L’opération « d’effeuillage » des prérogatives des services algériens, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), en œuvre depuis deux ans en Algérie a connu son aboutissement avec le départ à la retraite de son chef, le général Mohamed Mediene, dit « Toufik ».
C’est la fin d’une époque, ont immédiatement titré des sites algériens en ligne. Son départ a été annoncé par un communiqué de la présidence de la République diffusé ce dimanche 13 septembre et indiquant que le président Bouteflika « a mis fin ce jour aux fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité, exercées par le général de corps d’armée, Mohamed Mediene, admis à la retraite ».
Le général Mohamed Mediene est remplacé par son ancien adjoint, le général Athmane Tartag dit Bachir, qui avait été limogé de son poste avant d’être récupéré à l’état-major puis comme conseiller à la présidence de la république.
« Le Dieu de l’Algérie »
Le général Toufik, 76 ans, à qui certains ont donné le qualificatif de « Reb Dzayer » ( le Dieu de l’Algérie), dirigeait les services algériens depuis un quart de siècle et était considéré comme l’un des « faiseurs de roi ».
Il est le dernier des « janviéristes », le collège des généraux qui a poussé l’ancien président de la République Chadli Bendjedid à la démission et a décidé d’interrompre les premières élections législatives pluralistes du pays dont le premier tour, organisé le 26 décembre 1991, a été très largement remporté par les islamistes du Front islamique du salut (FIS).
Une décision majeure qui sera suivie par une longue décennie de violences, les islamistes, frustrés de leur victoire, s’étant lancés dans des actions armées avec la constitution de maquis. Un cycle de violence exacerbée avec une répression brutale, des actions de terrorisme et des massacres de grande ampleur qui pèsent encore lourdement aujourd’hui dans les esprits.
Protection de « moines de Tibehirine »
Le général Toufik avait subi en février 2014, à la veille de l’élection présidentielle, des attaques publiques sans précédent de la part du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique), Amar Saadani, un proche du président Bouteflika.
Le chef du DRS jugé trop « tiède » dans le soutien au quatrième mandat du président Bouteflika a été accusé d’avoir failli à la « protection et la sécurité du président Mohamed Boudiaf » assassiné le 29 juin 1992 par un élément du Groupe d’Intervention spécial (GIS), le bras armé de services algériens.
Amar Saadani avait également accusé le général Toufik d’avoir failli dans la protection de « moines de Tibehirine », des « bases de pétrole dans le sud »et des « employés des Nations unies en Algérie » qui avaient été l’objet d’attentat terroriste. Du jamais vu en Algérie. C’était en fait une accélération de la bataille engagée par le président Bouteflika, soutenu par le chef d’Etat-Major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, pour limiter le poids politique des services.
Le processus « d’effeuillage » des pouvoirs du « Dieu de l’Algérie » a pris des années. Il s’est accéléré ces dernières semaines sur fond de rumeurs invérifiables d’une « intrusion » dans l’enceinte du palais présidentiel de Zeralda où sont installés le président et ses proches.
Enquêtes spectaculaires
Le jeudi 10 septembre, le président Bouteflika a mis fin aux fonctions de l’inamovible patron de la gendarmerie, le général Ahmed Bousteila. Il était, avec le général Toufik, les derniers des « janviéristes » encore au pouvoir.
Le général Tartag, ancien directeur de la direction de la sécurité intérieure (DSI), qui a été poussé à la retraite avant de retrouver des fonctions à l’Etat-major puis comme conseiller à la présidence, prend la tête d’un service qui a été diminué de nombreuses prérogatives dont celle, redoutable, de mener des enquêtes sur les affaires de corruption.
Un communiqué du ministère de la défense a annoncé qu’il a été immédiatement installé dans ses « fonctions de Chef du Département du renseignement et de la sécurité, en remplacement du Général de corps d’armée Mediène Mohamed, mis à la retraite ».
Le DRS avait enclenché en 2010 des enquêtes spectaculaires sur des affaires de corruption impliquant le groupe pétro-gazier public Sonatrach qui s’est traduit par la décapitation du staff de l’entreprise. Des enquêtes qui ont fini par éclabousser un des hommes les plus proches de Bouteflika, l’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil.
Ce dernier quittera le gouvernement dans le cadre d’un remaniement ministériel, du 28 mai 2010 avant de se mettre à l’abri de poursuite en s’installant aux Etats-Unis.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/artic...gnement_4755488_3212.html#bH6vzpdyQ1x5wm2c.99
C’est la fin d’une époque, ont immédiatement titré des sites algériens en ligne. Son départ a été annoncé par un communiqué de la présidence de la République diffusé ce dimanche 13 septembre et indiquant que le président Bouteflika « a mis fin ce jour aux fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité, exercées par le général de corps d’armée, Mohamed Mediene, admis à la retraite ».
Le général Mohamed Mediene est remplacé par son ancien adjoint, le général Athmane Tartag dit Bachir, qui avait été limogé de son poste avant d’être récupéré à l’état-major puis comme conseiller à la présidence de la république.
« Le Dieu de l’Algérie »
Le général Toufik, 76 ans, à qui certains ont donné le qualificatif de « Reb Dzayer » ( le Dieu de l’Algérie), dirigeait les services algériens depuis un quart de siècle et était considéré comme l’un des « faiseurs de roi ».
Il est le dernier des « janviéristes », le collège des généraux qui a poussé l’ancien président de la République Chadli Bendjedid à la démission et a décidé d’interrompre les premières élections législatives pluralistes du pays dont le premier tour, organisé le 26 décembre 1991, a été très largement remporté par les islamistes du Front islamique du salut (FIS).
Une décision majeure qui sera suivie par une longue décennie de violences, les islamistes, frustrés de leur victoire, s’étant lancés dans des actions armées avec la constitution de maquis. Un cycle de violence exacerbée avec une répression brutale, des actions de terrorisme et des massacres de grande ampleur qui pèsent encore lourdement aujourd’hui dans les esprits.
Protection de « moines de Tibehirine »
Le général Toufik avait subi en février 2014, à la veille de l’élection présidentielle, des attaques publiques sans précédent de la part du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique), Amar Saadani, un proche du président Bouteflika.
Le chef du DRS jugé trop « tiède » dans le soutien au quatrième mandat du président Bouteflika a été accusé d’avoir failli à la « protection et la sécurité du président Mohamed Boudiaf » assassiné le 29 juin 1992 par un élément du Groupe d’Intervention spécial (GIS), le bras armé de services algériens.
Amar Saadani avait également accusé le général Toufik d’avoir failli dans la protection de « moines de Tibehirine », des « bases de pétrole dans le sud »et des « employés des Nations unies en Algérie » qui avaient été l’objet d’attentat terroriste. Du jamais vu en Algérie. C’était en fait une accélération de la bataille engagée par le président Bouteflika, soutenu par le chef d’Etat-Major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, pour limiter le poids politique des services.
Le processus « d’effeuillage » des pouvoirs du « Dieu de l’Algérie » a pris des années. Il s’est accéléré ces dernières semaines sur fond de rumeurs invérifiables d’une « intrusion » dans l’enceinte du palais présidentiel de Zeralda où sont installés le président et ses proches.
Enquêtes spectaculaires
Le jeudi 10 septembre, le président Bouteflika a mis fin aux fonctions de l’inamovible patron de la gendarmerie, le général Ahmed Bousteila. Il était, avec le général Toufik, les derniers des « janviéristes » encore au pouvoir.
Le général Tartag, ancien directeur de la direction de la sécurité intérieure (DSI), qui a été poussé à la retraite avant de retrouver des fonctions à l’Etat-major puis comme conseiller à la présidence, prend la tête d’un service qui a été diminué de nombreuses prérogatives dont celle, redoutable, de mener des enquêtes sur les affaires de corruption.
Un communiqué du ministère de la défense a annoncé qu’il a été immédiatement installé dans ses « fonctions de Chef du Département du renseignement et de la sécurité, en remplacement du Général de corps d’armée Mediène Mohamed, mis à la retraite ».
Le DRS avait enclenché en 2010 des enquêtes spectaculaires sur des affaires de corruption impliquant le groupe pétro-gazier public Sonatrach qui s’est traduit par la décapitation du staff de l’entreprise. Des enquêtes qui ont fini par éclabousser un des hommes les plus proches de Bouteflika, l’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil.
Ce dernier quittera le gouvernement dans le cadre d’un remaniement ministériel, du 28 mai 2010 avant de se mettre à l’abri de poursuite en s’installant aux Etats-Unis.
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