Aung San Suu Kyi réaffirme haut et fort son soutien aux minorités ethniques et religieuses victimes de violences en Birmanie, tels les musulmans et les Rohingyas
Aung San Suu Kyi l'avait déjà dit à plusieurs reprises en Birmanie, puis à Paris et à New-York. Mais pas assez distinctement, aux yeux de ses détracteurs. Alors elle l'a redit haut et fort à Tokyo, devant les caméras du monde entier, le 17 avril 2013. Oui, elle, la disciple de Gandhi, abhore et dénonce toutes violences interreligieuses et interethniques, d'où qu'elles viennent! Oui, elle apporte tout son soutien aux musulmans qui ont récemment fait l'objet de violences inacceptables et de discrimination de la part de certains bouddhistes extrémistes! Oui, elle estime urgent la mise en place d'un véritable état de droit afin que les membres de certaines minorités persécutées et apatrides comme les Rohingyas en Arakan, puissent avoir accès à la nationalité birmane! Oui, elle n'est pas une magicienne, car si elle en était une, tout problème aurait déjà disparu en Birmanie!
Je parle tout le temps des minorités mais mes déclarations ne sont pas reprises A ceux qui reprochaient à Aung San Suu Kyi son soi-disant silence assourdissant, elle a répondu: Mais je parle tout le temps des minorités ethniques! Sans doute mes déclarations ne sont-elles pas assez originales pour plaire à tout le monde et être reprises!
En effet, Aung San Suu Kyi fut une des premières à présenter ses condoléances et faire part de son émotion et de son infinie tristesse aux dignitaires musulmans en juin 2012, lors du début des violences interethniques qui eurent lieu en Arakhan et firent plus de 300 victimes.
Fin juin 2012, lors de sa venue à Paris, elle déclara, en réponse aux questions sur le douloureux problème de Rohingyas de plusieurs associations de défense des droits humains - dont France Aung San Suu Kyi -, qu'un véritable état de droit devait être instauré en Birmanie pour régler les problèmes des minorités apatrides et qu'elle se battait pour changer la Constitution, rédigée par l'ex-junte militaire et qui avait, entre autres, destitué les Rohingyas de leur nationalité birmane.
En septembre 2012, elle réitéra enfin ces mêmes propos à New York, en insistant sur l'immense tristesse qu'elle avait face à ces violences abominables qu'elle dénonçait de la façon la plus ferme.
Les musulmans doivent aussi se sentir chez eux en Birmanie
Ces derniers temps, la communauté musulmane de Birmanie, qui représente entre 4 et 10% de la population et qui a toujours vécu en bonne harmonie dans le pays (des quartiers entiers de Rangoun et de Mandalay sont musulmans) a été prise pour cible par de petits groupes bouddhistes racistes et violents, heureusement ultra minoritaires. Des violences s'en sont suivies qui ont fait 43 morts avant que le calme ne soit rétabli par l'armée et la police.
Face à ces violences, les hauts dignitaires birmans de toutes les religions (bouddhistes, musulmans et chrétiens) ont très vite appelé, main dans la main, au calme, au respect et à la réconciliation. Les militants du Parti d'Aung San Suu Kyi et de jeunes démocrates ont, quant à eux, mené campagne active - et continuent de la mener - dans tout le pays, avec affiches, autocollants et réunions d'information pour appeler à la paix et au respect de toutes et tous, quelles que soient sa race, sa religion ou son ethnie.