L'affaire des 45.000 familles marocaines expulsées d'Algérie en décembre 1975 prendra
désormais une tournure judiciaire. Et c'est devant l'Audience nationale, la plus haute
autorité judiciaire en Espagne, qu'elles se préparent à porter leur combat. Contacté hier
par "Libé", le président de l'Association de défense des Marocains expulsés d'Algérie,
Mohamed Harouachi, a annoncé que cette décision sera précédée par la création d'une
section de l'ADMEA à Madrid vers la fin 2010. "Plusieurs Marocains portant la nationalité
espagnole, dont le militant associatif Ahmed Yahyaoui, lui-même victime de l'expulsion, ont
manifesté leur volonté de militer au sein de la section madrilène de l'ADMEA ", a assuré son
président. Sur le choix de l'Espagne, le premier responsable de l'ADMEA a apporté la
précision suivante : "Pour pouvoir saisir l'Audience nationale espagnole, il faut d'abord être
de nationalité espagnole. Or, nombre des victimes marocaines de l'expulsion se trouvent
être en Espagne et plusieurs d'entre elles portent la nationalité espagnole". "L'ouverture
d'une section de l'ADMEA à Madrid se veut une étape préliminaire pour faire valoir notre
plainte devant la justice espagnole", a-t-il argumenté, ajoutant que cette initiative a été
adoptée le 3 juillet 2010, lors du sit-in organisé par l'ADMEA devant le consulat algérien à
Oujda. "Ce sit-in, qui a suscité un intérêt international non négligeable, marque une
nouvelle tournure dans notre combat pour faire aboutir nos revendications somme toute
légitimes", se félicite M. Harouachi. "Notre objectif final est d'obtenir justice pour plusieurs
centaines de milliers de Marocains expropriés de leurs biens et traduire les responsables de
notre calvaire devant un tribunal ayant la prérogative de poursuivre et juger des criminels
où qu'ils se trouvent", a-t-il souligné, en revendiquant des dédommagements à la fois
matériels et moraux pour les victimes et pour leurs familles.
Pour rappel, l'ADMEA avait tenté auparavant de porter son affaire devant le Tribunal pénal
international, mais aucune suite n'a été donnée à cette initiative en raison, explique M.
Harouachi, du fait que "ni le Maroc ni l'Algérie n'ont jusqu'ici adopté le statut de juridiction
internationale". La saisine du Conseil des droits de l'Homme n'a pas été conséquente non
plus, d'autant moins que les résolutions de ce mécanisme onusien ne sont pas
contraignantes.
Cela étant, l'ADMEA fonde maintenant de grands espoirs sur l'Audience nationale espagnole
pour obtenir gain de cause. Ce recours à la plus haute autorité judiciaire en Espagne aura
du moins le mérite d'éclairer l'opinion publique espagnole, européenne plus globalement, sur
la détresse des familles marocaines dépossédées injustement de leurs biens par le régime
de Houari Boumediene, au lendemain de la glorieuse Marche Verte.
Selon le président de l'ADMEA, le recours de son ONG à la justice espagnole pourrait révéler
d'autres crimes du régime algérien.
http://www.libe.ma/Creation-d-une-s...nt-l-Audience-nationale-espagnole_a13009.html
www.dahaya.net
désormais une tournure judiciaire. Et c'est devant l'Audience nationale, la plus haute
autorité judiciaire en Espagne, qu'elles se préparent à porter leur combat. Contacté hier
par "Libé", le président de l'Association de défense des Marocains expulsés d'Algérie,
Mohamed Harouachi, a annoncé que cette décision sera précédée par la création d'une
section de l'ADMEA à Madrid vers la fin 2010. "Plusieurs Marocains portant la nationalité
espagnole, dont le militant associatif Ahmed Yahyaoui, lui-même victime de l'expulsion, ont
manifesté leur volonté de militer au sein de la section madrilène de l'ADMEA ", a assuré son
président. Sur le choix de l'Espagne, le premier responsable de l'ADMEA a apporté la
précision suivante : "Pour pouvoir saisir l'Audience nationale espagnole, il faut d'abord être
de nationalité espagnole. Or, nombre des victimes marocaines de l'expulsion se trouvent
être en Espagne et plusieurs d'entre elles portent la nationalité espagnole". "L'ouverture
d'une section de l'ADMEA à Madrid se veut une étape préliminaire pour faire valoir notre
plainte devant la justice espagnole", a-t-il argumenté, ajoutant que cette initiative a été
adoptée le 3 juillet 2010, lors du sit-in organisé par l'ADMEA devant le consulat algérien à
Oujda. "Ce sit-in, qui a suscité un intérêt international non négligeable, marque une
nouvelle tournure dans notre combat pour faire aboutir nos revendications somme toute
légitimes", se félicite M. Harouachi. "Notre objectif final est d'obtenir justice pour plusieurs
centaines de milliers de Marocains expropriés de leurs biens et traduire les responsables de
notre calvaire devant un tribunal ayant la prérogative de poursuivre et juger des criminels
où qu'ils se trouvent", a-t-il souligné, en revendiquant des dédommagements à la fois
matériels et moraux pour les victimes et pour leurs familles.
Pour rappel, l'ADMEA avait tenté auparavant de porter son affaire devant le Tribunal pénal
international, mais aucune suite n'a été donnée à cette initiative en raison, explique M.
Harouachi, du fait que "ni le Maroc ni l'Algérie n'ont jusqu'ici adopté le statut de juridiction
internationale". La saisine du Conseil des droits de l'Homme n'a pas été conséquente non
plus, d'autant moins que les résolutions de ce mécanisme onusien ne sont pas
contraignantes.
Cela étant, l'ADMEA fonde maintenant de grands espoirs sur l'Audience nationale espagnole
pour obtenir gain de cause. Ce recours à la plus haute autorité judiciaire en Espagne aura
du moins le mérite d'éclairer l'opinion publique espagnole, européenne plus globalement, sur
la détresse des familles marocaines dépossédées injustement de leurs biens par le régime
de Houari Boumediene, au lendemain de la glorieuse Marche Verte.
Selon le président de l'ADMEA, le recours de son ONG à la justice espagnole pourrait révéler
d'autres crimes du régime algérien.
http://www.libe.ma/Creation-d-une-s...nt-l-Audience-nationale-espagnole_a13009.html
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