Deux jeunes Américains condamnés à perpétuité pour le meurtre d'un carabinier

Deux jeunes Américains ont été condamnés mercredi 5 mai à la prison à perpétuité par un tribunal de Rome pour le meurtre d'un carabinier en juillet 2019 alors qu'ils étaient en vacances dans la capitale italienne. Finnegan Lee Elder et Gabriel Natale-Hjorth, âgés de 19 et 18 ans au moment des faits, ont été reconnus coupables d'avoir tué à l'arme blanche Mario Cerciello Rega, 35 ans, au cours d'une intervention avec un de ses collègues en août 2019.

Finnegan Lee Elder, qui a reconnu avoir porté onze coups de couteau à la victime, assurait que lui et Gabriel Natale-Hjorth avaient été attaqués par des hommes qu'ils pensaient être des trafiquants de drogue. Selon des éléments recueillis au cours de l'enquête, les deux Américains s'étaient emparés du sac de l'intermédiaire d'un dealer qui leur avait vendu de l'aspirine pour de la cocaïne et réclamaient 100 euros pour le lui rendre. Mais ce dernier, un indicateur, avait prévenu les forces de l'ordre et ce sont des carabiniers qui s'étaient rendus au rendez-vous fixé pour l'échange.

Les accusés, originaires de San Francisco en Californie, affirmaient que les deux carabiniers, qui étaient en civil et n'étaient pas armés, ne s'étaient pas identifiés comme tels. Le collègue du carabinier tué, Andrea Varriale, a récusé cette version. «Nous nous sommes présentés devant eux (...) en tant que carabiniers», a-t-il témoigné. Même si Mario Cerciello a été poignardé par Finnegan Lee Elder, Gabriel Natale-Hjorth est jugé à ses côtés car, en vertu de la loi italienne, quiconque participe indirectement à un meurtre peut-être accusé d'homicide.

Survenu au cœur de l'été 2019, ce meurtre avait suscité une forte émotion en Italie et un élan de sympathie envers le jeune carabinier, tout juste rentré de sa lune de miel. Mais la défense a aussi mis en lumière des déclarations contradictoires et des manquements dans l'enquête, notamment un procès-verbal falsifié et le faux témoignage du carabinier Varriale, qui avait assuré être armé au moment de l'intervention. L'affaire avait aussi provoqué une polémique après la diffusion de photos de Gabriel Natale-Hjorth sur lesquelles on le voyait les yeux bandés et les mains attachées dans le dos dans un poste de police après son arrestation.

 
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