vie. Vous allez briser ma carrière... Cachez-vous donc ! » On entendait la clef qui tournait de nouveau dans la serrure. Hortense courut à la lucarne qui donnait sur la rue, l’ouvrit brusquement, puis d’une voix basse et résolue : « Vous viendrez me ramasser quand il sera parti », dit-elle. Et elle sauta. Le père Grabu ne trouva personne et redescendit, fort surpris. Un quart d’heure plus tard, M. Sigisbert entrait chez moi et me contait son aventure. La jeune fille était restée au pied du mur incapable de se lever, étant tombée de deux étages. J’allai la chercher avec lui. Il pleuvait à verse, et j’apportai chez moi cette malheureuse dont la jambe droite était brisée à trois places, et dont les os avaient crevé les chairs. Elle ne se plaignait pas et Clochette disait seulement avec une admirable résignation : « Je suis punie, bien punie ! » Je fis venir du secours et les parents de l’ouvrière, à qui je contai la fable d’une voiture emportée qui l’avait renversée et estropiée devant ma porte. On me crut, et la gendarmerie chercha en vain, pendant un mois, l’auteur de cet accident. Voilà ! Et je dis que cette femme fut une héroïne, de la race de celles qui accomplissent les plus belles actions historiques. Ce fut là son seul amour. Elle est morte vierge. C’est une martyre, une grande âme, une Dévouée sublime ! Et si je ne l’admirais pas absolument je ne vous aurais pas conté cette histoire, que je n’ai jamais voulu dire à personne pendant sa vie, vous comprenez pourquoi. Le médecin s’était tu. Maman pleurait. Papa prononça quelques mots que je ne saisis pas bien ; puis ils s’en allèrent. Et je restai à genoux sur ma bergère, sanglotant, pendant que j’entendais un bruit étrange de pas lourds et de heurts dans l’escalier. On emportait le corps de Clochette. [/QUOTE]
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