Le maroc travaille, en secret, au projet d’1 antenne de l’école des beaux-arts à rabat

Il n’a fallu que 45 minutes à la ministre française de la culture, Fleur Pellerin, pour congédier le 2 juillet Nicolas Bourriaud, directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (Ensba) nommé en 2011. Pour défendre son bilan, ce dernier a évoqué l’ouverture d’une antenne de l’école à Rabat. Un chantier dont personne dans le milieu artistique marocain n’avait entendu parler.

« Quand un projet est aussi secret, c’est soit qu’il est mort-né, soit qu’il est piloté par le Palais », confie un curateur. Misons plutôt sur l’option « Palais ». Car l’idée ne vient pas de Nicolas Bourriaud mais bien de l’Etat marocain. En mars dernier, les représentants du fonds Wessal Capital s’étaient rapprochés de l’école pour discuter des possibilités de dupliquer le modèle de l’Ensba à Rabat, dans le cadre du chantier culturel et urbanistique mené dans la vallée du Bouregreg.

« Il n’y a pas de bonnes écoles au Maroc, si ce n’est une à Tétouan, indique Nicolas Bourriaud. La formation laisse à désirer alors que l’Afrique est un vivier de talents extraordinaires. L’Ensba avait eu le projet d’une antenne à Doha en 2004-2005, mais je ne pense pas qu’on puisse être utile dans les émirats. Il y a là-bas l’argent mais pas pour le moment les talents. S’il y a un pays logique pour créer une école, c’est le Maroc. »

Selon lui, il était alors question de lancer une préfiguration de cette bouture à Rabat en 2017, prélude à l’érection d’un bâtiment en 2019, à proximité du théâtre conçu par Zaha Hadid. « Il y avait beaucoup de parallèles intéressants entre le projet de Rabat et notre école, l’idée des architectures remarquables qui est au cœur du projet du fonds souverain et qui se retrouve dans nos bâtiments à Paris, le positionnement près d’un fleuve [à Paris l’Ensba jouxte la Seine], ajoute Jean-Christophe Claude, directeur adjoint de l’école. On avait l’idée à Rabat de créer une école sur le même principe qu’à Paris, avec la constitution d’une collection patrimoniale et la mise en place d’un centre d’art. Notre modèle basé sur la présence forte du chef d’atelier plaît au Maroc. »

L’équipe de l’Ensba devait se rendre prochainement au Maroc afin de poursuivre les concertations. Le projet survivra-t-il au limogeage de Nicolas Bourriaud ? Contacté, le fonds Wessal Capital se refuse à tout commentaire. Du côté du ministère de la Culture en France, on est confiant :« Les retours que nous avons montrent que les Marocains sont très enthousiastes sur le projet qu’ils ont proposé à l’école. C’est un sujet qu’elle devra piloter afin de préciser les attentes réciproques, les besoins humains, intellectuels et financiers ».

Ce qui en substance signifie que les conversations se poursuivront avec le prochain directeur ou la prochaine directrice de l’établissement. On le devine, le sujet n’est pas que culturel. Il est hautement diplomatique. Rappelons-le, la conseillère Culture et communication de l’Elysée, Audrey Azoulay, n’est autre que la fille d’André Azoulay, conseiller de longue date du roi Mohammed VI…

Roxana Azimi

http://www.lemonde.fr/afrique/artic...cole-des-beaux-arts-a-rabat_4714625_3212.html
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Apparemment, ça finira par se faire quand‑même.

Il a été limogé après que le secret a été découvert et que ça n’a pas plus, ou le secret a été découvert au moment de son limogeage ? Ce n’est pas clair dans l’article.

Mais ce n’est pas de sa faute, si le secret lui a été imposé. Quoiqu’il ne travaillait pas pour M6 non‑plus …
 
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