Derrière les barreaux La torture dans les prisons géorgiennes filmée en caméra cach

http://www.youtube.com/watch?v=SB1-5qprsmQ

En pleine campagne législative, la Géorgie est ébranlée par la diffusion mardi 18 septembre de vidéos très violentes tournées dans une prison du pays. Sur ces images, les geôliers se livrent à toutes les tortures, "coups, humiliations et même viol avec un bâton", relate le correspondant à Tbilissi du Figaro.

La question des violences en prison n'est pas neuve dans le petit pays dirigé depuis huit ans par Mikhaïl Saakachvili. Plusieurs ONG avaient déjà alerté sur le sujet, et des rapports du département d'Etat américain évoquaient également des mauvais traitements dans les centres carcéraux géorgiens. En 2004, le président géorgien s'était déjà "montré insensible" au sort d'un détenu brûlé à la cigarette et couvert d'hématomes, l'accusant de s'être infligé lui-même ces blessures, rappelle Le Figaro. Mais ces vidéos apportent des preuves irréfutables de la barbarie qui peut avoir cours dans certaines prisons.

Alors que les Géorgiens doivent élire le 1er octobre leurs députés, ces images, reprises par toutes les télévisions du pays, ont fait l'effet d'une bombe. L'opposition, qui voulait diffuser les vidéos en premier, a été prise de vitesse par le ministère de l'intérieur, qui a posté le premier certaines images sur son site. Pour calmer la polémique, le ministre a aussitôt "arrêté trois responsables du système pénitentiaire, ainsi qu'une quinzaine de gardiens de la prison no 8 de Gldani, à Tbilissi", selon Le Figaro.

Mais le doute subsiste sur l'origine de ces vidéos. Le ministre de l'intérieur affirme ainsi que "des membres du personnel de ladite prison ont été soudoyés", soupçonnant notamment un détenu réputé proche de Bidzina Ivanichvili, principal opposant au président Mikhaïl Saakachvili, et qui "serait au centre du système de rémunération mis en place pour filmer ces scènes".

Le pouvoir n'a cependant pas sous-estimé l'effet de ces vidéos. En pleine nuit, le président Saakachvili s'est fendu d'une déclaration : "Ceux qui ont organisé, commis et permis ces crimes seront sévèrement punis. (…) Nous n'avons pas mis fin à des années d'impunité et d'absence d'Etat de droit pour permettre aujourd'hui à quelques-uns, qu'ils soient du monde criminel ou, pire, fonctionnaires du système pénitentiaire lui-même, de commettre de tels crimes."

Reste que le choc des images risquent de demeurer dans l'esprit des Géorgiens, au moment où Mikhaïl Saakachvili a fait des élections législatives "un référendum" sur ses huit années de présidence, lancée par la "révolution des roses" de 2003.

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