C’est comique, tu écris tout un paragraphe pour prier plus de libéralisme, puis tu fini par dire que le libéralisme est la menace finale qui nous pend au nez (tout ce que j’ai souligné en gras, aurait put être dit par n’importe quel sympathisant d’un parti libéral, presque toutes tendances confondues).
Ça me fait penser à ça : Le libéralisme expliqué en une phrase, Message #25
Je me demande si les gens 1) savent ce qu’est le libéralisme 2) ne limitent pas le libéralisme à l’arnarcho‑capitalisme ou au libertarianisme. Mais ça c’est une question pour le topic lié plus haut, pas pour ce topic.
Cependant, comme n’importe quoi en politique, si les citoyens délèguent tout, même le libéralisme ne pourra pas faire mieux que les autres, ou encore il sera mis en place dans les intérêts des seuls qui se bougeront.
Bonjour,
D'une part vous opposez à tord, du moins je le pense, le fait de demander moins de bureaucratie à plus de libéralisme. Non, une simplification du système afin de le rendre plus efficace et moins coûteux n'est pas un appel à plus de libéralisme. Ne simplifiez mes propos, je vous en prie.
D'autre part votre formulation "c'est comique", afin de ridiculiser mon propos de façon artificiel, ne vous fait pas briller, en matière de rhétorique il y a plus subtil pour se donner raison mais passons.
Je veux bien vous accorder l'usage abusif, même inexact du mot libéralisme. J'aurais du prendre le temps de m'en expliquer plus longuement ma pensée et ainsi éviter cette formulation malheureuse.
Disons qu'on nous présente le capitalisme comme unique et seule solution économique. On nous dit: nous avons essayé autre chose: le communisme, et ça n'a pas fonctionné. Je trouve ce raisonnement binaire, et lorsque vous traduisez mon discours: moins de bureaucratie = plus de libéralisme, vous pensez de manière binaire.
Maintenant je peux vous expliquer pourquoi je trouve le système économique actuel dysfonctionnel. Du moins je vais laisser quelqu'un d'autre l'expliquer, Paul Jorion :
Le capitalisme ne fonctionne dans cette perspective que parce que, dans un premier temps, nous compensons le fait que le capital constitue un ensemble de ressources qui manquent à la place où elles sont nécessaires, où elles doivent être mobilisées comme « avances » pour permettre la production ou la consommation. Si les ressources manquent là où elles sont nécessaires, nous compensons cette distorsion en important le capital de là où il est vers là où il manque, et nous récompensons dans un cadre de propriété privée généralisée celui qui consent à ce transfert en lui versant des intérêts. La pratique des intérêts présente cependant un effet secondaire : une concentration de richesses en découle immanquablement qui fait qu’au bout d’un moment, le capital cesse d’être là où il est nécessaire dans la quasi-totalité des cas, et le système se grippe dans sa totalité. On en a vu des exemples criants au moment où se dessinent les plus grandes récessions : ce fut ainsi le cas de l’Amérique en 1929 et également, en 2007. Il nous faut alors, dans un deuxième temps, combattre cette concentration du patrimoine qui finit par gripper le système, par différents moyens redistributifs visant à la contrer, tels que l’impôt progressif, l’inflation délibérément provoquée ou, sur un mode involontaire, la guerre.
Je vous site un deuxième passage pour préciser ma pensée lorsque j'affirme qu'on nous fait croire que le système économique fonctionne et que bien évidemment ce qui pensent le contraire sont des guignols qui ne comprennent rien à l'économie :
Ce qui fait penser que des systèmes comme le capitalisme marchent, c’est un double phénomène : premièrement le fait qu’il est objectivement très avantageux pour un petit nombre et que cette minorité dispose du fait-même des moyens financiers lui permettant de promouvoir l’idée que « cela marche » (on pense au financement aux États-Unis des facultés de sciences économiques par des établissements financiers et par des milliardaires), et deuxièmement, le fait qu’aux yeux de la masse à qui l’on réussit à cacher la quasi-impossibilité pour elle d’accéder au petit groupe des bénéficiaires du système, son exclusion du nombre des élus peut sembler attribuable à un simple « incident technique » aisément réparable, et dont l’initiative ne semble relever que de la volonté individuelle : « Si je faisais un peu plus d’exercice… si je me levais un peu plus tôt le matin… », autrement dit, le système tire parti de la prédisposition humaine à l’espérance.
Je vous invite d'ailleurs à lire l'article en entier :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=17412
Donc oui mon usage de libéralisme était simpliste et inexact, mais pour autant mon propos n'était pas aussi contradictoire que ce que vous en avez deduit.
Bien amicalement.
Chérie BB.