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Comme l’adulte surdoué, l’enfant précoce est émotif. Il a facilement les larmes aux yeux, il est « à fleur de peau ». La tristesse, la joie, la colère peuvent prendre chez lui des proportions démesurées. Il ne maîtrise pas ses émotions. Il passe rapidement du rire aux larmes. Certains se mettent dans des colères terribles pour des raisons qui paraissent ridicules. Ce n’est pas un comédien, il est sincère. Il ressent fortement la joie et ensuite fortement la colère ou le sentiment d’injustice. Son entourage a bien du mal à comprendre ces débordements.
Certains, pour se protéger de cette fragilité, de cette trop grande émotivité, cherchent à ne plus trop ressentir. Ils se renferment sur eux-mêmes, refusent de voir ce qui se passe autour d’eux, s’obligent à ne pas faire attention. Ils paraissent insensibles. Ils ne sont pas ni insensibles, ni égoïstes. Ils essayent seulement de lutter contre cette empathie qui les fait souffrir. Ils se protègent de ces souffrances et ces émotions angoissantes qu’ils perçoivent autour d’eux. Ils sentent qu’ils ne sont pas assez solides pour partager les soucis des autres. Cela leur fait peur.
L'hypersensibilité va de pair avec un immense besoin d'être aimé. Le surdoué, enfant comme adulte, a besoin d’amour parce qu’il manque de confiance en lui. Chaque remarque, chaque critique lui confirme qu’il ne vaut rien, qu’on ne l’aime pas. Il a besoin d’amour parce qu’il est anxieux. Il ne se sent pas en sécurité dans ce monde.
Il a besoin d’amour parce qu’il est sensible, émotif et qu’il vit beaucoup dans l’affectif. L’enfant surdoué n’est pas qu’« une grosse tête intelligente », il accorde aussi une place prédominante à l’affectif. Etre aimé est vital pour lui. C’est souvent le problème central du surdoué, enfant comme adulte : on ne l’aime pas. On ne l’aime pas assez. Ou plutôt, il a besoin qu’on l’aime plus que cela. Le surdoué a un besoin immense d’être aimé, tellement grand qu’il est rarement comblé.
Hypersensible, émotif et peu sûr de lui, l'enfant surdoué est également anxieux. Il pense beaucoup et tout le temps. Il ne peut pas s’arrêter de penser ou « ne penser à rien ». Certains disent même qu’ils aimeraient trouver un moyen d’arrêter leur tête, de s’empêcher de penser.
L’enfant surdoué pose et se pose beaucoup de questions. Il cherche à comprendre ce qu'il se passe autour de lui, le pourquoi et le comment. Il s’intéresse à des sujets qui ne sont pas de son âge. Il comprend les choses trop vite mais n’est pas assez fort et mature pour le supporter. Il se prive ainsi de l’insouciance de l’enfance qui permet aux autres enfants de grandir sans trop s’inquiéter, sans trop penser à l’avenir. Lui n’a pas ce sentiment de sécurité. Tout petit, il voit l’être humain tel qu’il est, c'est-à-dire imparfait, égoïste et parfois méchant. Tout petit, il voit le monde tel qu’il est, dangereux et impitoyable. Il perçoit très vite les choses comme un adulte alors qu’il est encore trop jeune pour y faire face. Cela le désole et le rend anxieux. Il a conscience trop tôt de la dureté de la vie.