L'autorité civile et le citoyen croyant

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AncienMembre

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C'était un excellent système pour maintenir la monarchie Royale de Droit Divin. Les sujets pouvaient se faire plats...

Salut à toi,

La soumission à l'autorité temporelle n'est pas synonyme de passivité absolue pour le peuple et l'Eglise, l'histoire de nos Etats chrétiens le démontrant amplement.

En islam il y a quelques règles :

(cor. 4,59) : "Ô vous qui croyez! Obéissez à Dieu, au Prophète et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement ! Et si vous divergez au sujet d'une chose, renvoyez-là à Dieu et au Prophète; si vous croyez en Dieu et au jour Dernier. C'est préférable et meilleur comme interprétation."

Certains extrémistes prétendent que les autorités ne peuvent qu'appliquer des règles charaiques. Cela est faux à de nombreux égards.

Umar ibn al Khattab a institué de nombreuses innovations politiques : suppression de la jizyah pour les dhimmis les plus démunis, et don à eux de la zakat, suppression de la zakat pour muallafa'i qulub, institution d'un lieu de miqat pour les pèlerins yéménites, comptage de tous les résidents du territoire musulman, taxes etc.

Intéressant. Peux-tu citer la source de ces informations s'il te plaît ? Je voudrais lire le détail de ces réformes.

Le Prophète (P.) lui-même a aussi parfois évité d'appliquer des lois coraniques :

Il a renvoyé les adultérins systématiquement jusqu'à ce qu'il ne sache plus que les envoyer être punis comme ils revenaient sans relâche.

Il a signé le traité de Hudaibiyya pour laisser partir les apostats à la Mecque pendant la trêve.

Il a pardonné le meurtre de son oncle Hamza à Wahchi (alors que certains autres ont été exécutés à la prise de la Mecque même convertis).

Mais comment certains extrémistes font-ils donc pour ignorer cette jurisprudence ? Quels sont leurs arguments ?

En dehors de ces trois situations, et les trois peines coraniques (hudud), le Prophète a laissé les juges libres sur la façon de réparer les tords par ta'zir. Peines pouvant être codifiés par un conseil d'érudits, de dirigeants ou de savants. En sorte que la quasi totalité du droit civil islamique repose sur le ta'zir.

En gros, tu veux dire que la communauté détient toujours la liberté de légiférer ?

Ainsi, il est nécessaire de respecter l'autorité, mais si elle ne demeure pas juste, il est permis de les rappeler à l'ordre.

Cette position est de fait proche de la doctrine chrétienne.
 
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