LA DAMASQUINERIE MAROCAINE

La damasquinerie est une technique artisanale qui consiste à enchâsser un fil d'or, d’argent ou de cuivre, sur une surface métallique, généralement en acier, afin de créer un motif décoratif. Le résultat de cette incrustation est appelée une damasquinure.

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Cette technique, très prisée au Maroc, est la spécialité de la ville de Meknès. Elle est utilisée pour la décoration des étriers et des sabres mais également pour orner les plats, les vases et les bijoux.
Cet art de l’incrustation est aujourd’hui un savoir-faire en péril et Meknès est l’une des dernières villes au monde où l’on trouve encore quelques rares maîtres-artisans (maalem) qui pratiquent ce métier.
Après avoir façonné l’objet à décorer, celui-ci est chaudronné, limé puis strié. Les parties à damasquiner sont ensuite passées au chalumeau afin de les bleuir. Cette couleur permet au maalem de mieux discerner le dessin grâce aux oppositions des teintes. Elle facilite donc le tracé des motifs, la gravure du dessin et également l’incrustation des fils d’argent. Celle-ci s’effectue au marteau d’incrustation. Le maalem insère le fil d’argent dans les entailles du dessin en le martelant délicatement. En pénétrant, le fil se soude au support. L'objet passe alors une nouvelle fois au feu avant d'être poli à la pierre d'agate. C’est en mettant la pièce directement dans la forge que le maalem lui donne cette couleur noire qui fait ressortir l'argent. Pour éviter l’oxydation, une huile minérale est appliquée sur l’étendue de la surface.

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La damasquinerie est un art ancien qui remonte à 600 avant JC.
La première pièce damasquinée serait le cratère en argent qu’Alyatte, roi de Lybie, offrit au temple d’Apollon à Delphes. L’ouvrage aurait été façonné par Glaudius de Chio à qui l’on attribue également d’être l’inventeur de la soudure du fer.

Au moyen-âge, cet art se développe tout particulièrement à Damas d’où il tire l’origine de son nom. On le retrouve en Italie, au XVIème siècle notamment sur les portes en bronze, incrustées d’émaux et d’argent, de l’église Saint-Paul-hors-les-Murs de Rome. Ces portes damasquinées, commandées par un donateur italien à Constantinople, laissent à penser que les artisans qui les ont fabriquées venaient du monde islamique. Le fait que le nom de l’artiste soit inscrit à la fois en grec et en syriaque accréditent cette thèse. Elles témoignent ainsi de l’échange culturel et artistique qui a pu exister entre Constantinople, l’Italie et le Proche-Orient.

C’est à la renaissance, sous le règne d’Henri IV, que l’art de la damasquinerie arrive en France. Les estampes du bouclier et du casque de François 1er, conservés au cabinet des antiquités de la bibliothèque nationale, atteste d’un haut degré de perfection dans la maîtrise de cette technique.

Mais l’un des plus grands chefs d’œuvre de damasquinerie reste, sans conteste, le Baptistère de Saint Louis réalisé par le maître Muhammad IBN AL-ZAIN.

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C’est aujourd’hui, au Maroc, que cet art continue à s’exprimer au travers de pièces d’un extrême raffinement. Mais le métier est en voie de disparition. Dans la ville de Meknès, dernière ville au monde où la damasquinerie est encore pratiquée, il ne reste que peu de maîtres artisans qui maîtrisent encore cet art de l’incrustation.



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ça ce fait aussi dans le verre, j'ai des verres à thé par contre fait par un créateur francais, au fil d'or et il en a fait en fil d'argent

rien de plus magnifique que l'artisanat en tout genre et j'espère qu'au maroc ça va pas disparaître comme ailleurs,parceque les marocains mashallah ils ont ça dans le sang
 
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