Pour ceux qui se demandent depuis quelque temps maintenant, comme moi, pourquoi le mouvement du 20 février leur inspire un étrange sentiment de malaise, je dirais simplement que cest peut être parce que ce mouvement est entrain de devenir le réceptacle de toutes les déceptions, de toutes les frustrations et de tous les échecs collectifs et individuels des marocains
.
Savez-vous quel est le slogan « retenu » pour le 20 Mars ? Et bien cest la dignité (Karama) Traduisez dignité toutes les traductions possibles, vous comprendrez alors quil est possible davoir des millions de gens dans la rue avec tous les risques de dérapage quon peut imaginer des gens chauffés, insatisfaits, frustrés et déçus, chacun pour une raison particulière . Mais chaque raison particulière peut être facilement insérée dans le grand cadre de « Karama »...
Ca ne vous inquiète pas, vous, quun « mouvement » aussi indéfinissable, aussi insaisissable, « appelle » à une manifestation millionnaire le 20 mars ? Ca ne vous choque pas, vous, encore plus, de voir des « journaux » relayer lappel avec un enthousiasme qui laisse songeur ? Un enthousiasme qui refroidit toutefois dès quon leur demande: Mais cest quoi ce mouvement au juste Messieurs? Quelles sont les limites de sa responsabilité? De quel droit « appelle-t-il » les gens à sortir occuper lespace public ? Quel est son statut ?
A ces questions légitimes, les « parrains » du mouvement te demanderont daller voir ailleurs et si tu insistes, ils te traiteront même de « baltaji », insulte suprême dans ces temps de « révolutions » arabes
En réalité ils te traitent de « baltaji » parce que dès que tu poses ces questions, tu mets la main sur la vraie nature de la « chose » : Le mouvement du 20 février est en réalité un label, le « sponsor » officiel de tous ceux qui ont une raison pour sortir manifester
Ce qui minquiète cest quaujourdhui le « mouvement » et ses « jeunes » sont devenus un fond de commerce pour beaucoup Pour des journalistes qui ont perdu soudainement leur sens très développé de la critique pour « tomber » sous le « charme » du « mouvement » Le « mouvement » et ses « jeunes » sont devenus également un fond de commerce pour des organisations marginales qui ne représentent quelles-mêmes et qui ont trouvé dans le « mouvement » la bouée de sauvetage pour sortir de lanonymat tout en « affirmant » sans sourciller quils ne sont là que pour « soutenir » les « jeunes » . Des jeunes qui jouent de plus en plus le rôle des lièvres des courses de demi fond Des lièvres qui impriment le rythme à la course avant de « dégager » pour laisser la place aux autres, ceux qui savent finir les courses les vraies !
Ce qui minquiète, enfin, cest cette « proximité » qui existe entre le « mouvement » et des organisations qui sont tout sauf lincarnation de la démocratie Des organisations qui rêvent, au propre comme au figuré, du jour ou la première victime tombera Des organisations qui ne "comprennent" pas comment le Roi peut-il initier la réforme, eux qui ne conçoivent les réformes que comme le résultat de la « lutte » Eux pour qui les droits nont de la valeur que lorsquils sont « arrachés » Dans le sang? Cest toute la question
Peut-on « réduire » le mouvement du 20 février uniquement aux revendications quil véhicule et faire abstraction de l « ambiguïté » propre à sa nature même? Peut être, mais rappelons-nous juste que le chemin de lenfer est jalonné de bonnes attentions
Savez-vous quel est le slogan « retenu » pour le 20 Mars ? Et bien cest la dignité (Karama) Traduisez dignité toutes les traductions possibles, vous comprendrez alors quil est possible davoir des millions de gens dans la rue avec tous les risques de dérapage quon peut imaginer des gens chauffés, insatisfaits, frustrés et déçus, chacun pour une raison particulière . Mais chaque raison particulière peut être facilement insérée dans le grand cadre de « Karama »...
Ca ne vous inquiète pas, vous, quun « mouvement » aussi indéfinissable, aussi insaisissable, « appelle » à une manifestation millionnaire le 20 mars ? Ca ne vous choque pas, vous, encore plus, de voir des « journaux » relayer lappel avec un enthousiasme qui laisse songeur ? Un enthousiasme qui refroidit toutefois dès quon leur demande: Mais cest quoi ce mouvement au juste Messieurs? Quelles sont les limites de sa responsabilité? De quel droit « appelle-t-il » les gens à sortir occuper lespace public ? Quel est son statut ?
A ces questions légitimes, les « parrains » du mouvement te demanderont daller voir ailleurs et si tu insistes, ils te traiteront même de « baltaji », insulte suprême dans ces temps de « révolutions » arabes
En réalité ils te traitent de « baltaji » parce que dès que tu poses ces questions, tu mets la main sur la vraie nature de la « chose » : Le mouvement du 20 février est en réalité un label, le « sponsor » officiel de tous ceux qui ont une raison pour sortir manifester
Ce qui minquiète cest quaujourdhui le « mouvement » et ses « jeunes » sont devenus un fond de commerce pour beaucoup Pour des journalistes qui ont perdu soudainement leur sens très développé de la critique pour « tomber » sous le « charme » du « mouvement » Le « mouvement » et ses « jeunes » sont devenus également un fond de commerce pour des organisations marginales qui ne représentent quelles-mêmes et qui ont trouvé dans le « mouvement » la bouée de sauvetage pour sortir de lanonymat tout en « affirmant » sans sourciller quils ne sont là que pour « soutenir » les « jeunes » . Des jeunes qui jouent de plus en plus le rôle des lièvres des courses de demi fond Des lièvres qui impriment le rythme à la course avant de « dégager » pour laisser la place aux autres, ceux qui savent finir les courses les vraies !
Ce qui minquiète, enfin, cest cette « proximité » qui existe entre le « mouvement » et des organisations qui sont tout sauf lincarnation de la démocratie Des organisations qui rêvent, au propre comme au figuré, du jour ou la première victime tombera Des organisations qui ne "comprennent" pas comment le Roi peut-il initier la réforme, eux qui ne conçoivent les réformes que comme le résultat de la « lutte » Eux pour qui les droits nont de la valeur que lorsquils sont « arrachés » Dans le sang? Cest toute la question
Peut-on « réduire » le mouvement du 20 février uniquement aux revendications quil véhicule et faire abstraction de l « ambiguïté » propre à sa nature même? Peut être, mais rappelons-nous juste que le chemin de lenfer est jalonné de bonnes attentions