Confrontée à un manque de saisonniers, l’hôtellerie-restauration française se tourne vers la Tunisie où le taux de chômage est élevé. L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie a signé, jeudi 30 juin, une convention qui va faciliter la venue de travailleurs saisonniers tunisiens.
« Je descends tout juste de l’aéroport ! Je reviens de Tunis où nous avons signé, jeudi 30 juin, une convention avec l’Office français d’immigration et l’Aneti (NDLR : l’équivalent de Pôle emploi en Tunisie) », annonce Hubert Jan, président national de la branche restauration de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) et président de l’Umih 29, joint ce vendredi par téléphone. Concrètement, cette convention va permettre de faciliter l’accès des travailleurs saisonniers tunisiens aux emplois du secteur de l’hôtellerie en France.Un taux de chômage entre 14 et 18 %
La délégation a donc été reçue en grande pompe à Tunis par les ministres des Affaires sociales, du Tourisme, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. « Nous ne nous attendions pas à un tel accueil ! », souligne Hubert Jan. Il faut souligner que le taux de chômage en Tunisie oscille entre 14 et 18 %. « Pour nous, la signature de cette convention est synonyme de la garantie d’une main-d’œuvre saisonnière tunisienne pour l’hiver pour les adhérents de l’Umih. Après, pour cet été, ce sera un peu juste au niveau timing mais nous sommes confiants pour trouver des solutions avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration ».« En contact avec la Tunisie depuis trois ans »
Cet intérêt du secteur de l’hôtellerie pour la main-d’œuvre étrangère ne date pas d’hier. En effet, les travailleurs saisonniers étrangers sont un rouage essentiel de l’agriculture depuis déjà plusieurs années. Un modèle qui fait l’objet de convoitises, avec des saisonniers généralement « embauchés directement par les employeurs » via un dispositif « simplifié » et des « exonérations de charges sociales patronales », selon le ministère de l’Agriculture. Le patronat de l’hôtellerie-restauration « ne s’interdit pas de regarder les bonnes pratiques d’autres secteurs, comme l’agriculture », expliquait ainsi Thierry Grégoire, le président de l’Umih saisonniers (principal syndicat du secteur), mi-mai. « Cela fait déjà trois ans que nous sommes en contact avec l’Aneti, mais la crise sanitaire a fortement précipité les choses », souligne Hubert Jan.« catastrophe était attendue ! »
Concernant la forte pénurie de saisonniers qui frappe la France cet été, celui qui a été, durant des décennies, restaurateur à Fouesnant (29) ne manque pas de rappeler que « la catastrophe était attendue ! La crise sanitaire a généré plus 50 000 disparitions de salariés de la restauration. Avec ces deux années de crise, cela fait 100 000 personnes qui se sont tournées vers un autre métier ».Hôtellerie-restauration : la France se tourne vers la main-d’œuvre tunisienne
Confrontée à un manque de saisonniers, l’hôtellerie-restauration française se tourne vers la Tunisie où le taux de chômage est élevé. L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie a signé, jeudi 30 juin, une convention qui va faciliter la venue de travailleurs saisonniers tunisiens.
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