IbnSalah
الله اكبر
Cite source : Sayyida Nunah Fatimah de Séville
Sayyida Nunah Fatimah de Séville
"Ce fut une grande sainte, contemporaine d'Ibn 'Arabi. Il en parle en ces termes :
Elle vivait à Séville. Quand je la connus, elle avait déjà quatre-vingt-dix ans et se nourrissait des restes d'aliments que les gens laissaient à la porte de leurs maisons. Bien qu'elle fût si vieille et mangeât si peu, j'avais presque honte de regarder son visage tant il était rose et frais. Sa sourate personnelle était la Fâtihah. Elle me dit une fois : « La Fâtihah m'a été donnée. Elle est à mon service pour tout ce que je veux faire. »
Deux de mes compagnons et moi lui construisîmes une hutte de roseaux pour qu'elle y vive. Elle avait coutume de dire : « De tous ceux qui viennent me voir, personne ne m'émerveille qu'un Tel » (en fait, il s'agissait de moi). Quand on lui en demanda la raison, elle répondit : « Les autres viennent me voir avec une partie d'eux-mêmes, laissant chez eux l'autre partie, tandis que mon fils Ibn `Arabî est une consolation pour moi (litt. " la fraîcheur de mes yeux "), car lorsqu'il vient me voir, il vient tout entier ; quand il se lève, il se lève avec toute sa personne et quand il s'asseoit, il s'asseoit avec toute sa personne. Il ne laisse rien de lui-même ailleurs. C'est ainsi qu'il conviendrait que l'on fût sur la Voie. »
Bien qu'Allâh lui eût présenté Son Royaume (mulk), elle ne s'était arrêtée à rien ; elle dit seulement : « Tu es Tout, hors Toi tout m'est funeste. » Elle était dans le trouble devant Allâh. En la voyant, on aurait pu dire qu'elle était une demeurée ; à quoi elle aurait répondu : « Le demeuré est celui qui ne connaît pas son Seigneur. » Elle était une miséricorde pour les mondes.
Une fois, pendant la nuit de la Fête, le muezzin Abû 'Amir la frappa dans la mosquée avec son fouet. Elle jeta les yeux sur lui et quitta les lieux, courroucée. A la fin de la nuit, elle entendit ce muezzin faire l'appel à la prière. Elle dit alors :« Seigneur, ne me punis pas de m'être mise en colère contre un homme qui T'invoque la nuit pendant que les gens dorment ! L'appel à mon Bien-Aimé court sur sa langue. Mon Dieu (Allâhumma), ne le punis pas du fait de ma colère à son égard ! »
En fin de matinée, après la prière de la Fête, les juristes de la ville se rendirent auprès du Sultan afin de lui présenter leurs hommages. Le muezzin, qui aimait les honneurs mondains, se joignit à eux. En le voyant arriver, le Sultan demanda qui c'était. Un lui dit que c'était le muezzin. « Qui lui a permis d'entrer avec les juristes ? » demanda-t-il, et il ordonna qu'on le jette dehors, ce qui fut fait. Le Sultan avait l'intention de le châtier, mais quelqu'un vint plaider sa cause et on le laissa partir. Lorsqu'on lui rapporta l'incident, Fâtimah s'écria : « Je le savais, et si je n'avais pas demandé pour lui l'indulgence, il aurait été exécuté. » Son influence spirituelle était très grande. Après cela, elle mourut — qu'Allâh lui fasse miséricorde !
Sayyida Nunah Fatimah de Séville
"Ce fut une grande sainte, contemporaine d'Ibn 'Arabi. Il en parle en ces termes :
Elle vivait à Séville. Quand je la connus, elle avait déjà quatre-vingt-dix ans et se nourrissait des restes d'aliments que les gens laissaient à la porte de leurs maisons. Bien qu'elle fût si vieille et mangeât si peu, j'avais presque honte de regarder son visage tant il était rose et frais. Sa sourate personnelle était la Fâtihah. Elle me dit une fois : « La Fâtihah m'a été donnée. Elle est à mon service pour tout ce que je veux faire. »
Deux de mes compagnons et moi lui construisîmes une hutte de roseaux pour qu'elle y vive. Elle avait coutume de dire : « De tous ceux qui viennent me voir, personne ne m'émerveille qu'un Tel » (en fait, il s'agissait de moi). Quand on lui en demanda la raison, elle répondit : « Les autres viennent me voir avec une partie d'eux-mêmes, laissant chez eux l'autre partie, tandis que mon fils Ibn `Arabî est une consolation pour moi (litt. " la fraîcheur de mes yeux "), car lorsqu'il vient me voir, il vient tout entier ; quand il se lève, il se lève avec toute sa personne et quand il s'asseoit, il s'asseoit avec toute sa personne. Il ne laisse rien de lui-même ailleurs. C'est ainsi qu'il conviendrait que l'on fût sur la Voie. »
Bien qu'Allâh lui eût présenté Son Royaume (mulk), elle ne s'était arrêtée à rien ; elle dit seulement : « Tu es Tout, hors Toi tout m'est funeste. » Elle était dans le trouble devant Allâh. En la voyant, on aurait pu dire qu'elle était une demeurée ; à quoi elle aurait répondu : « Le demeuré est celui qui ne connaît pas son Seigneur. » Elle était une miséricorde pour les mondes.
Une fois, pendant la nuit de la Fête, le muezzin Abû 'Amir la frappa dans la mosquée avec son fouet. Elle jeta les yeux sur lui et quitta les lieux, courroucée. A la fin de la nuit, elle entendit ce muezzin faire l'appel à la prière. Elle dit alors :« Seigneur, ne me punis pas de m'être mise en colère contre un homme qui T'invoque la nuit pendant que les gens dorment ! L'appel à mon Bien-Aimé court sur sa langue. Mon Dieu (Allâhumma), ne le punis pas du fait de ma colère à son égard ! »
En fin de matinée, après la prière de la Fête, les juristes de la ville se rendirent auprès du Sultan afin de lui présenter leurs hommages. Le muezzin, qui aimait les honneurs mondains, se joignit à eux. En le voyant arriver, le Sultan demanda qui c'était. Un lui dit que c'était le muezzin. « Qui lui a permis d'entrer avec les juristes ? » demanda-t-il, et il ordonna qu'on le jette dehors, ce qui fut fait. Le Sultan avait l'intention de le châtier, mais quelqu'un vint plaider sa cause et on le laissa partir. Lorsqu'on lui rapporta l'incident, Fâtimah s'écria : « Je le savais, et si je n'avais pas demandé pour lui l'indulgence, il aurait été exécuté. » Son influence spirituelle était très grande. Après cela, elle mourut — qu'Allâh lui fasse miséricorde !