EXPLORATION. Malgré les nombreux forages qui ont abouti à des résultats positifs, le gouvernement préfère jouer la prudence. Lamère déception de Talsint est encore vivace.
Par Aïssa Amourag
À en croire les responsables de la compagnie pétrolière australienne Pura Vida Energy, qui effectue actuellement une exploration dans les eaux profondes dEl Jadida, il y aurait bien du pétrole au Maroc. Mais, pour rester prudents, ils préfèrent parler de potentiel pétrolier. Car les longues recherches effectuées pendant plusieurs mois sur ce gisement offshore révèlent des premières estimations chiffrées à 3,2 milliards de barils. Cest en effet la première fois dans lhistoire de la recherche pétrolière au Maroc quun chiffre aussi précis et aussi considérable est communiqué par une société étrangère pour évaluer le potentiel pétrolier dune région. «Mais entre les estimations et la réalité, il y a un énorme fossé», tempère Mahmoud Zizi, patron dun cabinet de conseil basé à Rabat, qui a accompagné plusieurs compagnies étrangères installées au Maroc.
Selon cet expert international en pétrole, «ces estimations ne permettent pas de dire quil y a réellement du pétrole. De nouvelles recherches plus profondes et plus coûteuses sont nécessaires pour vérifier son existence. Dans le cas de la société Pura Vida Energy, le chiffre de 3,2 milliards de barils peut se révéler totalement faux comme il peut se révéler partiellement vrai». Tout dépend de la qualité et du positionnement géographique des rochers dans lesquels sont stockés les hydrocarbures. «Mais le risque de ne pas trouver du pétrole peut atteindre jusquà 80%. Cest-à-dire que la société dispose de 20% seulement de chances pour trouver lor noir. Cest la norme dans toute la profession», ajoute M. Zizi.
Un investissement très risqué
À cela sajoute le coût exorbitant de linvestissement à mettre en oeuvre pour réaliser un bon forage. Pura Vida Energy annonce avoir besoin de 50 millions de dollars (environ 450 millions de dirhams) pour réaliser le forage dEl Jadida. Où trouvera-t-elle tous ces fonds? «Dautant que cet investissement est très risqué dans la mesure où le forage pétrolier peut se solder par un échec» précise un spécialiste.
En attendant, la compagnie australienne poursuit toujours ses recherches sur le site, auréolée par un nouveau contrat de forage quelle vient de signer avec lOffice national des hydrocarbures (Onhym). Le patron de cette société basée à Sidney, Damon Neaves, dans une déclaration certainement gênante pour le gouvernement marocain, faite en avril 2012, avait affirmé que «non seulement la zone offshore dEl Jadida est concernée par lexistence de grandes quantités de pétrole, mais toute la côte atlantique du Sahara présente un vrai potentiel de pétrole et de gaz naturel».
Dautant que «sous-explorée par rapport à la côte mauritanienne et ghanéenne, la côte du Sahara a cette particularité doffrir une géologie favorable à la présence dhydrocarbures liquides ou gazeux», expliquera M. Neaves. Une autre compagnie australienne, désireuse deffectuer des recherches pétrolières au Maroc, a créé une filiale marocaine, Tangiers Petroleum, dans laquelle elle détient 75% et lEtat 25%. Cette société a identifié en 2011 trois nouveaux bassins pétrolifères au large de Tarfaya, qui recèleraient un potentiel pétrolier de 875 millions de barils.
Par Aïssa Amourag
À en croire les responsables de la compagnie pétrolière australienne Pura Vida Energy, qui effectue actuellement une exploration dans les eaux profondes dEl Jadida, il y aurait bien du pétrole au Maroc. Mais, pour rester prudents, ils préfèrent parler de potentiel pétrolier. Car les longues recherches effectuées pendant plusieurs mois sur ce gisement offshore révèlent des premières estimations chiffrées à 3,2 milliards de barils. Cest en effet la première fois dans lhistoire de la recherche pétrolière au Maroc quun chiffre aussi précis et aussi considérable est communiqué par une société étrangère pour évaluer le potentiel pétrolier dune région. «Mais entre les estimations et la réalité, il y a un énorme fossé», tempère Mahmoud Zizi, patron dun cabinet de conseil basé à Rabat, qui a accompagné plusieurs compagnies étrangères installées au Maroc.
Selon cet expert international en pétrole, «ces estimations ne permettent pas de dire quil y a réellement du pétrole. De nouvelles recherches plus profondes et plus coûteuses sont nécessaires pour vérifier son existence. Dans le cas de la société Pura Vida Energy, le chiffre de 3,2 milliards de barils peut se révéler totalement faux comme il peut se révéler partiellement vrai». Tout dépend de la qualité et du positionnement géographique des rochers dans lesquels sont stockés les hydrocarbures. «Mais le risque de ne pas trouver du pétrole peut atteindre jusquà 80%. Cest-à-dire que la société dispose de 20% seulement de chances pour trouver lor noir. Cest la norme dans toute la profession», ajoute M. Zizi.
Un investissement très risqué
À cela sajoute le coût exorbitant de linvestissement à mettre en oeuvre pour réaliser un bon forage. Pura Vida Energy annonce avoir besoin de 50 millions de dollars (environ 450 millions de dirhams) pour réaliser le forage dEl Jadida. Où trouvera-t-elle tous ces fonds? «Dautant que cet investissement est très risqué dans la mesure où le forage pétrolier peut se solder par un échec» précise un spécialiste.
En attendant, la compagnie australienne poursuit toujours ses recherches sur le site, auréolée par un nouveau contrat de forage quelle vient de signer avec lOffice national des hydrocarbures (Onhym). Le patron de cette société basée à Sidney, Damon Neaves, dans une déclaration certainement gênante pour le gouvernement marocain, faite en avril 2012, avait affirmé que «non seulement la zone offshore dEl Jadida est concernée par lexistence de grandes quantités de pétrole, mais toute la côte atlantique du Sahara présente un vrai potentiel de pétrole et de gaz naturel».
Dautant que «sous-explorée par rapport à la côte mauritanienne et ghanéenne, la côte du Sahara a cette particularité doffrir une géologie favorable à la présence dhydrocarbures liquides ou gazeux», expliquera M. Neaves. Une autre compagnie australienne, désireuse deffectuer des recherches pétrolières au Maroc, a créé une filiale marocaine, Tangiers Petroleum, dans laquelle elle détient 75% et lEtat 25%. Cette société a identifié en 2011 trois nouveaux bassins pétrolifères au large de Tarfaya, qui recèleraient un potentiel pétrolier de 875 millions de barils.