Il pensait qu’elle l’aimait, la jeune Algérienne ne voulait que des papiers : le Biterrois parvient à annuler le mariage

L'affaire de ce qui se nomme plus communément un "mariage gris" débute en 2017. Mohamed une jeune homme de 26 ans (33ans aujourd'hui), atteint d'un lourd handicap physique depuis son enfance. Il cherche l'amour, une future épouse. Il rencontre Imène lors de vacance en Algérie chez sa grand-mère. "C'est le voisin qui m'a présenté sa cousine, j'ai eu un coup de foudre ".

Sept ans plus tard, Mohamed a enfin pu se libérer de cet amour qui l'a aveuglé puis de la chute qu'il a vécue ensuite. Ses mots, comme son regard, sont clairs et précis. " j'ai cru que c'était réciproque. Je me suis lancé dans cette histoire sans me poser de question."

Il demande sa mains aux parents avant de repartir. La relation durera quatre ans par écrans interposés et au fil de quelques rencontres, lorsqu'il partait en vacances là-bas.

"Je me suis marié le 3 janvier 2019, à la mairie du village algérien. Et toujours pas un seul baiser entre nous, je mettais ça sur le compte de la tradition algérienne et j'attendais qu'elle arrive en France pour avoir une intimité ".

La jeune Algérienne obtient son visa le 19 mars 2020. En septembre de la même année, elle s'installe dans l'appartement de la cité Million de Mohamed. "Mais des son arrivée à Béziers, comme depuis le début, elle se montre fuyante, me repousse, me refuse tout geste intime, toute relation, dort sur le canapé. Elle avait des mots et une attitude humiliante envers moi..." Lui ne dit rien à personne, souffre en silence. Sa mère, très heureuse au départ que son fils se soit marié, ne s'aperçoit de rien et entame les démarches afin que la jeune fille obtienne, dans un premier temps, un titre de séjour.

"Une escroquerie sentimentale à but migratoire"​

Or après seulement un mois à Béziers, elle part un matin sans rien dire. "Nous avons cherché avec ma mère et, très vite, nous avons su qu'elle était à Marseille, chez une amie dont nous n'avions jamais entendu parler. C'est là que je me suis enfin confié d'abord à mon beau-père, puis à ma mère. J'étais perdu. Ce jour-là, tout est sorti. Nous avons compris qu'il s'agissait d'une escroquerie sentimentale à but migratoire, c'est comme cela que l'on dit. Ce qui l'intéressait, c'était juste de vivre en France et obtenir les papiers nécessaires." Pour avancer et accuser le choc, Mohamed est suivi par un psychiatre. Il est aussi grandement soutenu par sa mère, qui, dit-elle, souffre autant que lui, et de son avocat, maître Maurin du barreau de Montpellier.

Il entame une procédure pour annulation du mariage. Il ne reverra "sa mariée" qu'une fois. "Le 24 septembre 2020, on frappe à ma porte. C'était elle et deux policiers. Elle avait porté plainte contre moi pour violences sexuelles, alors que je ne peux même pas marcher ! Elle demandait le divorce. Mais elle a été déboutée deux fois."

Après plus de trois ans de bataille judiciaire, l'affaire est enfin audiencée en février 2024. Mohamed okba obtient l'annulation de son union. "Par chance, on n'avait pas encore réussi à lui obtenir les papiers." Entre-temps, sa mère monte un groupe Facebook réunissant des victimes de "mariage gris. Aujourd'hui, le Biterrois a retrouvé la joie de vivre.

 
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