Nous (je) pensons en mettant en œuvre une partie de la mémoire collective apprise, retenue, sassée, corrigée et transmise de génération en génération depuis l'aube des temps.
Une mémoire collective engrangeant le pertinent, encodée par une syntaxe, une grammaire, un lexique, ... stockée par l'écriture, déstockée par la lecture etc ...
Des schémas logiques, cognitifs, des relations causales, transmis par nos parents, nos instituteurs, nos profs, notre environnement, des sons devenant vocables, sémantèmes d'une oralité ré-flexive, des mots prononcés en soi, verbalisés en silence, des noms, des verbes, des adjectifs, tous porteurs de sens, sens attribué par les pionniers et les bâtisseurs.
Un système hérité de relations tissées entre représentants et représentés, ouvert cependant à la créativité, forgeant de nouveaux mots et concepts au gré de l'interrogation, de l'observation, de l'expérimentation, de l'interprétation, de la modélisation.
Ainsi, à mon avis, "on" pense par nous mêmes en mettant en œuvre les outils et les pensées forgées par les prédécesseurs. Souvent les pensées sont redondantes (caractère commun), mais de temps en temps elles sont originales, voir porteuses de nouvelles connaissances qui émergent, tout en s'inscrivant dans une lignée de prérequis (caractère propre particulier, par exemple E=mc², Einstein qui s'appuie néanmoins sur les travaux d'autres penseurs et mathématiciens dont Lorentz).