billet de Harold Hyman( spécialiste des affaires internationales et de géopolitique )
Le premier État à signer un document diplomatique avec les États-Unis fut l’Empire du Maroc, selon les termes de l’époque. Le socle en fut la navigation. Le sultan (“Empereur”) avait de l’estime pour cette nation chrétienne naissante, et les Américains trouvaient en lui un “Maure” qui était bien disposé envers leurs navires. George Washington lui-même entra en correspondance avec le Sultan Mohamed III. Le Maroc montrait son ouverture vers le grand large atlantique. En parallèle, le Royaume de France scellait une alliance avec ces mêmes États-Unis et y apporta un soutien naval et technologique (l’artillerie terrestre), décisif contre les Britanniques. Vu du bureau de George Washington, sa jeune république avait ces deux alliés. Ce fut le début du triangle.
Le XIXème siècle vit la poursuite loyale des relations américano-marocaines, alors que les choses se dégradaient jusqu’à des guerres avec la France monarchique avant de revenir à une certaine normalité. Lorsque la République française et le Royaume d’Espagne finirent par se partager le Maroc (qui glissa d’Empire chérifien à sultanat) sous le régime du protectorat, les États-Unis mécontents ne reconnurent pas le changement avant 1917, en guise de cadeau diplomatique à la France en guerre.
Toujours est-il qu’avec le Débarquement américain de novembre 1942 sur les côtes marocaines, et l’arrivée subséquente de Franklin Roosevelt à Casablanca et la légitimation internationale de Mohamed V, les relations américano-marocaines étaient en voie de reprendre dans l’optique américaine de la décolonisation.
En parallèle, les relations franco-américaines, toujours houleuses mais étroites et interdépendantes, entrèrent dans une phase post-coloniale subtile : de nombreux États nouvellement nés en Afrique traitaient plus volontiers avec Washington que Paris, et Washington n’exploitait pas cet avantage contre la présence française. Un autre genre de triangle. Mohamed V visita les États-Unis en 1957, Richard Nixon vice-président, vint au Maroc.
Le premier État à signer un document diplomatique avec les États-Unis fut l’Empire du Maroc, selon les termes de l’époque. Le socle en fut la navigation. Le sultan (“Empereur”) avait de l’estime pour cette nation chrétienne naissante, et les Américains trouvaient en lui un “Maure” qui était bien disposé envers leurs navires. George Washington lui-même entra en correspondance avec le Sultan Mohamed III. Le Maroc montrait son ouverture vers le grand large atlantique. En parallèle, le Royaume de France scellait une alliance avec ces mêmes États-Unis et y apporta un soutien naval et technologique (l’artillerie terrestre), décisif contre les Britanniques. Vu du bureau de George Washington, sa jeune république avait ces deux alliés. Ce fut le début du triangle.
Le XIXème siècle vit la poursuite loyale des relations américano-marocaines, alors que les choses se dégradaient jusqu’à des guerres avec la France monarchique avant de revenir à une certaine normalité. Lorsque la République française et le Royaume d’Espagne finirent par se partager le Maroc (qui glissa d’Empire chérifien à sultanat) sous le régime du protectorat, les États-Unis mécontents ne reconnurent pas le changement avant 1917, en guise de cadeau diplomatique à la France en guerre.
Toujours est-il qu’avec le Débarquement américain de novembre 1942 sur les côtes marocaines, et l’arrivée subséquente de Franklin Roosevelt à Casablanca et la légitimation internationale de Mohamed V, les relations américano-marocaines étaient en voie de reprendre dans l’optique américaine de la décolonisation.
En parallèle, les relations franco-américaines, toujours houleuses mais étroites et interdépendantes, entrèrent dans une phase post-coloniale subtile : de nombreux États nouvellement nés en Afrique traitaient plus volontiers avec Washington que Paris, et Washington n’exploitait pas cet avantage contre la présence française. Un autre genre de triangle. Mohamed V visita les États-Unis en 1957, Richard Nixon vice-président, vint au Maroc.