LAlgérie, puissance nucléaire ?
11-04-2009
Des documents classés Secret Défense récemment déclassifiés par le National Security Council (NSC) Américain, et faisant l'objet d'un dossier complet par le site "National Security Archive" révèlent que des inquiétudes profondes ont traversé les services américains quand aux ambitions nucléaires du régime algérien au début des années 90, notamment à cause de la taille des tours de refroidissement de la centrale d'Aïn Oussera, à 200 km au sud d'Alger.
Cette dernière était censée accueillir un programme nucléaire civil, avant que de fortes présomptions, accentuées par l'imagerie satellitaire et les liens étroits entre Alger et Pékin sur ce dossier, n'aient poussé les américains à s'interroger sur les objectifs réels du programme nucléaire algérien.
Les présomptions ont été assez fortes pour que loncle Sam fasse pression sur la Suisse, via son ambassade, pour lempêcher de vendre une presse isostatique à Alger, estimant que le régime Algérien noffre pas assez de garanties quand à linnocuité de son programme nucléaire. Le fond du problème, selon ces documents exceptionnels, semble être la taille des tours de refroidissement, qui semblent beaucoup trop grandes pour un réacteur de 15MW, mais plutôt adaptées à un réacteur pouvant aller jusquà 50 Mégawatt, ce qui représente un risque de prolifération selon les experts américains.
Cest néanmoins dun point de vue purement stratégique que cette ambition nucléaire algérienne pose le plus de questions. Quelles ont pu être les raisons véritables qui auraient poussé lAlgérie à vouloir se doter dun arsenal nucléaire ? Nayant pas dennemi avéré parmi ses voisins, pourquoi Alger aurait-elle cherché à se doter dune technologie nucléaire militaire ?
Il semble que la réponse se trouve en partie dans les difficultés internes que traversait lAlgérie au début des années 90, mais a également des ramifications dans la stratégie de puissance quune partie des militaires algériens voulaient voir mise en pratique pour sassurer quaucun autre pays du Maghreb ne puisse avoir le rôle de moteur de lUnion du Maghreb Arabe, une initiative lancée à Marrakech en 1987 par les chefs dEtats du Maroc, de Tunisie, de Libye, dAlgérie et de Mauritanie, et censée promouvoir lintégration régionale, sur le modèle de lUnion européenne.
Depuis plusieurs semaines, lAlgérie semble avoir un regain dattention pour la question nucléaire, avec comme point dorgue la visite de Hans Blix, lancien inspecteur en chef en Irak, à Abdelaziz Bouteflika, pour discuter des questions de prolifération. Tous les observateurs ont été interpellés par cette visite imprévue de lancien diplomate suédois au Palais de la Mouradia "sur demande du président de la République algérienne" et qui semblait comporter des volets qui auraient été passés sous silence par la presse officielle algérienne...
© Sahel Intelligence - Avril 2009
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11-04-2009
Des documents classés Secret Défense récemment déclassifiés par le National Security Council (NSC) Américain, et faisant l'objet d'un dossier complet par le site "National Security Archive" révèlent que des inquiétudes profondes ont traversé les services américains quand aux ambitions nucléaires du régime algérien au début des années 90, notamment à cause de la taille des tours de refroidissement de la centrale d'Aïn Oussera, à 200 km au sud d'Alger.
Cette dernière était censée accueillir un programme nucléaire civil, avant que de fortes présomptions, accentuées par l'imagerie satellitaire et les liens étroits entre Alger et Pékin sur ce dossier, n'aient poussé les américains à s'interroger sur les objectifs réels du programme nucléaire algérien.
Les présomptions ont été assez fortes pour que loncle Sam fasse pression sur la Suisse, via son ambassade, pour lempêcher de vendre une presse isostatique à Alger, estimant que le régime Algérien noffre pas assez de garanties quand à linnocuité de son programme nucléaire. Le fond du problème, selon ces documents exceptionnels, semble être la taille des tours de refroidissement, qui semblent beaucoup trop grandes pour un réacteur de 15MW, mais plutôt adaptées à un réacteur pouvant aller jusquà 50 Mégawatt, ce qui représente un risque de prolifération selon les experts américains.
Cest néanmoins dun point de vue purement stratégique que cette ambition nucléaire algérienne pose le plus de questions. Quelles ont pu être les raisons véritables qui auraient poussé lAlgérie à vouloir se doter dun arsenal nucléaire ? Nayant pas dennemi avéré parmi ses voisins, pourquoi Alger aurait-elle cherché à se doter dune technologie nucléaire militaire ?
Il semble que la réponse se trouve en partie dans les difficultés internes que traversait lAlgérie au début des années 90, mais a également des ramifications dans la stratégie de puissance quune partie des militaires algériens voulaient voir mise en pratique pour sassurer quaucun autre pays du Maghreb ne puisse avoir le rôle de moteur de lUnion du Maghreb Arabe, une initiative lancée à Marrakech en 1987 par les chefs dEtats du Maroc, de Tunisie, de Libye, dAlgérie et de Mauritanie, et censée promouvoir lintégration régionale, sur le modèle de lUnion européenne.
Depuis plusieurs semaines, lAlgérie semble avoir un regain dattention pour la question nucléaire, avec comme point dorgue la visite de Hans Blix, lancien inspecteur en chef en Irak, à Abdelaziz Bouteflika, pour discuter des questions de prolifération. Tous les observateurs ont été interpellés par cette visite imprévue de lancien diplomate suédois au Palais de la Mouradia "sur demande du président de la République algérienne" et qui semblait comporter des volets qui auraient été passés sous silence par la presse officielle algérienne...
© Sahel Intelligence - Avril 2009
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