Incertitude sur le sort des otages du Westgate
A proximité du Westgate, un journaliste de l'AFP a entendu «au moins trois explosions» et deux séries de «tirs nourris» à la mi-journée. D'épais nuages de fumée noire se sont élevés au-dessus du toit du bâtiment et sont restés visibles jusqu'à la tombée de la nuit à des kilomètres à la ronde. Les affrontements ont continué dans l'après-midi entre les forces de l'ordre et les assaillants, qui, selon l'armée kényane, viennent de plusieurs pays.
Un membre des forces spéciales kényanes qui venait de participer aux combats a raconté la difficulté de l'intervention, parlant d'une partie de «cache-cache» avec les islamistes dans les magasins du centre commercial, dont les alentours restaient bouclés et interdits d'accès aux journalistes. «Ils ont brûlé des matelas pour faire diversion, ils ont essayé de s'échapper», a déclaré le chef de l'armée kényane, le général Julius Waweru Karangi.
Le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku, a cependant estimé que l'opération touchait désormais «à sa fin». «Nous contrôlons tous les étages (du centre commercial), les terroristes ne peuvent pas s'échapper», a-t-il assuré. Son ministère a indiqué qu'un assaillant supplémentaire avait été tué, portant à trois le nombre de «terroristes» abattus. Il a par ailleurs annoncé l'arrestation de plus de 10 suspects, «pour interrogatoire», sans donner aucun détail sur ces arrestations.
Le chef de la police kényane, David Kimaiyo, a lui affirmé que des otages avaient été libérés dans les assauts donnés lundi, sans non plus préciser combien de personnes avaient été secourues et combien restaient prises au piège. Selon le dernier bilan donné par la Croix-Rouge, l'attaque en cours depuis plus de 48 heures à Westgate a fait au moins 62 morts, autant de disparus, et près de 200 blessés.(source 20mn)