Israël officiellement accusée de génocide

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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L’Afrique du Sud vient de saisir la cour internationale de Justice d’une requête visant à établir que Tel-Aviv veut la destruction des Palestiniens de Gaza. Dans le cadre d’une procédure d’urgence, les juges pourraient aussi ordonner à Israël de mettre fin à ses destructions.

La rumeur courait depuis plusieurs jours. On aurait pu s’attendre à ce que l’initiative émane d’un État arabe. C’est finalement l’Afrique du Sud qui, vendredi, a saisi la Cour internationale de Justice (CIJ)d’une requête visant Israël pour « actes de génocide ». Dans un texte de plus de quatre-vingts pages, précis, minutieux, les représentants de Pretoria détaillent ce qui, à leurs yeux, établit la volonté israélienne de « détruire » les Palestiniens de Gaza. Ils demandent aux juges de La Haye de condamner Israël mais aussi, dans le cadre d’une procédure d’urgence, d’ordonner des mesures conservatoires afin que ce pays mette fin à ses opérations à Gaza, qu’il renonce aux déplacements forcés de population au sein de l’enclave et qu’il permette l’accès des Gazaouis à l’aide humanitaire.

Israël a immédiatement rejeté « avec dégoût » des accusations qualifiées de « diffamation » et ne devrait rien changer, dans l’immédiat, à sa ligne de conduite. Pour autant, la démarche de l’Afrique du Sud est loin de n’être que symbolique. L’initiative pourrait même amorcer un véritable tournant dans le conflit actuel. Dans le cadre d’une audience publique, des représentants de l’Afrique du Sud vont devoir expliquer pourquoi ils considèrent qu’un génocide est en cours à Gaza. Les avocats d’Israël feront-ils le déplacement pour défendre leur point de vue ? Pas sûr. Qu’ils soient là ou non, les débats seront l’occasion de rappeler aux yeux du monde ce que les civils de Gaza subissent, selon l’Afrique du Sud, depuis le 7 octobre.


« Deux mères sont tuées chaque heure à Gaza », rapportent les requérants​

Bombardements massifs. Déplacements forcés de populations. Famine organisée. Privation d’eau et de médicaments. La liste des crimes commis par Israël dans l’enclave de Gaza est interminable. Au moment de saisir les juges, les signataires de la requête font un macabre décompte : au moins 21 110 Palestiniens ont été tués et 7 780 sont portés disparus. 85 % de la population a été déplacée et les expulsions, suivies de la destruction des immeubles, sont « nécessairement permanentes ». Écoles, centres de santé, bâtiments administratifs : la plupart des infrastructures ont été réduites en poussière. Seuls treize des trente-six hôpitaux gazaouis fonctionnent encore. « En deux mois, Israël a proportionnellement causé plus de destructions à Gaza que les bombardements alliés sur l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale », estime le document sud-africain. Femmes, vieillards, enfants : personne n’est épargné. « Deux mères sont tuées chaque heure à Gaza », rapportent les requérants. Sans anesthésiants, sans poches de sang, parfois sans eau ni électricité, les soignants ont dû inventer un nouvel acronyme, celui de WCNSF pour « wounded child, no surviving family » (« enfant blessé sans famille survivante »). Sur une population déjà affaiblie par seize ans de blocus, le manque d’eau et de nourriture se fait sentir. La famine et les épidémies menacent. « Il est clair qu’Israël veut la destruction des Palestiniens », relate la requête..................

 
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