A Pékin, les représentants officiels chinois, quand on les interroge sur le « printemps arabe », focalisent leur réponse sur lintervention militaire de lOTAN en Libye. Celle-ci, disent-ils, sest inscrite dans la logique des interventions militaires occidentales en Irak et en Afghanistan et devrait aboutir au même échec. Cest pourquoi toute action contre la Syrie, même entérinée par les Nations unies, paraît exclue, la Chine sappuyant sur le refus russe. Si son intérêt pour la question syrienne est faible, elle est capable de souplesse, comme le montre son appui à la dernière initiative de la Ligue arabe. Pékin considère cette dernière comme une instance légitime à faire des recommandations et même à décider de sanctions contre Damas, dans la mesure où cet interventionnisme reste cantonné à une dimension arabe.
Lexemple libyen permet à la Chine de renchérir sur le principe de non ingérence, et de rappeler quelle demeurera intraitable sur tout ce qui touche à son environnement immédiat, perçu comme son espace vital face à Washington qui compte pourtant y maintenir et même accroître son influence. La présence américaine au sommet des dirigeants de lAPEC zone Asie Pacifique des 12 et 13 novembre 2011 à Honolulu (Hawaï) en témoigne. Au-delà du « printemps arabe », la question de linterventionnisme international souvent mis en uvre par les pays occidentaux agit plus que jamais sur Pékin comme un repoussoir.
La récente publication du rapport de lAgence internationale de lénergie atomique (AIEA) sur létat davancement du programme nucléaire iranien, accompagnée de fortes pressions américaines et européennes pour faire voter de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, voire de le menacer de frappes ciblées (Israël), a été accueillie à Pékin avec le même scepticisme quà Moscou.
http://blog.mondediplo.net/2011-12-14-Le-printemps-arabe-vu-par-Pekin