Les relations entre le Maroc et la France ne sont pas au beau fixe. C'est le moins que l'on puisse dire. Dans un article publié dans le Figaro du jour intitulé "Entre Paris et Rabat, les raisons d'une brouille", l'on apprend les multiples bisbilles entre le royaume chérifien et la République française.
Une brouille qui a beaucoup à voir avec la personnalité plus que clivante du locataire de l'Elysée. E. Macron, président mal réélu, empêtré dans une réforme des retraites dont il ne voit pas le bout (les syndicats annoncent encore des journées de mobilisation) et risque d'être retoquée par le Conseil Constitutionnel (la décision des Sages est attendue vendredi le 14/4).
Et pourtant, tout avait bien commencé. Les gestes de rapprochement n'avaient pas manqué de la part du Royaume. Invitation à partager l'iftar après son accession au pouvoir puis réunion de travail avec le prince héritier Hassan à l'Elysée. Sans que jamais Macron ne puisse inverser réellement la vapeur. Au contraire, cette situation n'a eu de cesse de s'envenimer. Il y a eu d'abord les accusations d'espionnage avec le spyware israélien Pegasus. Accusations téléguidées par un consortium .. français dont l'on ignore la réelle source.
Dans cette affaire, les accusations marocaines de diffamation n'ont pas trouvé suite tout comme la France n'a pas été en mesure d'identifier la source des écoutes opérées. Puis, dans un contexte de regain des tensions "racistes" alors que la France est traversée par une islamophobie mal assumée, il y a eu les restrictions de visas alors que le Maroc était le pays à qui la France octroyait le plus de visas au monde. Entre temps, dépêchée, la - discrète -, ministre des affaires étrangères Mme Colonna a rétabli le rythme d'octroi des dits visas alors que les OQTF de clandestins marocains reprenaient doucement. Le Maroc étant par ailleurs le pays au monde qui dispose le plus d'écoles françaises sous contrat de coopération. Ecoles prisées par la bourgeoisie marocaine.
Jupiter trouve là les limites de son "en même temps". Il ménage le belliqueux voisin algérien puis critique, à juste titre, la junte au pouvoir et son oligarchie qui phagocyte le pays. Sur le dossier du Sahara, où l'Algérie ne cesse son ingérence (ce qui n'a pas empêché par le passé l'Algérie d'expulser les Sahraouis du Niger qui campaient dans le sud du pays), vaguement, la France parle d'une possible solution et non pas de "la" solution sans s'aligner sur la position américaine. Non alignement de pacotilles ; comme sur Taiwan. Puis Macron indique que l'OTAN est en état de "mort cérébrale" pour ensuite soutenir - mollement mais bruyamment -, l'activisme américain en Ukraine pour ensuite rétropédaler en déclarant qu'il ne fallait pas "humilier la Russie" après s'être fait balader par l'homme fort du Kremlin qui le déconsidère. Il critique - tout aussi mollement -, l'aide de la Chine à la Russie dans le même conflit ukrainien puis, après une visite sans résultat et tenu à distance physique comme avec Poutine, dit ne pas vouloir forcément suivre le bellicisme américain. Tout et son contraire qui a fait dire au Maroc que le "jupitarisme macronien" avait ses limites.
Il est loin le temps de Jacques Chirac qui considérait le roi Mohammed VI comme "son fils". L'ancien président Chirac était choyé et avait une réelle proximité avec le Maroc. Tout comme Dominique de Villepin, natif du pays. Depuis François Hollande et Macron 1 et 2, les relations n'ont jamais été aussi exécrables et l'horizon est sombre car le voisin algérien s'en délecte et en est sans doute en partie responsable.
La réalité est qu'E. Macron, aussi jeune soit-il, reste dans la vision coloniale du Maroc et, par extension de l'Afrique (l'on se rappellera ses bévues récentes dans le continent noir). Sans doute voit-il le pays comme un protectorat mais il ne semble pas avoir compris que l'unilatéralisme occidental est en train mourir en plein revivance du bipolarisme.
Le Maroc gagnerait à renforcer son partenariat avec les Etats-Unis tout en coopérant de manière avancée avec les pays du bloc BRIC qui se renforce avec l'Arabie Saoudite et l'Iran. Persister dans un temps post colonial alors que la France joue un double jeu pour ménager l'Algérie est contre productif et voué à un échec certain. Macron aime à souffler le chaud et le froid en pensant ménager la chèvre et le choux . Il souffre limite de dédoublement de personnalités car capable de dire une chose et son exact contraire dans la foulée. En fonction de ses interlocuteurs et son humeur. Pourtant, il est empêtré dans sa réforme des retraites qu'il tente bon gré mal gré de passer au forceps.
Rdv le 14 avril prochain (...)
++
Une brouille qui a beaucoup à voir avec la personnalité plus que clivante du locataire de l'Elysée. E. Macron, président mal réélu, empêtré dans une réforme des retraites dont il ne voit pas le bout (les syndicats annoncent encore des journées de mobilisation) et risque d'être retoquée par le Conseil Constitutionnel (la décision des Sages est attendue vendredi le 14/4).
Et pourtant, tout avait bien commencé. Les gestes de rapprochement n'avaient pas manqué de la part du Royaume. Invitation à partager l'iftar après son accession au pouvoir puis réunion de travail avec le prince héritier Hassan à l'Elysée. Sans que jamais Macron ne puisse inverser réellement la vapeur. Au contraire, cette situation n'a eu de cesse de s'envenimer. Il y a eu d'abord les accusations d'espionnage avec le spyware israélien Pegasus. Accusations téléguidées par un consortium .. français dont l'on ignore la réelle source.
Dans cette affaire, les accusations marocaines de diffamation n'ont pas trouvé suite tout comme la France n'a pas été en mesure d'identifier la source des écoutes opérées. Puis, dans un contexte de regain des tensions "racistes" alors que la France est traversée par une islamophobie mal assumée, il y a eu les restrictions de visas alors que le Maroc était le pays à qui la France octroyait le plus de visas au monde. Entre temps, dépêchée, la - discrète -, ministre des affaires étrangères Mme Colonna a rétabli le rythme d'octroi des dits visas alors que les OQTF de clandestins marocains reprenaient doucement. Le Maroc étant par ailleurs le pays au monde qui dispose le plus d'écoles françaises sous contrat de coopération. Ecoles prisées par la bourgeoisie marocaine.
Jupiter trouve là les limites de son "en même temps". Il ménage le belliqueux voisin algérien puis critique, à juste titre, la junte au pouvoir et son oligarchie qui phagocyte le pays. Sur le dossier du Sahara, où l'Algérie ne cesse son ingérence (ce qui n'a pas empêché par le passé l'Algérie d'expulser les Sahraouis du Niger qui campaient dans le sud du pays), vaguement, la France parle d'une possible solution et non pas de "la" solution sans s'aligner sur la position américaine. Non alignement de pacotilles ; comme sur Taiwan. Puis Macron indique que l'OTAN est en état de "mort cérébrale" pour ensuite soutenir - mollement mais bruyamment -, l'activisme américain en Ukraine pour ensuite rétropédaler en déclarant qu'il ne fallait pas "humilier la Russie" après s'être fait balader par l'homme fort du Kremlin qui le déconsidère. Il critique - tout aussi mollement -, l'aide de la Chine à la Russie dans le même conflit ukrainien puis, après une visite sans résultat et tenu à distance physique comme avec Poutine, dit ne pas vouloir forcément suivre le bellicisme américain. Tout et son contraire qui a fait dire au Maroc que le "jupitarisme macronien" avait ses limites.
Il est loin le temps de Jacques Chirac qui considérait le roi Mohammed VI comme "son fils". L'ancien président Chirac était choyé et avait une réelle proximité avec le Maroc. Tout comme Dominique de Villepin, natif du pays. Depuis François Hollande et Macron 1 et 2, les relations n'ont jamais été aussi exécrables et l'horizon est sombre car le voisin algérien s'en délecte et en est sans doute en partie responsable.
La réalité est qu'E. Macron, aussi jeune soit-il, reste dans la vision coloniale du Maroc et, par extension de l'Afrique (l'on se rappellera ses bévues récentes dans le continent noir). Sans doute voit-il le pays comme un protectorat mais il ne semble pas avoir compris que l'unilatéralisme occidental est en train mourir en plein revivance du bipolarisme.
Le Maroc gagnerait à renforcer son partenariat avec les Etats-Unis tout en coopérant de manière avancée avec les pays du bloc BRIC qui se renforce avec l'Arabie Saoudite et l'Iran. Persister dans un temps post colonial alors que la France joue un double jeu pour ménager l'Algérie est contre productif et voué à un échec certain. Macron aime à souffler le chaud et le froid en pensant ménager la chèvre et le choux . Il souffre limite de dédoublement de personnalités car capable de dire une chose et son exact contraire dans la foulée. En fonction de ses interlocuteurs et son humeur. Pourtant, il est empêtré dans sa réforme des retraites qu'il tente bon gré mal gré de passer au forceps.
Rdv le 14 avril prochain (...)
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