"j’ai tenté de vivre moi-même une expérience de mort imminente"

madalena

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Steven Laureys, professeur de neurologie et reconnu mondialement pour ses recherches sur le cerveau et le coma, raconte à Sciences et Avenir sa propre expérience de mort imminente.

Sciences et Avenir : Vous avez cherché à déclencher une expérience de mort imminente (EMI) sur vous-même. Pourquoi ?
Steven Laureys : Pour comprendre ce que mes patients ont vécu et vivent à nouveau lors des expériences que je mène dans mon laboratoire. Je suis d’abord monté dans une centrifugeuse utilisée pour la formation des pilotes car ceux-ci rapportent parfois avoir eu alors une vision en tunnel, la rétine n’étant plus irriguée. Résultat : je suis « tombé dans les pommes » ! Ensuite, à Londres, je me suis fait administrer de la psilocybine (champignons hallucinogènes) dans un appareil à imagerie par résonance magnétique (IRM).

J’ai eu l’impression de ne plus exister : mon ego a fondu dans une immense sensation de fusion. Je me suis aussi isolé dans une chambre anéchoïque (sourde) où j’ai halluciné, entendu des enfants et vu des ombres. Enfin, en réalité virtuelle, j’ai vu mon avatar quitter mon corps, créant une intense impression de décorporation. Sans avoir connu une EMI complète, je sais donc désormais ce qu’est un état modifié de conscience.

Comment étudiez-vous l’EMI en laboratoire ?

Pour une raison ou une autre, notre cerveau "dysfonctionne" à un moment donné mais possède encore une certaine activité qui déclenche une EMI. Outre le fait d’essayer de le provoquer à nouveau sur des personnes ayant déjà vécu une EMI, par syncope, injection de drogue ou hypnose, notre équipe a lancé une analyse des récits.

Dans les témoignages recueillis (plus de 450 à ce jour), 90 % disent s’être sentis incroyablement bien, 80 % sont sortis de leur corps, 70 % parlent de lumière, 25 % ont vu leur vie défiler et des êtres chers. Ces récits varient-ils selon la cause ? L’analyse informatique du langage devrait permettre de le découvrir et peut-être d’affiner l’échelle de Greyson qui valide l’EMI en 16 critères.


Il est remarquable de tester cette hypothèse. Il faut cependant en accepter les résultats négatifs, comme dans l’étude AWARE I qui n’a pas montré de "décorporation" réelle chez les patients. D’autres auteurs - y compris des médecins - sont, eux, tombés dans la croyance, évoquant l’existence de l’au-delà. On ne peut discuter en l’absence de fondement scientifique.

http://www.sciencesetavenir.fr/sant...-meme-une-experience-de-mort-imminente_107762
 

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