Les Atmani devant leur camping-car : un Carthago avec un châssis Mercedes de 6 tonnes pour affronter les 5 continents.
- Dans quelques semaines, la famille Atmani prend la route pour l’Europe et embarque à Anvers, direction Montévidéo. Le début d’une odyssée.
« Ce n’est pas un voyage touristique ! ». Malika Atmani met les points sur les i. Et Anouar, son mari, en rajoute une couche : « On n’ira pas à Rio, on ira dans les villages, on visitera des écoles et on parlera de notre marocanité ». Ne pas se fier à sa chemise baba et à son air cool. Anouar Atmani n’est pas un doux rêveur. Quand on veut faire le tour du monde en camping-car avec ses trois enfants, il vaut mieux avoir la tête sur les épaules !
« On n’est pas des inconscients. On se prépare depuis deux ans », souligne Anouar. Tout est prévu ou presque. Il ne manque plus que les visas. Ce genre d’expédition n’est pas rare chez les européens qui n’ont guère de soucis pour passer les frontières avec leur passeport. Tapez « Tour du monde en famille en camping-car » et vous trouverez une quinzaine de blogs en français….
Mais pour les Marocains, le premier exploit consiste à décrocher les visas. Les Atmani ont eu un coup de pouce du ministère des affaires étrangères. Sans parrainage institutionnel, le projet serait impossible à réaliser.
Et quel projet ! Début août, juste après le ramadan, la famille Atmani quitte Dar Bouazza. Direction Anvers à bord de Mesk Ellil : c’est comme ça qu’ils ont baptisé leur camping-car. Du port belge, le père et le fils Mehdi, 8 ans, dit « Le bricoleur », embarquent dans un cargo en Ro-Ro (Roll-on, Roll-off, qu’on peut traduire par « roule dedans, roule dehors »). Ils retrouvent Malika, Meïssa, 9 ans, surnommée « L’intellectuelle » et Maya, 7 ans, « L’artiste ». Et c’est parti pour un loooong tour : l’Uruguay, le Brésil, l’Argentine, la Bolivie, le Pérou, la Colombie, puis toute l’Amérique centrale…
Les enfants, scolarisés à l’école espagnole, pourront communiquer avec les gamins de leur âge… et continuer leurs études grâce à des tuteurs sur Internet. Les parents aussi continueront à bosser grâce au web : Anouar sera consultant en back office et Malika fera des transcriptions.
Pendant ce temps, le voyage continue jusqu’à Seattle. Dans la ville de Bill Gates et de Kurt Cobain, Mesk Ellil retourne en Ro-Ro jusqu’en Malaisie. Puis après un périple en Asie du Sud Est, voici l’Australie, l’Afrique du sud et enfin la remontée vers le Maroc.
"On n’est pas des fils à papa"
Ouf. Quand on a fait Harvard comme Anouar ou la prestigieuse école hôtelière de Lausanne comme Malika, on n’est pas forcément programmé pour un tel changement radical de vie. « C’est vrai qu’on abandonne un certain confort, un rang social, une société dans laquelle on a fait notre petit monde, explique Anouar. Mais on n’est pas des fils à papa. Et on a des valeurs ».
Les 5 membres de la famille vont passer 5 ans sur les routes de 5 continents. Tout le projet tourne autour du chiffre 5 à commencer par les 5 valeurs que veulent véhiculer les Atmani : la famille, l’ouverture, l’harmonie, le partage et le libre arbitre. Sous la bannière Planet Khmissa, ils ont créé un groupe facebook et un blog où l’on peut suivre leurs aventures au jour le jour.
h24info
- Dans quelques semaines, la famille Atmani prend la route pour l’Europe et embarque à Anvers, direction Montévidéo. Le début d’une odyssée.