On est pas encore dans la situation grecque, mais on suit la trajectoire malgré tout et mieux vaut etre trop prudent que pas assez. Les 9% sont loin d'etre de l'intox puisque pas plus tard qu'hier on annoncait deja avoir recours à l'emprunt sur les marchés pour boucler l'année, et avec une baisse de la frequentation touristique, une baisse du prix des matiere premiere et donc les phosphates ca risque de faire mal.
On ne suit pas la trajectoire grecque. Effectivement, il y a des ressemblances (orientation à dominante agricole méditerranéenne et plus généralement absence de véritables créneaux économiques, technologiques et industriels, spécifiques, à fortes valeurs ajoutées, porteurs).
Mis à part cela, les populations, les classes socio-professionnelles, le vieillissement, la formation des coûts de revient, des prix, du niveau de vie, les consommations et besoins générés, comme les opportunités de developpement, l'importance des secteurs informels, nous distinguent trés fortement.
De Gaulle disait "quand le bâtiment va tout va", les espagnols ont découvert que quand tout est construit il reste une bulle immobilière ...
La Grèce est construite, elle doit désormais innover car nombre de secteurs traditionnels sont saturés alors que le Maroc est toujours en construction et il y a même des carences (secteur de l'habitat, modernisation de l'agriculture, agro-industrie etc..) ...
Les investisseurs étrangers viennent chercher la croissance "traditionnelle" chez nous, celle portée par un savoir faire qu'ils ont, mais qui n'est plus rentable chez eux. Nombre de groupes s'installent, délocalisent ou cherchent des marchés ou opportunités, preuve qu'il y a encore beaucoup à faire.
Ce qui nous manque c'est les moyens (compétences humaines, scientifiques, techniques, administratives, ressources financières et surtout controle des marchés, optimisation des dépenses, rentabilisation des efforts) pour accélérer la dynamique de développement car les chantiers à développer sont encore nombreux grâce à Dieu.
Ce manque de moyen financier est aussi conséquent à la faible valeur ajoutée générée par nos exportations, qui elle résulte d'une sous-valorisation de nos productions, du fait de la "stabilité artificielle compensée" des prix dans une conjoncture internationale haussière. Donc il s'avère necessaire de revaloriser les prix, c'est ce à quoi s'attaque le gouvernement contre vents et marées.