La robolution est en marche

droitreponse

Initium ut esset homo creatus est
A la pointe de l'automatisation dans les années 90, l'outil industriel français ne s'est pas rénové, laissant la France avec 34000 robots pour 60000 en Italie et 150 000 en Allemagne. Pourtant la recherche académique française dans le domaine est très compétitive , et Aldebaran Robotics papa de Nao vient de passer sous pavillon japonais, preuve de son excellence .
Certains penseront à tort que robot rime avec chômage . Le robot est un moyen de ne pas délocaliser vers des pays dont le coût de la main d'oeuvre est impossible à concurrencer . Très bien certains diront, mais à quoi bon si il n'y a pas d'emplois, à ceci :
1-Celà permet de collecter des impôts ( mais pas trop sinon retour de la délocalisaton )
2-Celà permet de maintenir voire de développer les emplois de service ( 80% des emplois ) gravitant autour des usines de prodution.
3-Celà permet de booster la balance commerciale.Donc non le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi, il peut même être son allié .

http://www.letelegramme.fr/bretagne...olution-est-en-marche-06-06-2015-10655260.php

C'est le papa des robots français. Il a régné sur le jeu vidéo avant de fonder Robopolis, leader européen de la robotique de service. Pour Bruno Bonnell, d'ici 2030, les machines intelligentes, auront transformé notre vie quotidienne. Vous prônez la « robolution ». Mais c'est quoi au juste ? La robolution, c'est un néologisme que j'ai créé à partir des mots « robot » et « révolution », parce qu'il est parfaitement clair pour moi que l'arrivée des machines intelligentes va bouleverser notre monde. D'autant que ce n'est pas un choix. Au niveau macroéconomique, c'est même la seule solution pour qu'on s'en sorte. La planète comptera dix milliards d'êtres humains à l'horizon 2050, l'urbanisation massive se poursuit et on sait bien ce que tout ça pose comme problèmes en matière de pollution... En quoi les robots peuvent-ils rendre notre monde plus vivable ? Nous savons que nous devons aller vers des modes de production beaucoup plus optimisés. Et il y a sur ce point des paradoxes assez subtils. Par exemple, pour optimiser les processus dans les usines chimiques, il faut les rendre plus dangereux, en travaillant à plus haute pression et à plus haute température. Plus dangereux pour l'homme... mais pas forcément pour des robots. Même chose pour aller chercher des minerais au fond des mers ou créer de l'énergie solaire en très grande quantité dans des déserts insupportables pour l'homme. Au lieu de raisonner en termes de décroissance, il faut raisonner en optimisation de croissance... Voilà, c'est ça, la révolution robotique. Il y a vingt ans, on nous annonçait déjà que les robots allaient prendre possession de nos maisons, avec la domotique. Pourtant, cette révolution-là n'a pas eu lieu... Prenez la machine à laver. On a mis longtemps à la perfectionner mais aujourd'hui, c'est une commodité standard. Si le marché de la robotique de service est aujourd'hui disruptif, c'est parce qu'il y existe des technologies qui commencent à satisfaire les attentes. Le robot aspirateur, par exemple, satisfait aujourd'hui plus de 90 % des attentes. Franchement, à part monter les escaliers, il sait tout faire ! Quand on atteint ce niveau de 90 %, on sait que la demande explose. La voiture automatique, c'est-à-dire sans conducteur, on y sera dans moins de cinq ans. Et combien de temps faudra-t-il avant qu'on considère qu'il est plus dangereux de laisser un humain au volant ? C'est un changement de civilisation que vous décrivez... C'est aussi important pour l'humanité que l'a été la révolution industrielle. Il y a eu, tant sur le plan sociétal que sur le plan de la production, une véritable rupture au moment de l'avènement des machines à énergie fossile. Elles ont décuplé la force de production et ont permis de transformer la vie. Eh bien aujourd'hui, on va déléguer une partie de notre autonomie, de ce qu'on appelle communément l'intelligence, à des machines savantes. Et le robot humanoïde parfait, c'est pour quand ? Oh, ça, c'est très loin (rires). Probablement pas avant un siècle... Mais, en revanche, le robot compagnon, c'est pour très bientôt. Ça ne remplacera pas l'infirmière qui vient vous voir à la maison mais ça apportera une aide complémentaire de surveillance, d'alerte, de service, de loisirs, d'information... On n'est pas très loin du portable, vous savez, mais le robot a l'avantage de la mobilité. Le robot de téléprésence, j'y crois évidemment beaucoup puisque nous sommes sur le point de le commercialiser. Vous parlez du Beam, que vous avez développé avec Awabot ? Un robot mobile équipé d'une interface vidéo... Oui, pour moi, ça va remplacer le téléphone fixe à la maison. C'est un outil supérieur de communication qui servira à plein de gens, à la famille, au médecin, au dépanneur, etc. Le mec de chez Darty pourra aller voir directement ce qui cloche dans votre sèche-linge. Et vous, vous verrez son visage, ce qui fait une vraie différence. Il entrera chez vous sans y être physiquement. Selon moi, c'est le prochain gros marché de la robotique personnelle à la maison. Vous dites que la France est particulièrement bien placée pour profiter économiquement de cette « robolution ». Pourquoi ? Parce qu'en France, on a, par tradition, des ingénieurs polytechniques. Et en robotique, on mobilise différentes techniques : microélectronique, mécanique, plasturgie, matériaux... Nous avons donc des chances assez incroyables de réussir à développer une industrie de robotique intelligente. Après la Chine, les États-Unis, le Japon et la Corée, nous sommes le cinquième pays au monde à avoir désigné la robotique comme un levier de croissance. Alors, nous sommes clairement en retard en matière de robots industriels. Les entreprises françaises sont deux fois moins équipées que les entreprises italiennes et trois fois moins que les allemandes, pour parler de pays comparables... Mais comme la performance des nouveaux robots est sans commune mesure avec ceux d'hier, en réalité on peut rattraper ce retard très rapidement. Mais les robots ne vont-ils pas détruire des milliers d'emplois ? Pas du tout ! La grande évolution en robotique de production, c'est la « cobotique », c'est-à-dire une machine qui travaille en collaboration avec l'homme. On allie la performance du robot et la perspicacité humaine. On n'est pas dans les machines qui remplacent les hommes. Ça, c'est du fantasme... On est dans le compagnon robot, le « collègue robot » si vous voulez. Un bras articulé décuple la puissance de ponçage. Un exosquelette permet de soulever des poids très importants. Mais il y a un homme derrière et le robot n'est jamais qu'une machine savante qui améliore la performance et donc la compétitivité. On est bien là dans une logique de ré-industrialisation. Grâce aux robots, on va pouvoir ramener de la production en France... Quand on l'explique de cette façon, ça permet de régler cette grande angoisse qu'est la question de l'emploi. Vous comprenez cette peur des robots qui se manifeste aujourd'hui ? Bien sûr. Elle existe, il ne faut pas la négliger. Mais c'est un frein psychologique, nourri par tous les fantasmes de Terminator et compagnie ! La génération des calèches avait peur de la fumée des moteurs à explosion, aujourd'hui certains ont peur des robots... Il ne faut pas chercher à convaincre la terre entière mais miser sur les « digital natives », ceux qui sont nés avec internet, avec le portable, avec tout ça... Eux vont comprendre que la robotique, c'est la solution de compétitivité du XXIe siècle. Et que les sociétés qui ne se transformeront pas seront condamnées à disparaître.

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